La moins bonne mêlée face à la meilleure ?
CREEVY ENTRE UN PEU PLUS DANS LA LÉGENDE
Face au Japon, ce sont les troisquarts argentins qui ont brillé. On a vu Mateo Carreras inscrire un triplé, Emiliano Boffelli créer de nombreuses situations dangereuses, ou encore Santiago Chocobares très percutant. C’est quand cette ligne arrière a pris le dessus que les Pumas sont parvenus à prendre les devants. Ça n’est d’ailleurs pas anodin qu’ils totalisent la meilleure moyenne de défenseurs battus par match (32,5) parmi les huit quart de finalistes. Mais cette fois, c’est devant que le défi sera grand pour les hommes de Michael Cheika. En effet, la mêlée la moins en réussite parmi les qualifiés (80 %) fait face à la plus performante (98 %). Ce dimanche, Michael Cheika ne voulait pas tirer la sonnette d’alarme à ce sujet : « Beaucoup d’équipes sont pénalisées, notamment dans le secteur de la mêlée. Quand nous avons concédé deux pénalités en mêlée, bien sûr que nous n’étions pas satisfaits. Mais on est parvenu à se ressaisir puisqu’on a réussi à marquer à partir de là et on peut inclure la mêlée dans notre excellent match. » Sur la réalisation de Boffelli, la bonne mêlée a permis à Bertranou de dédoubler et combiner parfaitement sur son côté droit. Surtout, le fait que l’Argentine se redresse dans le secteur face à la belle opposition japonaise est de nature à rassurer.
DU MIEUX FACE AU JAPON
Si la mêlée argentine soulevait des inquiétudes au pays avant le dernier Rugby Championship, c’est parce que les options
La mêlée argentine est celle avec le moins de réussite parmi les quart de finalistes. Mais c’est parce que l’opposition en poules était sans doute plus relevée.
en première ligne étaient peu nombreuses, et que les scores n’étaient pas du tout positifs (12 pénalités concédées dans le Rugby Championship 2022 par exemple). Aussi, les suiveurs des Pumas vivent avec le souvenir des mêlées destructrices menées par Ramiro Herrera et Marco Ayerza, qui écrasaient la concurrence il y a une petite dizaine d’années. Toutefois, peut-on vraiment le regretter au vu de l’activité démentielle de Thomas Gallo et Julian Montoya dans le jeu ? De même, au vu de la capacité d’adaptation de ces Argentins, est-il judicieux de statuer d’avance qu’ils ne se mettront pas au diapason du paquet d’avants gallois ?
S’ils ont bien performé face à une faible
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opposition géorgienne (2/2 sur les introductions propres, et 2 adverses sur 6 récupérées), ou encore face à des Australiens privés de Taniela Tupou et Will Skelton, les Gallois n’ont peut-être pas encore trouvé d’adversaire à leur mesure. Et c’est sûrement pour cette raison que l’entraîneur adjoint Jonathan Humphreys, en charge des avants gallois, a pointé du doigt ce secteur au lendemain de la victoire face à la Géorgie : « L’Argentine est extrêmement solide devant. Face à eux, il va falloir être à notre meilleur niveau devant. Ils sont très forts en mêlée. »
Et pour qu’un Anglo-Saxon s’exprime ainsi avant même de connaître son adversaire, ça n’est pas banal… Q.P.
GALLES > Moins grave que prévu pour Gareth Anscombe et Williams ?
Si l’aventure du Mondial s’est subitement arrêtée pour Faletau, victime d’une fracture à un bras, l’espoir demeure, au moment où nous écrivons ces lignes, pour l’ouvreur et l’arrière gallois. Blessé à l’aine lors de l’échauffement face à la Géorgie, samedi dernier, le demi d’ouver- ture a couru, en début de semaine, aux côtés de son partenaire, qui souffrait quant à lui d’un genou. La délégation galloise se laisse jusqu’à l’orée du quart de finale pour prendre une décision définitive. Touché au pectoral droit face à l’Australie, Dan Biggar est rétabli.
Mayol comme nouvelle terre d’accueil
À contrario des Springboks qui ont pu se servir des infrastructures du Campus RCT durant plusieurs semaines, le pays de Galles n’a pas eu cette chance. En solution de repli, Halfpenny et Biggar ont fait découvrir l’antre du Rugby Club txoulonnais à leurs camarades durant trois entraînements à huis clos (mardi, jeudi et vendredi). Contrairement aux Argentins, qui connaissent pourtant déjà l’enceinte de l’Orange Vélodrome pour avoir joué face à l’Angleterre lors de leur entrée en lice dans ce Mondial, le XV du Poireau n’a pas souhaité découvrir l’antre réservé habituellement à l’Olympique de Marseille avant le quart de finale.
ARGENTINE > Lucas Paulos remplace Pablo Matera
Blessé à la cuisse droite face au Japon, le troisième ligne a été contraint de quitter le groupe des Pumas. Comme le veut le dicton, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Réserviste mais pas conservé dans la liste finale, le deuxième ligne de l’Aviron bayonnais a rejoint le groupe argentin du côté de Berre-l’Étang, en début de semaine, pour préparer le quart de finale.
ARGENTINE (BIS) > Les Pumas ont subi un contrôle antidopage inopiné
Mercredi, la délégation argentine a été levée aux aurores, à 6 h 30 du matin, au sein de leur établissement hôtelier. Six éléments de la sélection (Marcos Kremer, Thomas Gallo, Joaquín Oviedo, Martín Bogado et Santiago Carreras) ont été contraints de subir des prélèvements de sang et d’urine avant de participer à leur séance d’entraînement.
ARGENTINE (TER) > Un terrain en piteux état
Pour cette semaine, les Pumas ont posé leurs bagages à Berrel’Étang pour séjourner et s’entraîner. Les protégés de Cheika ont fait face à une très mauvaise surprise. La pelouse de l’Arc, demeure habituelle du CO Berre, n’a pas supporté la reprise avec des parcelles uniquement recouvertes de terre. Ces conditions ont poussé le staff argentin à modifier sa séance et à réaliser un entraînement séparé entre avants et trois-quarts au lieu d’une opposition. Le but étant d’écarter d’éventuelles blessures.
Entré en jeu face au Japon, le talonneur est devenu l’Argentin qui a disputé le plus de rencontres en Coupe du monde. Avec dix-neuf matchs en quatre éditions (2011, 2015, 2019 et 2023), l’ex-élément de Montpellier a dépassé son aîné Mario Ledesma, et est devenu le huitième joueur le plus capé de l’histoire de la reine des compétitions. Pour l’heure, il est à égalité avec Ashley-Cooper (Australie), S. B. Williams (NouvelleZélande), Catt et Wilkinson (Angleterre).