Midi Olympique

Les Massicois revenus d’un enfer

MASSY DEPASSÉ EN DEUXIÈME MI-TEMPS PAR LA PUISSANCE DE CARCASSONN­E, LES FRANCILIEN­S ONT MIS À PROFIT LEUR SEULE OCCASION D’ESSAI POUR S’ADJUGER LE GAIN DE LA RENCONTRE.

- Par Guillaume CYPRIEN

Il est donc possible de gagner une petite finale du maintien contre un concurrent hyper mordant, sans disposer de conquête aucune. Les Massicois ont aligné leurs astres de façon si précise pour illuminer leur ciel obscurci. Archidomin­és en mêlée fermée lors de la deuxième période, archidomin­és en touche sur l’ensemble de la partie, privés de possession pendant un très long moment des quatre-vingts minutes, les Francilien­s sont parvenus à s’adjuger une victoire étonnante de pragmatism­e. Et c’est bien la première fois de la saison qu’ils sont parvenus à ajouter une telle efficacité comptable à leur déterminat­ion défensive, toujours intacte.

IL A SUFFI D’UNE ACTION

Dans ce match à deux faces, malgré leurs approximat­ions dans l’alignement, Les Massicois semblaient rouler tranquille­ment vers un succès assuré, au moment du repos (17-0). Samuel Marques et consorts avaient décidé de jouer tous les ballons sans disposer d’un fond de commerce technique suffisamme­nt étoffé ce soir-là. Les Audois ont pété un peu plus haut qu’ils ne le pouvaient pour forcer la décision de ce match si important. Mais quand les visiteurs ont pris le match en main en revenant à des considérat­ions beaucoup plus gaillardes, lors du deuxième acte, en imposant notamment un rapport de force extrême de cinq mêlées fermées consécutiv­es, sur cinq pénalités récoltées sous les poteaux, qui ont produit le carton jaune de Nicolas Ferrer et l’essai de Nicholas Grigg (61e), le match a pris une toute nouvelle direction, et qui a semblé tout aussi définitive. L’ailier Clément Clavières s’envolant un peu plus tard dans l’en-but au moment du troisième essai carcassonn­ais – à la suite d’une nouvelle touche perdue par Massy – tous les indices laissaient présager une fin de match à sens unique. Massy allait mourir ce soir. Il a suffi d’un ballon, d’un tout petit ballon, une mêlée précisémen­t, l’une des rares que les Francilien­s ont réussi à bien maîtriser en deuxième mi-temps, pour que les Massicois s’offrent le plaisir de faire tourner encore la roue du maintien possible. Départ de Yohan Gbizié, relais tranchant de Thomas Rozière, et passe au pied lumineuse de Massimo Ortolan pour Nathan Farissier : en trois interventi­ons franches, les Francilien­s ont saccagé le travail de sape entrepris sur leurs corps après la reprise.

Cette révolte de la justesse, de la précision, alimente d’un chapitre assez épique leur roman de leur nouvelle vie. Ils avaient remporté seulement trois victoires après quinze matchs lors de la première phase en 2022. Ils viennent d’en remporter autant après seulement les quatre premières sorties de la phase retour. Revenus d’un enfer de fin de match dans lequel ils ont décidé de ne pas sombrer, quittant la dernière place à laquelle ils étaient abonnés, tout leur est encore possible.

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