Midi Olympique

L’art du minimalism­e parisien

LES PARISIENS ONT RENOUÉ AVEC LE SUCCÈS AU TERME D’UN MATCH PEU EMBALLANT MAIS OÙ LA DÉFENSE STADISTE A SU RÉSISTER JUSQU’À LA DERNIÈRE MINUITE.

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

C’était un match d’hiver, comme on disait autrefois. D’ailleurs, le club parisien avait organisé une « Winter Party » en ce dimanche soir, avec patinoire, vin chaud, tartiflett­e, sculpture sur glace et bien d’autres animations sur le thème des sports d’hiver. Et le rugby à cette époque de l’année change aussi de philosophi­e et de physionomi­e, en raison de la pluie, du vent, de la boue. Malheureus­ement, les Parisiens sont restés fidèles à cette tradition alors que les conditions de jeu étaient pourtant optimales. Les joueurs de Gonzalo Quesada ont livré un combat à l’ancienne, avec du jeu à une passe pour gagner quelques centimètre­s dans l’axe, avant de laisser leur ouvreur Joris Segonds user du jeu au pied pour occuper – c’était un bien grand mot – le camp adverse. Ils ont laissé l’initiative aux Girondins, préférant ne prendre aucun risque et encaisser les coups, comme un boxeur qui reste debout contre les cordes malgré les crochets adverses. Une stratégie peu spectacula­ire mais finalement gagnante car les visiteurs n’ont jamais réussi à déchirer véritablem­ent la ligne bleu horizon qui se dressait devant eux. Et comme Zack Holmes n’était pas précis dans ses tentatives de but, que l’alignement girondin perdait aussi beaucoup trop de munitions en route, la défense parisienne était finalement assez sereine. Dans un festival de ratés, la palme est revenue finalement à ceux qui se sont le moins découverts. Les Parisiens ont certaineme­nt aussi été rattrapés par la pression, eux qui surfaient pourtant sur une vague positive depuis de longues semaines avant la

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défaite à Perpignan. Les quatre défaites consécutiv­es face à l’UBB, série en cours avant ce rendez-vous, ont-elles aussi pesé dans l’approche de ce match présenté comme un piège ? Même si la menace n’était pas complèteme­nt fantôme, les Parisiens avaient certaineme­nt mieux à proposer pour venir à bout des Girondins. Néanmoins, l’histoire leur a donné raison, en étant capables de résister sur leur ligne d’enbut pendant deux dernières minutes de folie où ils ont su faire bloc pour repousser les dernières charges des avants adverses. Grâce à cette défense de fer et au sans-faute de son buteur face aux perches, le Stade français a réussi à décrocher un précieux succès, le dixième de la saison. Alors même si leur prestation pouvait être frustrante, les hommes de Gonzalo Quesada ont opéré une très bonne opération, confortant ainsi leur deuxième place au classement, avec maintenant six points d’avance sur le premier poursuivan­t.

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Photo Paul Alo Emile et les Parisiens ont tenu bon malgré les derniers assauts bordelais.

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