Midi Olympique

L’embarras des choix

BATTU ENCORE UNE FOIS À DOMCILE PAR SON VOISIN FRANCILIEN, LES PARISIENS DOIVENT PEUT-ÊTRE CETTE NOUVELLE DÉSILLUSIO­N À DES CHOIX OPÉRÉS EN FIN DE MATCH.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Les semaines se suivent et ne se ressemblen­t pas pour le Stade français. Un bel euphémisme pour souligner combien les choix opérés en fin de rencontre ont sans doute pesé lourd sur l’issue finale de la rencontre. Une semaine plus tôt, forts en conquête, les avants parisiens avaient fait le choix, à plusieurs reprises, de demander à leur ouvreur de taper en touche plutôt que de tenter d’ajouter trois points face aux perches. Avec une franche réussite. Samedi, dans une rencontre à haute valeur symbolique contre le voisin francilien, ils ont tenté de reproduire le même schéma. En vain. À trois reprises (60e, 71e, 73e), le demi d’ouverture Joris Segonds, impeccable jusque-là face aux poteaux (3/3 pour les neuf points marqués de sa formation), a insisté en pénaltouch­e alors que le Racing menait encore 13 à 9. Force est de s’interroger : n’aurait-il pas dû privilégie­r les points ou la mêlée, unique secteur fort des Parisiens dans cette partie ? « Franchemen­t, je ne sais pas, at-il balbutié visiblemen­t gêné par la question. Moi, j’écoute un peu les ordres. Les avants se sentaient fort en touche, ils ont fait ce choix, que je respecte et que nous respectons tous. » Et d’ajouter avec lucidité : « Même si pour nous, ça a été un peu plus dur que d’habitude en conquête. C’est peutêtre quelque chose dont il va falloir parler dans la semaine. » Et pour cause…

GHEZAL : «J’ASSUME »

Difficile de tenir pour responsabl­e le demi d’ouverture parisien tant le déchet énorme de ses partenaire­s dans la conquête aérienne s’est révélé immense. « Je n’aime pas les coachs qui font le signe des trois points à leurs joueurs, qui donne des consignes à leurs leaders de jeu, a rétorqué l’entraîneur principal Karim Ghezal. J’aime les joueurs qui prennent leur responsabi­lité. À Lyon, ils ont fait ce choix-là qui a été payant. Je ne vais pas aujourd’hui leur dire qu’ils ont fait un mauvais choix. J’assume le choix de mes joueurs » Certes, mais le constat est factuel : la meilleure touche du Top 14 de la saison passée a failli. En seconde période, les Stadistes ont perdu quatre lancers, parfois en l’air, parfois à la retombée dans la structurat­ion des ballons portés, véritable marque de fabrique de l’exercice précédent. C’est peut-être d’ailleurs là que le bât blesse. Perdre un lancer dans une rencontre marquée d’une météo capricieus­e n’a rien d’infamant. En revanche, ne pas réussir à construire un maul digne de ce nom, quand on a été la formation de la saison 2022-2023 à inscrire le plus d’essais sur cette phase de jeu, doit interpelle­r. En interne, d’aucuns se sont interrogés sur le coaching opéré et sur le fait que les 145 kg de JJ Van der Mescht n’aient pas été amenés à revenir sur le terrain quand sa densité aurait été précieuse pour arracher la victoire sur l’une des deux opportunit­és de fin de rencontre. « Je ne suis là que depuis trois semaines, a répété à de très nombreuses reprises Ghezal en conférence de presse. On construit, ça avance, ça recule. C’est comme ça. » Samedi, le Stade français a donc reculé, sauf globalemen­t en mêlée.

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Photo Icon Sport La conquête aérienne a été un des points faibles des Parisiens face au Racing 92.

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