Pour Nevers, le jour d’après le jour sans
NEVERS TOMBÉS DE HAUT À COLOMIERS, LES NEVERSOIS COMPTENT SUR LA RÉCEPTION DE BIARROTS EUX AUSSI EN QUÊTE DE PARDON POUR RENOUER AVEC LA VICTOIRE ET RESTER PARMI LES SIX PREMIERS.
Ils étaient partis en vacances l’esprit léger, au soir du 15 décembre, libérés par une première victoire à l’extérieur, conquise avec la manière (37-27) dans la bouillante marmite à fondue grenobloise. Alors, pour leur retour aux affaires, vendredi dernier à Colomiers, les Neversois ont vécu une vilaine gueule de bois à retardement, vaincus 28-3, sans gloire ni cotillons.
« On n’était pas à la hauteur du combat proposé par Colomiers, et on a perdu logiquement », constate le manager Xavier Péméja. « Peut-être que la victoire à Grenoble nous a un peu endormis, les vacances aussi. » Rien, dans la semaine précédant le déplacement, ne laissait pourtant présager un tel jour sans, un peu plus noirci par un bonus offensif lâché aux Columérins qui contrarie le coach neversois : « Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas concédé un bonus offensif (un 34-10 infligé par… Grenoble au stade des Alpes le 4 mars 2022, N.D.L.R.). Si on se retrouve sixièmes ex aequo avec Colomiers à la fin du championnat, ça peut nous coûter cher. Mais on n’en est pas encore là. »
NE PAS BRÛLER CE QU’ON A ADORÉ
Pour l’heure, ses joueurs, descendus d’un cran à la cinquième place, ont encore leur destin largement en mains, à l’amorce d’une phase retour qu’ils inaugurent au Pré-Fleuri, ce soir, face à un Biarritz Olympique plongé dans une série noire de six défaites consécutives. « Ils ont beaucoup à se faire pardonner, et nous aussi, alors ça devrait faire un beau match », pronostique le centre et capitaine Rudy Derrieux, qui suivra les débats en spectateur contraint, et contrit, après sa commotion
subie en fin de rencontre, vendredi dernier : « Un bonus offensif contre nous, ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé, et il ne faut pas que ça se reproduise. On ne va pas oublier ce qui s’est passé à Colomiers mais on doit le digérer. On a tous hâte de rejouer à la maison, face à un bel adversaire. »
La quinzième place des Biarrots ne risque pas d’anesthésier la méfiance de ses coéquipiers : « Biarritz a beaucoup de très bons joueurs, des très gros CV. » Une sérieuse différence avec « la réalité de l’effectif » de l’Uson, comme le rappelle Xavier Péméja : « On n’a pas d’anciens joueurs de l’équipe de France, pas d’anciens du Top 14. On n’a que des jeunes joueurs, et il y a des moments où ils s’oublient, comme à Colomiers. Vendredi (ce soir), on aura en face de nous beaucoup de joueurs de haut niveau, alors il faudra qu’on joue en équipe, comme on sait le faire. Qu’on soit collectif, et dans le défi. Il faudra être vigilant sur le jeu de contre-attaque de Biarritz, très performant. C’est une équipe qui est aussi dangereuse sur les ballons portés, et en mêlée. »
Bref, un adversaire à prendre d’autant moins à la légère que son dernier passage au Pré-Fleuri, la saison passée, s’était terminé sur un 22-22 arraché à la 85e minute. L’amer souvenir flottera sans doute dans le vestiaire neversois, avec celui, plus frais, des défaillances en terre columérine « pointées du doigt à la vidéo », comme le rappelle Rudy Derrieux : « Tout le monde est très déçu de ce match. »
Le raté au stade Michel-Bendichou n’occulte pas le bilan d’une première partie de saison satisfaisante, marquée par le sans-faute à domicile, ces sept victoires, dont quatre bonifiées, qui maintiennent l’Uson dans le haut du classement : « Les joueurs sont conscients de ce qui s’est passé à Colomiers, et ils en sont malheureux »,
souligne leur manager. « J’espère que ce n’est qu’un accident, et je ne vais pas m’arrêter sur cet événement. Ce n’est pas à cause de cette défaite qu’il faudrait brûler ce qu’on a adoré. »