McIntyre, le magicien d’Oz
PERPIGNAN DANS LE SILLAGE D’UN PACK DOMINATEUR, L’OUVREUR AUSTRALIEN DE L’USAP A SIGNÉ UNE PRESTATION ÉBLOUISSANTE. IL PERSONNIFIE PARFAITEMENT LES AMBITIONS OFFENSIVES CATALANES.
Àdix minutes de la fin du match, on a vu Jake McIntyre s’effondrer au sol, les jambes perclues de crampes, lesquelles furent aussitôt étirées par un membre du staff médical de l’Usap. On jouait la 71e minute, et l’ouvreur « aussie » (« australien » en français et prononcez « ozie ») n’en pouvait plus. Mais franchement, aucun supporter de l’Usap, ni nous, ne lui aurions jeté la pierre, tant le remuant ouvreur de poche avait couru partout. Juste avant de réclamer assistance, McIntyre venait de livrer son chef-d’oeuvre : une superbe séquence offensive des siens dans le camp montpelliérain où on l’avait vu pourtant prendre quelques plaquages autoritaires, délivrés par des Montpelliérains bien conscients qu’il fallait impérativement neutraliser la menace australienne. Malgré tous leurs efforts, les Cistes n’y sont pas parvenus. Profitant d’une seconde de liberté, McIntyre en profita pour ajuster une diagonale lumineuse pour son ailier et ami, Alistair Crossdale, qui prit le meilleur sur Gabriel Ngandebe malgré une position pour le moins inconfortable. Avant cela, le petit blond de l’Usap s’en était donné à coeur joie. Sa spéciale ? Effacer des adverses qui montent sur lui lancés comme des avions alors qu’il est dans ses 22 mètres. Samedi soir, il a joué par deux fois au toréador avec les Montpelliérains, pour le plus grand plaisir du public catalan. Et dans la plus grande décontraction…
MIS SUR ORBITE PAR SON PACK
C’est là où Jake McIntyre est incroyable : garder ce relâchement alors que son club disputait là un match à mort : « Son plus grand point fort, c’est d’être capable de jouer relâché malgré la pression ambiante. Il est capable de partir de loin, d’avoir de la lecture », appréciait son entraîneur des trois-quarts David Marty après la rencontre. « J’ai aimé cette séquence qui amène à l’essai d’Alistair Crossdale, c’est vrai. Dès que son pack d’avants le met dans l’avancée, Jake devient redoutable : il est rapide, n’a pas peur de jouer près de la ligne. Mais j’ai aussi vraiment apprécié une autre séquence, moins spectaculaire, où l’on a eu droit à une longue partie de ping-pong rugby (à la 55e minute, N.D.L.R.). Il a été patient et n’a pas craqué. La séquence a débouché sur un essai pour nous, qui a finalement été refusé à la vidéo, mais c’est bien. Jake a su se contenir. »
Une performance majuscule qui vient confirmer le retour au premier plan d’un homme qui a pourtant connu un début de saison délicat, selon Marty : « Il a été en difficulté en début de saison. Il a eu du mal après avoir perdu Tristan Tedder avec qui il s’entendait très bien. Les deux permutaient entre 10 et 15, et avaient trouvé une complémentarité qui fonctionnait très bien. Tristan était en charge du but, également. Depuis que Tommaso Allan est revenu du Mondial, Jake a retrouvé son rôle d’animateur qui lui convient bien. »