O’Gara avait flairé le traquenard

LA ROCHELLE UNE NOUVELLE FOIS MÉCONNAISSABLES DANS LEUR ANTRE DE DEFLANDRE, LES ROCHELAIS N’ONT FAIT QUE PAYER, VISIBLEMENT, LEUR PITEUSE SEMAINE D’ENTRAÎNEMENT.

Un ton posé et réfléchi, quelques bons mots et parfois, même, de larges sourires ! Le calme olympien et la bonne humeur dont fait systématiquement preuve Ronan O’Gara les soirs de défaite à Deflandre tranche tellement avec le côté sanguin qui l’habite au bord du rectangle vert que ses détracteurs en risqueraient une hydrocution, s’ils pouvaient passer une tête dans la salle de presse. En colère, « ROG » l’était, pourtant, indubitablement, samedi soir. « Mais j’apprends, se marre-t-il presque, en référence à ses deux récentes périodes de suspension. Je suis plus à même, maintenant, de contrôler mes émotions, de choisir les bons mots. »

Si la teneur des échanges s’est révélée sans doute bien plus musclée dans l’intimité du vestiaire, où s’est glissé le président Vincent Merling et que les Rochelais n’avaient toujours pas déserté deux heures après la fin du match, le principal des griefs concerne le manque d’application dans la préparation de cette réception, sous pression, du Lou. « Je ne suis pas surpris du résultat. On s’est entraîné comme ça. On a transféré en match ce qu’on fait à l’entraînement, dénonce, simplement, le patron du staff rochelais. Trop d’imprécisions, donc… Quand je réfléchis à notre performance, on ne mérite pas de gagner. »

L’IMPLICATION SINON RIEN

« Un match, ça commence la semaine, valide le capitaine Romain Sazy, amer comme rarement. Il faut qu’on arrive à arrêter de penser à la saison dernière, de penser que le strict minimum va nous suffire pour avoir des victoires à domicile. On n’est pas dans le vrai à domicile, loin de là […] Ce manque de précision et d’application dans la semaine, ce n’est pas nous. À force de le dire, il va falloir vite se regarder. L’implication, c’est donner le meilleur de soi-même dans la semaine, déjà, point barre. Tout le monde va faire ça. Ça va rentrer dans l’ordre, je l’espère. » À qui veut l’entendre, O’Gara évoque une perspective presque impensable jusqu’ici : « Si on ne change pas maintenant, on sera éliminé de la course au top 6. » C’est clair et net. R. A.