Tarance court toujours
BRETAGNE L’EX-VANNETAIS PIERRE TARANCE, TÉTRAPLÉGIQUE SUITE À UN PLAQUAGE, SE LANCE DANS UN DÉFI POUR FAIRE VALOIR LES DIFFICULTÉS DES PERSONNES HANDICAPÉES.
Pierre Tarance est un homme à la résolution inébranlable qui, depuis son accident de rugby survenu en 2010, a réussi à reconstruire sa vie. Ce menuisier qui venait des Landes, centre teigneux de Tyrosse (Fédérale 1) avant de signer à Vannes, avait subi un plaquage illégal qui l’avait laissé tétraplégique. Depuis, donc, il s’est marié, son épouse et lui ont fondé une famille de deux enfants, ils voyagent, lui vient de créer une entreprise d’architecture d’intérieur et son sourire est éternel. Une capacité à la renaissance qu’il a décidé de mettre au service du collectif de ceux qui, comme lui, ne vivent plus sur leurs deux jambes.
AVEC CENT ACCOMPAGNATEURS
Le regard biaisé de l’autre, le nonrespect des quelques facilités accordées aux personnes à mobilité réduite, les places de parking occupées, tous ces petits rien qui participent au dénigrement des besoins élémentaires, ce caractère de granit dénonce cette intolérable indifférence avec son association « Pierre qui roule ». Et donc, à sa façon assez formidable, spectaculaire, pour un tétraplégique, au nom de cette association, il participera à l’Ultra Marin, une course à pied de 175 kilomètres dans le Morbihan (28-30 juin 2024). Ceci afin de porter son message et de récolter des fonds pour la Fondation Ferrasse, qui s’occupe des grands blessés du rugby. « Pour le coup, ce n’est pas moi qui vais courir mais je suis le seul couillon qui fera les 175 bornes », explique-t-il de son humour à tout rompre.
Tarance, après avoir convaincu les organisateurs de l’inscrire à la course, une première lutte en elle-même, a commencé à monter une équipe opérationnelle. Cette course, il la bouclera en position assise, dans une joëlette, un fauteuil mono-roue tiré et poussé par des accompagnateurs. Il a sectionné le parcours exigeant de cette compétition en dix étapes, à répartir entre dix équipes de dix accompagnateurs. Sur les cent personnes nécessaires à ce périple, quatre-vingt ont déjà répondu à sa proposition, des amis, et des anciens rugbymen, de Vannes et d’ailleurs. Il cherche maintenant à boucler le finan- cement (pierrequiroule.fr) pour payer toutes les commodités né- cessaires à ce défi. Un budget de 50 000 € a été établi. « On com- mence à peine à chercher mais j’espère que l’on va trouver les fonds nécessaires, dit-il. À moins de l’avoir vécu, on ne peut pas se rendre compte de la difficulté à vi- vre son handicap. Je veux le faire savoir avec ma participation à cette course et pouvoir récolter des fonds pour ceux qui en ont ab- solument besoin. »