Les 10 commandants d’Andy Farrell
DIX DES QUINZE TITULAIRES DU XV DU TRÈFLE VONT ENCHAÎNER UNE CINQUIÈME TITULARISATION. CETTE CONTINUITÉ EST UN GAGE DE REPÈRES. MAIS N’EST-ELLE PAS DE NATURE À USER LES CORPS ? RÉPONSE SAMEDI SOIR.
La plus grande surprise de l’annonce de la composition irlandaise, cette semaine, a tenu dans sa programmation. Dès mercredi midi, soit 24 heures avant la date fixée par l’organisateur, Andy Farrell a levé le voile sur son XV de départ pour ce quart de finale.
Son choix des hommes n’a surpris personne. Une fois les doutes levés sur les présences des ailiers James Lowe et Mack Hansen, l’affaire était entendue : depuis un mois, le sélectionneur prend - globalement - les mêmes et recommence. Sur les quinze élus du choc face à la Nouvelle-Zélande, dix joueurs vont enchaîner une cinquième titularisation : Andrew Porter,Tadhg Furlong,Tadhg Beirne, Peter O’Mahony, Caelan Doris, Jonathan Sexton, James Lowe, Gary Ringrose, Bundee Aki et Hugo Keenan. Les deux derniers ont même disputé l’intégralité des rencontres tandis que, devant, Tadgh Beirne (289 minutes) et Caelan Doris (268) ont été largement sollicités. Jusqu’à présent, cette assiduité des cadres - à moitié voulue, à moitié subie, en raison du calendrier et la difficulté de leur poule n’a eu pour ainsi dire que des effets bénéfiques : le XV du Trèfle possède à l’heure actuelle des repères collectifs évidents et affiche une maîtrise remarquable sans pour autant donner de signes de lassitude physique.
Moins sollicités que leurs alter ego français et anglais au long de la saison, les Irlandais ont débarqué dans l’Hexagone avec une forme optimale, eux qui sont déjà réputés pour être des champions athlétiques : « J’ai l’impression que les joueurs ont vraiment fait tous les efforts nécessaires durant la présaison, se félicitait récemment Ciaran Ruddock, entraîneur adjoint en charge de la préparation physique. C’est avec cette attitude qu’ils se sont présentés et c’est toujours un atout incroyable. Ils sont restés sur cette lancée. Je peux dire qu’on est là où on voulait être. » Au prix d’une préparation méticuleuse : « C’était une occasion fantastique de travailler avec les joueurs pendant une période prolongée, une chance qu’on n’a pas habituellement. En ce qui me concerne, en tant qu’entraîneur, je suis aux anges. »
Reste un point d’interrogation majeur, tout de même : si cet enchaînement a permis à Sexton et compagnie de trouver un bon rythme, ne risque-t-il pas d’entamer leur réserve d’énergie sur le long terme ? 5 ou 10 % de fraîcheur en moins pourraient se révéler fatals à ce niveau de la compétition, d’autant plus que neuf des titulaires ont atteint ou dépassé la trentaine… Les Écossais espéraient miser sur leur jeunesse et leur dynamisme pour déborder les numéros uns mondiaux. Aux Néo-Zélandais de tenter leur chance, avec autrement plus de talents et d’atouts dans leur jeu.