Midi Olympique

Un bonus de caractère

AU-DELÀ DE LA VICTOIRE BONIFIÉE, LE PUBLIC DU MICHELIN A RETROUVÉ LE PLAISIR DE SOUTENIR UNE ÉQUIPE DE CARACTÈRE FACE AUX CASTRAIS, VÉRITABLES ÉTALONS EN LA MATIÈRE.

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

F «ranchement, si j’avais été dans le pesage avec mes filles, je me serais régalé en regardant ce match. Surtout après la 66e… » C’est par une boutade dont il a le secret que Christophe Urios a lancé sa conférence de presse samedi soir, avec le sentiment du devoir bel et bien accompli. Parce qu’au-delà du bonus offensif remporté dans les dernières minutes grâce à un Peceli Yato de gala, c’est bien la performanc­e globale de son équipe qu’il s’agissait de saluer, laquelle aurait même pu connaître une ampleur bien plus flatteuse si les deux essais marqués sur les entames de mi-temps n’avaient pas été refusés par la vidéo. « Le pire, c’est que le deuxième est probableme­nt plus difficile à rater qu’à marquer, râlait Urios. Mais je trouve qu’on a plutôt dominé : les mecs ont fait des choix couillus qu’ils ont assumés. Personnell­ement, contre le CO, j’aime prendre les points possibles au pied parce que je sais que c’est une équipe qu’il ne faut surtout pas avoir sur le porte-bagage en fin de match. Mais on a été très efficace sur nos ballons portés, c’est tout le travail de Julien Ledevedec qui s’en trouve récompensé. » Pas un scoop, en toute honnêteté, sachant que les ballons portés font partie du fonds de commerce de l’ASM depuis le début de la saison… La différence, alors ? Elle réside moins dans l’efficacité des mauls clermontoi­s que dans le reste, à savoir un appétit retrouvé pour le travail sans ballon, assorti de quelques menues modificati­ons qui permettent à l’ASM d’enfin sortir de son large-large stérile, mais d’être dangereuse dans toutes les zones du terrain. « J’ai trouvé qu’offensivem­ent, notre jeu a déjà un peu d’épaisseur », confirmait Urios. On en veut pour preuve ces sorties de rucks plus efficaces, qui permettent au moins aux perforateu­rs du milieu de terrain Moala ou Simone de jouer dans l’avancée. « On a manqué de beaucoup de choses ces derniers temps, notamment de caractère, de vitesse dans les rucks et d’agressivit­é, témoignait le revenant Peceli Yato. Je pensais modestemen­t pouvoir apporter ça. »

YATO, ITURRIA ET BEHEREGARA­Y, CES EXEMPLES

Force est ainsi de constater que le Fidjien, associé en troisième ligne à un Iturria omniprésen­t lui aussi, a montré le bon exemple. Tout comme le talonneur Yohan Beheregara­y, titularisé malgré des adducteurs encore douloureux, qui a tenu sa part du contrat pour permettre au jeune Boudou d’être lancé dans de bonnes conditions. « Le contrat avec Yohan, c’était qu’il tienne aussi longtemps qu’il pouvait, jusqu’à la mi-temps si possible, révélait Urios. On l’a finalement sorti juste avant, mais c’était tellement important pour le groupe… Dans ce rugby moderne, il y a des mecs qui ne sont pas simples à faire jouer lorsqu’ils ont un petit bobo. Lui, il a montré qu’il voulait jouer pour son équipe. » Un autre signe de cette force de caractère retrouvée, oseront certains ? La réponse sera définitive dans quinze jours à

Bordeaux, dans un choc à l’odeur de poudre. Inutile de faire un dessin…

 ?? Photo Vincent Duvivier ?? Le dynamisme du capitaine clermontoi­s Arthur Iturria a été précieux pour l’ASM.
Photo Vincent Duvivier Le dynamisme du capitaine clermontoi­s Arthur Iturria a été précieux pour l’ASM.

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