Grenoble, le coup parfait
DANS UN CONTEXTE COMPLIQUÉ ET UN MATCH PAS PLUS SIMPLE, LES ISÉROIS ONT FAIT LE FORCING POUR DÉCROCHER LEUR PREMIER SUCCÈS À L’EXTÉRIEUR, QUI LES RELANCE COMPLÈTEMENT AU CLASSEMENT.
Des mines réjouies, des chants à en faire trembler le vestiaire, le FCG a proposé vendredi des images en total contraste avec son début du mois de novembre. Le moral en berne, la tête ailleurs, minés par le retrait de six points au classement, les Isérois avaient démarré le bloc par une gifle reçue à Béziers (348). Ce week-end, ils l’ont conclu en retrouvant la réussite à l’extérieur pour la première fois de la saison, sur le terrain de SoyauxAngoulême, enchaînant du même coup leur deuxième victoire de rang après le derby contre le VRDR. L’opération parfaite, compte tenu du contexte et du déroulé du match. « Le vrai départ de la saison », espère l’entraîneur des avants Patrick Pézery.
Mené 9 à 0 après un quart d’heure, pénalisé à sept reprises en première période et encore derrière au score à la 67e minute, Grenoble est pourtant parvenu à l’emporter, décrochant même un bonus offensif bienvenu. Le FCG s’est d’abord raccroché aux branches, perturbé par un festival de ballons tombés, pressé dans son camp par Soyaux-Angoulême. « On a mis du temps à lancer la machine, on a forcé le jeu, avouait le pilier droit Régis Montagne. À l’extérieur, il peut y avoir une certaine pression, le fait de ne pas trouver nos repères. Mais on a vraiment eu une bonne défense, comparé aux derniers matchs. » La preuve, les Isérois sont revenus à la pause avec un retard de quatre points seulement (5-9) après avoir énormément subi.
Leur pack a ensuite fait la différence, revigoré par l’apport du banc et la fébrilité qui avait changé de mains. Clinique, le FCG a profité de ses rares incursions dans les trente mètres charentais pour renverser le match. La mêlée fermée et les ballons portés dévastateurs lui ont permis d’infliger un 23 à 3 aux Charentais dans les vingt dernières minutes.
GRATTER DES PLACES
« On ne s’est jamais trop senti décrochés, on est une équipe qui a beaucoup de caractère, souligne le centre Romain Fusier. L’année dernière, jouer à l’extérieur était un de nos points forts, c’était là qu’on était les meilleurs. Je pense que tout le monde s’est un peu rappelé à ces bons souvenirs. » Des aptitudes retrouvées hors de leurs bases qui s’avéreront nécessaires pour viser plus haut et permettent, surtout, de tirer un trait sur une période délicate en tous points de vue. « Ça fait du bien au groupe, ça le récompense de beaucoup d’efforts, d’investissement, de volonté, assure Patrick Pézery. On essaie de former cette bulle pour faire abstraction de tout. On ne parle plus des six points, on connaît notre classement, et petit à petit, on va faire l’effort de gratter des places. » Les voilà revenus à trois longueurs du top 6, la venue du leader vannetais dans dix jours déjà dans le viseur.