La quadrature du CO
CASTRES DANS LE MATCH JUSQU’À LA 65E MALGRÉ UN CERTAIN DÉCHET, LES TARNAIS ONT ÉTÉ RATTRAPÉS PAR LEUR ÉTERNELLE INDISCIPLINE LOIN DE LEURS BASES. COMME D’HABITUDE…
La mythologie raffole de ces histoires qui rabaissent les humains à leur misérable condition, celle d’êtres perpétuellement ramenés à affronter la même terrible et éprouvante épreuve. Le mythe de Sisyphe, le tonneau des Danaïdes, la malédiction de Prométhée, et on en passe… Des histoires d’autant plus terribles que dépourvues de solutions, à l’image des tourments que semblent traverser actuellement le CO. Ceux d’une équipe incapable de l’emporter à l’extérieur, qui se condamne semaine après semaine à demeurer imbattable à domicile, où elle lâche chaque week-end le jus et la lucidité qui lui manquent pour le suivant… Une quadrature du cercle, en somme, que l’ouvreur Benjamin Urdapilleta anticipait déjà à l’issue de la partie. « On va recevoir La Rochelle qui vient de perdre à domicile et qui sera très énervée parce que c’est une grande équipe. On sait aussi que conserver notre invincibilité à la maison va être de plus en plus difficile, alors il ne faut surtout pas faire n’importe quoi pendant cette semaine off. On va devoir préparer ce match avec le plus grand sérieux. »
Le problème ? Il est que même si le CO devait enchaîner un trentième match sans défaite à Pierre-Fabre face au champion d’Europe, il devra décrocher très vite un succès à l’extérieur pour enfin basculer dans le positif au classement. Ce qui ne saurait se faire sans une discipline digne de ce nom, dont on ignore si elle est la cause principale des imprécisions du CO dans la construction de son jeu, ou bien ses conséquences… Le fait est qu’en évoluant à trois reprises à 14 contre Clermont, Castres s’est suicidé, la faiblesse de sa défense des ballons portés achevant de ruiner ses espoirs dans une partie qu’il avait pourtant intelligemment abordée d’un point de vue stratégique, en imposant une grosse pression sur l’arrière Newsome. « Pour gagner à l’extérieur, il y a des moments où il faut être froid et dans lesquels nous avons beaucoup de déchet, regrettait Pierre-Henry Brincan. Cela ne peut passer que par plus de rigueur individuelle, en ce qui concerne la discipline somme le reste. » « On était dans le bras de fer et on perd tout dans les 15 dernières minutes, mais on ne peut sen vouloir qu’à nous-mêmes », concluait le pilier Quentin Walcker. Reste que si mettre le doigt sur les problèmes est une chose, trouver les solutions pour les régler en est une autre. Et que le CO n’a plus vraiment le temps…