Midi Olympique

Nevers joue bien à se faire peur

NEVERS L’INDISCIPLI­NE A FAILLI COÛTER LA VICTOIRE BONIFIÉE AUX NEVERSOIS, SECOUÉS EN CONQUÊTE MAIS SAUVÉS PAR LEURS AILES FACE À DES AURILLACOI­S ACCROCHEUR­S ET FRUSTRÉS.

- Par Sébastien CHABARD

La folie qui envape le championna­t de Pro D2 chaque journée n’a pas esquivé le Pré-Fleuri, vendredi soir, où les 5 187 spectateur­s ne savaient plus, à une minute de la fin, s’il fallait célébrer la deuxième victoire bonifiée des Neversois ou pousser les octaves pour chasser un contre fatal des Cantaliens. Quatre essais marqués, aucun encaissé : dans un monde normal, l’affaire aurait été pliée, mais les joueurs de Xavier Péméja s’ingénient à manier malgré eux l’art du suspense et à faire ruisseler la sueur froide sur la nuque de leurs supporters.

Face à des Aurillacoi­s déterminés à dérégler la redoutable conquête locale, Rudy Derrieux et ses coéquipier­s ont trouvé leur salut aux ailes, ayant pointé à la vidéo la fragilité de l’adversaire en lisière de sa « rush defense » : « On savait qu’Aurillac était une équipe très dense, et qu’il fallait aller chercher les couloirs », explique l’ouvreur Yohan le Bourhis.

SUS À L’INDISCIPLI­NE !

Démonstrat­ion en première période, avec deux essais clonés où l’arrière Kylian Jaminet s’intercale pour servir son ailier Christian Ambadiang, dont la surpuissan­ce fait irrésistib­lement mouche. À l’heure de jeu, l’ex-Aurillacoi­s Shaun Adendorff pique à son tour la zone sensible des Auvergnats en cassant deux plaquages pour aplatir au bout d’un sprint le quatrième essai. Virant à 22-15 avec vingt minutes à jouer, les Usonistes sont restés jusqu’au bout sous la menace d’un adversaire qui ne s’est pourtant procuré aucune occasion d’essai mais a fait son miel de l’indiscipli­ne locale, une sale manie qui macule des performanc­es de plus en plus consistant­es :

« On marque quatre essais, on met beaucoup de volume offensif, notre défense est efficace, mais il y a encore ce problème d’indiscipli­ne, ces fautes faciles qui font que l’on se retrouve en danger sur la dernière action. On a cinq points, mais ça peut très bien se finir avec deux points, le bonus offensif et le bonus défensif », regrette le manager neversois. Après la victoire à Vannes, l’Uson Nevers Rugby enchaîne dans un bloc de six matchs sans doute décisif pour la qualificat­ion. Les neuf points pris, sur dix possibles, ramènent le demi-finaliste de l’an dernier à deux points de la sixième place. « Il y a encore douze équipes qui peuvent viser la qualificat­ion. C’est un championna­t très ouvert », avance prudemment le talonneur Issam Hamel.

« Ce soir, on s’en sort bien. »

Côté aurillacoi­s, le scénario de cette troisième défaite consécutiv­e laisse un sentiment ambigu au capitaine Didier Tison : « On est frustré parce qu’on mérite les quatre points, mais on n’a jamais lâché, et c’est ce que je retiens. »

Même bilan doux-amer pour son entraîneur, Romeo Gontineac :

« Prendre un point à Nevers, c’est bien, mais leur laisser les cinq points, ça n’est pas très bon. On a quand même de bons signaux pour la suite. »

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