L’inventeur des spots lumineux
C’est, encore aujourd’hui, une attraction majeure du Mondial. À chaque point presse ou presque, une question portant sur ces étranges spots lumineux que Rassie Erasmus brandit depuis le haut des tribunes est posée. Pourtant, ce dispositif n’a rien de nouveau, comme l’explique le boss des Boks dans son autobiographie : « Cela remonte à 2005, quand je suis devenu entraîneur en chef de la province du Free State. Au départ, il s’agissait de simples cônes de couleur que l’on levait depuis le bord du terrain pour communiquer avec les joueurs et leur commander une stratégie : jaune pour maul, rouge pour jouer au ras, bleu au large. Ensuite on l’a décliné à chaque secteur, comme les touches, les mêlées et les rucks. L’entraîneur en charge du secteur levait un cône et tout le monde comprenait dans la seconde. Mais les joueurs voyaient mal les cônes, donc nous sommes passés à des sortes de raquettes colorées sur lesquelles on ajoutait des lettres qui ne voulaient rien dire, histoire de tromper nos adversaires. Et finalement, on installa des spots lumineux sur le toit de notre stade. Notre petite invention a fini par créer la polémique, et foutait en rogne nos adversaires. Lors d’un captain’s run, les Bulls de Pretoria trouvèrent le moyen d’inverser nos branchements pour fausser nos annonces. On a mis quelques minutes à s’en rendre compte. Ailleurs, on nous a coupé l’électricité aussi. Aujourd’hui, on utilise ces spots lumineux avec des batteries autonomes, que certains ont rebaptisés « lumières disco ». Ça me fait rire. Aujourd’hui, on utilise trois signaux tricolores qui ont quatre significations différentes à chaque match. Cela me permet d’échanger avec le staff médical. »