Bordeaux, nouveau sabordage
UNION BORDEAUX-BÈGLES MALGRÉ UNE AVANCE DE TREIZE POINTS EN SECONDE PÉRIODE, LES GIRONDINS ONT ENCORE PERDU À L’EXTÉRIEUR ET DOIVENT SE CONTENTER D’UN BONUS DÉFENSIF.
Il fallait en terminer avec les regrets, avant qu’ils ne deviennent éternels. L’Union Bordeaux-Bègles, battue lors de ses trois premiers déplacements par un écart inférieur à dix points, voulait enfin remporter un bras de fer loin de ses terres en démontrant cette maîtrise qu’il lui a cruellement manqué dans les moments importants notamment sur les pelouses de Toulouse et de Pau. Deux rencontres où les joueurs n’avaient pas réussi à ramener le moindre point en raison d’une indiscipline cruelle au plus mauvais des moments. Le manager Yannick Bru avait aussi pointé du doigt des avants sur courant alternatif, notamment en conquête alors qu’elle se doit d’être irréprochable surtout dans un match joué à l’extérieur. Avant de se rendre à Marcel-Deflandre, les Girondins ne parlaient donc que de combat, comme pour mieux en finir avec cette ligne offensive dont tout le monde parle et qui fait saliver tout le Top 14 depuis l’annonce de l’arrivée de Damian Penaud et l’explosion au niveau international de Louis Bielle-Biarrey. Il fallait donc revenir aux bases de ce jeu, sous peine de ne jamais offrir les conditions nécessaires à l’attaque girondine pour pouvoir s’exprimer.
Les Girondins ont donc féraillé, laissant l’initiative aux Rochelais tout en les privant de la continuité nécessaire pour être véritablement dangereux. Ils ont lutté sur la ligne d’avantage, assenant des plaquages offensifs, mais aussi au sol où ils ont réussi à récupérer plusieurs pénalités. Le staff de l’UBB pouvait néamoins regretter encore quelques munitions perdues en touche, mais les Maritimes se montraient eux aussi perfectibles dans ce secteur, équilibrant ainsi les pertes et profits. Après quarante minutes d’une bataille intense qui leur permettait de virer en tête à la pause (8-9), les coéquipiers de Maxime Lucu étaient une nouvelle fois bien placés pour signer leur premier succès de la saison en déplacement, d’autant plus que la seconde période allait débuter avec une supériorité numérique en raison du carton jaune contre Levani Botia. Les essais de Nicolas Depoortere et Damian Penaud (47e et 54e) offraient même un matelas confortable à l’UBB.
Mais après avoir dilapidé un écart de huit points à Toulouse, les joueurs de l’Union ont gâché une avance de treize points au stade Marcel-Deflandre en seulement quatorze minutes. Les hommes de Yannick Bru ne parvenaient plus à inverser la pression, entraînant une indiscipline encore une fois fatale (six pénalités concédées en seconde periode contre zéro aux Rochelais). La faute aussi à une défaillance accrue de l’alignement en touche, perdant consécutivement deux munitions précieuses pour éteindre la révolte maritime. C’est d’ailleurs un nouveau raté sur pénaltouche qui venait mettre un terme aux derniers espoirs bordelais, alors que l’UBB avait une dernière cartouche dans les vingt-deux mètres adverses. Le point de bonus défensif ne pouvait être qu’amer.