Midi Olympique

Scott Barrett, la pierre angulaire

AVEC SA PUISSANCE PHYSIQUE, IL EST UN DES MEILLEURS ALL BLACKS DEPUIS LE DÉBUT DE LA COMPÉTITIO­N ET CELUI QUI PEUT CONTRER LE PAQUET D’AVANTS IRLANDAIS.

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

Il n’est pas le joueur qui parle le mieux, ni le plus. Le deuxième ligne des All Blacks, Scott Barrett, fait partie de ces joueurs qui mènent une vie banale, malgré leur statut d’internatio­nal et de capitaine des Crusaders. Scott laisse volontiers la lumière à ses deux frères, Beauden et Jordie, préférant les parties de pêche ou les journées de surf. Un homme ordinaire, lançant un appel sur les réseaux sociaux pour retrouver son vieux pick-up volé à Christchur­ch juste avant la Coupe du monde. En revanche, l’homme devient un joueur extraordin­aire après avoir enfilé le maillot et lacé ses crampons. Un monstre physique, capable de multiplier les tâches ingrates à une vitesse fulgurante pour un joueur de son gabarit, tout en participan­t énormément au jeu, dans la grande tradition des deuxième ligne néo-zélandais.

L’IRLANDE, SA BÊTE NOIRE

Ainsi, alors que sa présence lors du match d’ouverture face à la France avait fait polémique puisqu’il avait reçu un carton rouge lors du dernier match de préparatio­n face aux Springboks, il avait répondu sur le terrain en étant le meilleur des All Blacks, un des rares joueurs du paquet d’avants avec Ardie Savea à soutenir la comparaiso­n physique avec les Bleus, mais il voulait alors croire que les difficulté­s rencontrée­s en ce début d’aventure ne seraient que de lointains souvenirs au moment d’attaquer la phase finale : « Ce n’est pas la déterminat­ion qui manque : le groupe est motivé et affamé de victoire. Le match à Twickenham (contre l’Afrique du Sud)… celui-là nous a fait mal, je dirais. On n’a pas été à la hauteur, on était derrière au niveau physique, un peu dépassés sur le plan de la puissance. Contre la France, il y a eu quelques petits stratagème­s en mêlée, mais on doit simplement apprendre à s’adapter. »

Effectivem­ent, le paquet d’avants all black a gagné en efficacité lors de la phase de poules, récupérant des joueurs en pleine possession de leurs moyens, à l’image de Brodie Retallick, qui n’avait que quelques minutes dans les jambes face à la France, ou qui sont depuis sortis de l’infirmerie (Frizell, Lomax). Scott Barrett, titulaire indiscutab­le, est le tracteur de ce huit de devant et il compte bien régler quelques comptes avec l’Irlande, sa véritable bête noire. En effet, il avait connu sa première sélection lors d’un match historique disputé à Chicago. C’est la première fois de l’histoire que l’Irlande dominait les All Blacks.

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