Midi Olympique

La dépossessi­on dans ce qu’elle a de pire

- N.Z.

C’est devenu le nec plus ultra de la stratégie, le truc qui fait de vous un entraîneur dans le coup. On parle bien sûr ici du fameux concept de « dépossessi­on » rendu célèbre par Fabien Galthié, que Parisiens et Bordelais se sont appliqués dimanche soir à appliquer à la lettre. Seulement, que se passe-t-il lorsque ballon devient un cadeau empoisonné, qui brûle les mains de tout le monde et dont chaque équipe ne souhaite que se débarrasse­r ? Eh bien, vous nous pardonnere­z notre sévérité, mais on n’assiste ni plus ni moins qu’à un match inodore, incolore et sans saveur, orné de plus de 70 coups de godasse (dont 39 lors de la seule première période). Une rencontre sans intérêt aucun, si ce n’est de donner le temps de se poser des questions insoupçonn­ables. Par exemple : quel intérêt de se doter d’une pelouse synthétiqu­e dernier cri pour ne botter que des grands coups de pompe et se les renvoyer à coeur joie avec l’adversaire, quand le plus infâme des bourbiers aurait aussi bien fait l’affaire, et aurait même presque eu le mérite de rendre la joute un peu plus amusante ? Vous avez une heure… Parce que certes, on veut bien entendre que l’enjeu a souvent pour effet de tuer le jeu et que dans le rugby moderne, s’exposer ballon en main depuis son propre camp équivaut à une sorte de suicide sportif. Reste que moins on essaie d’éprouver une défense, moins on se donne mathématiq­uement de chances de le faire et qu’à ce titre, on ne peut que regretter que les initiative­s de Bielle-Biarrey et des Girondins n’aient pas été un peu mieux payées. La faute, évidemment, aux malheurs face aux poteaux de Zack Holmes, incapable de faire fructifier la relative domination et les meilleures intentions de jeu des siens.

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