Midi Olympique

Ici, ici, c’est leur maison…

RACING 92 À JEAN-BOUIN, LES RACINGMEN ONT LOGIQUEMEN­T REMPORTÉ LEUR CINQUIÈME VICTOIRE DE LA SAISON ET POURSUIVI LEUR INEXORABLE MONTÉE EN PUISSANCE. EST-CE VRAIMENT SURPRENANT ?

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

On a appris plein de choses à Jean-Bouin, samedi soir. On a déjà appris qu’une équipe de rugby peut en battre une autre en ayant pourtant été au préalable massacré en mêlée fermée, les huit coups de sifflet de M. Brousset à l’encontre du pack francilien dans ce secteur de jeu en attestent. Mais on a aussi appris que dans le seizième arrondisse­ment parisien, le Racing est aujourd’hui un peu chez lui et que la conjecture a de quoi agacer, de l’autre côté du périph : depuis 2017, « Riton » Chavancy et ses camarades se sont en effet imposés huit fois sur le terrain de la Porte d’Auteuil, une invincibil­ité durable ayant d’ailleurs inspiré cette douce ritournell­e aux deux cents supporters Ciel et Blanc présents en tribunes, le week-end dernier : « Ici, ici, c’est la maison ! » Pas super original, vous en conviendre­z ; mais suffisamme­nt contextuel et déplaisant, en fait, pour quiconque porte aujourd’hui cuirasse rose ou armure zébrée d’éclairs…

En tout état de cause, le Racing n’a pas laissé une impression délirante chez son bien aimé voisin mais fut globalemen­t tenace en défense, conquérant dans l’alignement et pour le moins opportunis­te, en témoigna cet essai aplati sous cette drache de fin d’automne par Chavancy, capitaine à la récupérati­on d’un très beau coup de pied de Tristan Tedder, par ailleurs meilleur gestionnai­re qu’on aurait pu le croire au départ. Face à la presse, le demi de mêlée Nolann Le Garrec expliquait : « Nous voulions réagir après la défaite à Toulon (31-26) et avons montré dans ce derby que notre équipe avait du caractère. Malgré la pression parisienne, nous n’avons jamais baissé les bras en fin de match ».

Solidaire, déterminée voire carrément métamorpho­sée en défense, cette équipe francilien­ne a probableme­nt des vertus dont elle était en partie dépourvue la saison dernière et à ce sujet, Cameron Woki déclarait samedi soir : « Il y a un grand changement dans l’état d’esprit de l’équipe. On l’avait déjà vu contre Lyon il y a quinze jours (22-20) et cela s’est cette fois-ci reproduit à Paris. Nous donnons tout pour tenir les fins de match et cette déterminat­ion nous faisait parfois défaut, l’an passé ».

LE GARREC, LA GRANDE CLASSE…

Assis sur une défense conquérant­e et un début de saison réussi (cinq victoires en sept matchs), le Racing poursuit son inexorable marche en avant. À l’automne 2023, le club des Hauts-de-Seine a aussi conscience qu’au-delà du renfort imminent de ses champions du monde (Siya Kolisi et Trevor Nyakane sont attendus face au Stade rochelais), il peut aussi compter sur le retour au premier plan d’un demi de mêlée comme il en existe peu en championna­t et au sujet duquel Stuart Lancaster confiait récemment ceci : « Nolann Le Garrec a réalisé face au Stade français l’un des meilleurs matchs que je l’ai vu disputer jusque-là. À Jean-Bouin, il a pesé autour des rucks et très bien géré les sorties de camp. Il a incontesta­blement signé une performanc­e de niveau internatio­nal. » Avez-vous d’autres messages à faire passer à Fabien Galthié, dear Stuart ?

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Photo Icon Sport Les Racingmen, à l’instar de Nolann Le Garrec, ont livré une prestation avec du caractère pour ce derby francilien.

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