Les Bleuets par un trou de souris
CE VENDREDI SOIR, L’ÉQUIPE DE FRANCE DES MOINS DE 20 ANS A OUVERT SON TOURNOI AVEC UNE VICTOIRE D’UN PETIT POINT EN ITALIE. DOMINÉS UNE GRANDE PARTIE DE LA RENCONTRE, LES FRANÇAIS ONT SIGNÉ UN SUCCÈS SUR LE SCORE DE 28-27 QUI LAISSE UN PETIT GOÛT D’INACHEVÉ AU STAFF.
La saison dernière, sur la même pelouse de ce stadio comunale di Monigo, l’Angleterre était tombée à la surprise générale durant le Tournoi des 6 Nations. Alors au moment de poser leurs valises dans les rues de Trévise, les Bleuets étaient prévenus, cette première rencontre n’allait pas être une romantique balade italienne, loin de là. Et si certains ne l’avaient pas compris dans les rangs français, il n’ont pas eu à attendre longtemps pour être mis à la page. Sur la physionomie, il n’y a pas trop eu débat dans le premier acte. Gonflés à bloc, les Transalpins ont dominé les collisions, poussant des tricolores timorés à la faute. « Nous avons été dominés physiquement et dans l’envie, avoue Sébastien Calvet, le manager. Les quarante premières minutes ont été complètement en leur faveur. Derrière une conquête défaillante, nous n’avons jamais réussi à les mettre à mal, mis à part sur quelques fulgurances. » Car oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, l’équipe de France des moins de 20 ans a regagné les vestiaires avec trois petits points d’avance, le tout grâce à deux coups d’éclat. Même dans des situations mal embarquées, le talent parle toujours.
UNE DÉFENSE TROP PERMÉABLE
C’est un fait : les Bleuets ont encaissé cinq essais face à ces Italiens. Laissant par la même occasion, le bonus offensif mais également le défensif aux locaux, qui peuvent se consoler avec deux points mérités. Un secteur a particulièrement fait souffrir les Français, celui des ballons portés. Le pack transalpin a abusé de ces phases de jeu, et avec raison.
En début de seconde période, les visiteurs ont par exemple évolué durant neuf minutes à treize contre quinze après deux cartons jaunes reçus à la suite de groupés pénétrants dévastateurs. Des temps faibles largement évitables pour Sébastien Calvet : « On travaille énormément la défense sur maul. On sait que c’est très compliqué d’annihiler ce genre d’occasions. Il faut être plus intelligent. C’està-dire ne pas commettre de fautes inutiles qui offrent des pénaltouches. On a également remarqué que nous avons nous aussi réussi à les mettre à mal à ce niveau. » Effectivement le deuxième essai tricolore, de pénalité, est arrivé à la suite d’un magnifique travail du huit de devant vêtu de Bleu. De cette rencontre, le staff en tire une conclusion simple mais vraie : « Il faut éviter des sorties de camp trop courtes. Cela offre trop facilement une munition à l’adversaire. »
UNE FIN DE RENCONTRE PLUS ENCOURAGEANTE
Ne soyons pas trop négatifs, cette première journée du Tournoi fut « un apprentissage douloureux mais tout de même victorieux », pour reprendre les propos de Sébastien Calvet. Et les Français pourront s’appuyer sur une fin de rencontre encourageante pour préparer leur déplacement en Irlande la semaine prochaine. La dernière partie du match a été à l’avantage des tricolores. Plus mordants en défense et tueurs, ils ont notamment inscrit leur deuxième essai de la soirée à dix minutes du terme. « Dès que la première ligne titulaire italienne est sortie, nous avons pris le dessus », explique le manager. De quoi prendre six points d’avance. Une marge tout juste suffisante après l’essai non transformé de la Squadra Azzurra, trois minutes après la fin du temps réglementaire… Ce fut compliqué, mais les Bleuets peuvent continuer de construire avec une victoire en arrière-plan.