L’Aviron change de braquet
BAYONNE CONFIRME SA PROGRESSION, EN TERRASSANT SA BÊTE NOIRE, PAU. SANS CONTESTE. EN S’APPUYANT SUR DES AVANTS SOUVERAINS. ET AVEC UN BONUS MAÎTRISÉ.
L’Aviron avait un travail sur lui-même à prolonger. Entrepris à La Rochelle, la semaine avant. La victoire face à Pau, parfaitement orchestrée, témoigne de la mission accomplie. Le résultat, doublé de la manière et de la fermeté, a forcé le respect et permis aux basques d’étaler au grand jour que la prestation chez le champion d’Europe n’était pas un feu de paille. « On a confirmé, assure Grégory Patat. Les Rochelais, on les avait mis aussi en difficulté parce que, devant, on avait fait le job. » Et pour arriver à son objectif, le manager n’a pas eu besoin ni voulu activer le ressort de la longue période sans victoire face aux Béarnais (depuis le 10 septembre 2005). « Si j’ai cité Pau trois fois dans la semaine, c’était le grand maximum. On s’est servi du match de La Rochelle pour intensifier certains secteurs. »
Les qualités intrinsèques des basques, révélées le match précédent, ont suffi. « Il y a eu à ce moment-là un petit déclic, témoigne Thomas Ceyte. On s’est retrouvé dans le combat. Du coup, ça a remis beaucoup de positif dans l’équipe. »
Face à Pau, Bayonne a conduit son match en patron. Fidèle à la conduite du jeu mise en place. Les basques ont resserré le jeu devant et, ainsi, ont étouffé leurs adversaires, ne leur laissant que peu de marge de manoeuvre. La meilleure défense du championnat a été bousculée, la meilleure touche du championnat a été en déficit. Pau a été battu dans tous les secteurs devant. « On a retrouvé les avants dominants sur chaque collision, dans les moments importants de la conquête. On savait qu’il fallait les prendre ainsi, continue Grégory Patat. Si on jouait trop latéral face à cette défense bien en place, ça pouvait être dangereux. On l’a vu. Contrat rempli par rapport à la stratégie qui avait été mise en place. »
PACK CONQUÉRANT
L’illustration de la mainmise bayonnaise sur le match s’en trouve donc chez les avants. « Il faut montrer qu’on est costaud, appuie le manager. Il faudra s’en servir par la suite. C’est plutôt rassurant quand on voit un paquet conquérant comme il l’a été. On voulait éprouver notre adversaire de cette manière. Notre stratégie a été beaucoup axée làdessus. »
L’autre atout incontestable apparu lors de ces deux derniers matchs est la richesse de l’effectif. Douze changements avaient été opérés pour le déplacement à La Rochelle, encore sept pour la réception de Pau. « On a un groupe élargi aujourd’hui, se réjouit Grégory Patat. Il faut savoir s’en servir. Si j’ai félicité les 23 acteurs, je l’ai fait aussi pour les
« hors groupe » qui nous ont aidés à préparer ce rendez-vous. Servons-nous de ce contexte pour grandir. »
Croissance veut aussi dire régularité. Elle doit se prolonger, message envoyé par Camille Lopez. « Si on va à Lyon en dilettante, content d’avoir gagné contre Pau, on en prendra 50 et on se redira toujours les mêmes choses. » L’introspection se poursuit…