Plaquer le diabète
FÉDÉRALE 3 TROIS-QUARTS CENTRE DE CRUSSOL, PASSÉ PAR OYONNAX, ROMANS ET LE RC TRISCASTIN, SAMIR THÉVENOT, DIABÉTIQUE DEPUIS 2014, A CRÉÉ UN PATCH POUR PERMETTRE AUX DIABÉTIQUES DE POURSUIVRE LEUR ACTIVITÉ SPORTIVE.
Samir Thévenot a remporté hier l’un de ses plus beaux matchs. À l’occasion de la réception de Seyssins, son club du Bassin de Crussol a organisé une journée de sensibilisation à la lutte contre le diabète. Formé dans le Jura, à SaintClaude, puis passé par le pôle espoirs de Dijon et les équipes jeunes d’Oyonnax (deux apparitions en Pro D2), le centre a ensuite longtemps défendu les couleurs de Romans, en Fédérale 1. En 2014, le lendemain du deuxième match de la saison, le médecin du club l’envoie aux urgences, où le joueur découvre qu’il est diabétique. « J’avais perdu treize kilos entre mai et septembre mais je mettais ça sur le compte de la préparation physique, explique-t-il. C’est un gros changement de vie. Et le staff n’était pas forcément préparé à gérer ça. »
QUATORZE SALARIÉS
Il a ensuite rejoint le RC tricastin, où il a trouvé un staff médical très compréhensif, et qu’il a aidé à retrouver une pratique intensive, sans toutefois que l’international marocain puisse reprendre la pratique du VII. « J’avais trois séances de soin par semaine et ils ont pris le temps de me réathlétiser pendant une saison. Le staff adaptait mon temps de jeu. Puis sont arrivés les capteurs de glycémie. La docteur entrait sur le terrain pour le vérifier. » Au début, l’ancien commercial tente de le faire tenir avec un bon vieux strap, sans beaucoup de succès. « J’ai ensuite créé un patch pour mon usage personnel. Mon endocrinologue m’a dit que je devrais le commercialiser. »
Avec son associé, dont la fille souffre de diabète, ils ont bossé deux ans et demi avant de pouvoir arriver à leurs fins, en 2021. Depuis, la société Capteur Protect a bien grandi, passant de deux à quatorze salariés et leur produit est présent dans sept mille pharmacies en France et peut être commandé dans les autres. Le centre se tourne maintenant vers l’international : l’Europe, le Brésil et le marché nord-américain. Avec les années qui passent - il a 35 ans, son rôle d’éducateur de rugby à l’école de rugby du VRDR, où jouent ses enfants, le rugby commence à s’inscrire en pointillé. « Après la covid, je voulais arrêter le rugby. Je connaissais Patrick Roche, qui m’a proposé de venir à Crussol. Je vais passer la main cette année… En attendant, je suis à la disposition des coachs en cas de besoin. »