Ici, ici, c’est leur maison…
RACING 92 À JEAN-BOUIN, LES RACINGMEN ONT LOGIQUEMENT REMPORTÉ LEUR CINQUIÈME VICTOIRE DE LA SAISON ET POURSUIVI LEUR INEXORABLE MONTÉE EN PUISSANCE. EST-CE VRAIMENT SURPRENANT ?
On a appris plein de choses à Jean-Bouin, samedi soir. On a déjà appris qu’une équipe de rugby peut en battre une autre en ayant pourtant été au préalable massacré en mêlée fermée, les huit coups de sifflet de M. Brousset à l’encontre du pack francilien dans ce secteur de jeu en attestent. Mais on a aussi appris que dans le seizième arrondissement parisien, le Racing est aujourd’hui un peu chez lui et que la conjecture a de quoi agacer, de l’autre côté du périph : depuis 2017, « Riton » Chavancy et ses camarades se sont en effet imposés huit fois sur le terrain de la Porte d’Auteuil, une invincibilité durable ayant d’ailleurs inspiré cette douce ritournelle aux deux cents supporters Ciel et Blanc présents en tribunes, le week-end dernier : « Ici, ici, c’est la maison ! » Pas super original, vous en conviendrez ; mais suffisamment contextuel et déplaisant, en fait, pour quiconque porte aujourd’hui cuirasse rose ou armure zébrée d’éclairs…
En tout état de cause, le Racing n’a pas laissé une impression délirante chez son bien aimé voisin mais fut globalement tenace en défense, conquérant dans l’alignement et pour le moins opportuniste, en témoigna cet essai aplati sous cette drache de fin d’automne par Chavancy, capitaine à la récupération d’un très beau coup de pied de Tristan Tedder, par ailleurs meilleur gestionnaire qu’on aurait pu le croire au départ. Face à la presse, le demi de mêlée Nolann Le Garrec expliquait : « Nous voulions réagir après la défaite à Toulon (31-26) et avons montré dans ce derby que notre équipe avait du caractère. Malgré la pression parisienne, nous n’avons jamais baissé les bras en fin de match ».
Solidaire, déterminée voire carrément métamorphosée en défense, cette équipe francilienne a probablement des vertus dont elle était en partie dépourvue la saison dernière et à ce sujet, Cameron Woki déclarait samedi soir : « Il y a un grand changement dans l’état d’esprit de l’équipe. On l’avait déjà vu contre Lyon il y a quinze jours (22-20) et cela s’est cette fois-ci reproduit à Paris. Nous donnons tout pour tenir les fins de match et cette détermination nous faisait parfois défaut, l’an passé ».
LE GARREC, LA GRANDE CLASSE…
Assis sur une défense conquérante et un début de saison réussi (cinq victoires en sept matchs), le Racing poursuit son inexorable marche en avant. À l’automne 2023, le club des Hauts-de-Seine a aussi conscience qu’au-delà du renfort imminent de ses champions du monde (Siya Kolisi et Trevor Nyakane sont attendus face au Stade rochelais), il peut aussi compter sur le retour au premier plan d’un demi de mêlée comme il en existe peu en championnat et au sujet duquel Stuart Lancaster confiait récemment ceci : « Nolann Le Garrec a réalisé face au Stade français l’un des meilleurs matchs que je l’ai vu disputer jusque-là. À Jean-Bouin, il a pesé autour des rucks et très bien géré les sorties de camp. Il a incontestablement signé une performance de niveau international. » Avez-vous d’autres messages à faire passer à Fabien Galthié, dear Stuart ?