Midi Olympique

Nevers était bouillant

AU DIAPASON DU 120E ANNIVERSAI­RE DU CLUB, LES NEVERSOIS ONT FLAMBÉ LA RÉSISTANCE BRIVISTE POUR CONQUÉRIR LEUR QUATRIÈME VICTOIRE BONIFIÉE À DOMICILE ET S’ANCRER DANS LE HAUT DU CLASSEMENT.

- Par Sébastien CHABARD

Sans histoire, et pour l’Histoire, Nevers a remporté le match à ne surtout pas perdre, un vendredi soir de fête(s) pour le 120e anniversai­re du club. Un Pré-Fleuri à guichets fermés, pour la première fois depuis le barrage lâché face à Vannes au printemps, une exposition rétrospect­ive, des danseuses sur la pelouse fraîchemen­t mâchée par les crampons et des drones dans le ciel : ce Nevers-Brive de gala était enchâssé dans un écrin qui aurait pu se révéler étouffant. « Quand il y a un grand événement comme celui-là, on a toujours peur d’être ceux qui gâchent la fête », explique le manager Xavier Péméja après un match remporté avec la manière (36-18), même si les deux essais lâchés sur la fin, sans effet sur le bonus offensif, lestent son enthousias­me : « Ce match n’est pas totalement abouti parce qu’on a déjoué à la fin, on s’est mis à faire un peu n’importe quoi. »

Le revers, inévitable sans doute, d’une euphorie qui voyait les Neversois s’envoler 36 à 6 à l’heure de jeu, après le cinquième essai au bout d’une énième pénaltouch­e désarticul­ant la défense briviste. « Ces 120 ans, on ne les a pas vécus comme une pression, mais comme une bonne motivation », souligne le jeune ailier Arthur Mathiron, auteur de ses deux premiers essais de la saison. « On se devait de faire une bonne semaine d’entraîneme­nt pour être à la hauteur. Tout le stade nous poussait, il y avait une super ambiance, et on a fait plaisir à tout le monde. »

REBÂTIR L’ESPOIR

Accrochés en première période, contrariés en conquête, les Neversois se sont arc-boutés sur leurs fondamenta­ux, les ballons portés et la défense, pour éloigner la menace briviste. Les deux premiers essais, derrière des pénaltouch­es inarrêtabl­es, donnent un peu d’air au tableau d’affichage, mais c’est en fin de première période que le sort du match se joue. Les Brivistes pilonnent la ligne d’essai, s’éperonnent sur la herse bleue, une fois, deux fois, quatre fois. Le ballon sort, bafouillé, les trois-quarts neversois s’en saisissent et, sous les rugissemen­ts du public, l’ouvreur Shaun Reynolds traverse le terrain, aplatit en coin, et transforme. D’un 13 à 12 potentiel en leur faveur, les joueurs d’Arnaud Méla rentrent au vestiaire avec un 19 à 6 sur la tête dont ils ne se remettront pas, encaissant un quatrième essai dès la reprise. « Enchaîner les pick and go et se prendre un essai de cent mètres, je n’ai jamais vu ça », souffle le manager corrézien, traits tirés par une soirée « compliquée », à l’image des jours précédents dans les turbulence­s du débarqueme­nt de Patrice Collazo : « Les joueurs peuvent expulser leur frustratio­n sur le terrain. Quand tu es entraîneur, tu ne peux pas. » Le contenu de la première période, jusqu’au collapse de l’essai en contre, donne quelques briques pour rebâtir l’espoir : « On s’était préparé pour faire un gros match, on avait travaillé des choses, mais on a manqué de temps. Ça va venir. Il faut qu’on s’appuie sur ce qu’on a montré en première période. » Visage fermé, rage rentrée, son pilier Daniel Brennan bout : « On ne va pas se trouver d’excuses, ce n’est pas la faute des entraîneur­s, du président, de ma grand-mère. Sur le terrain, c’est nous. Mais on ne va pas baisser la tête. »

 ?? Photo MaxPPP ?? Le jeune ailier neversois Arthur Mathiron a inscrit ses deux premiers essais de la saison face à Brive.
Photo MaxPPP Le jeune ailier neversois Arthur Mathiron a inscrit ses deux premiers essais de la saison face à Brive.

Newspapers in French

Newspapers from France