Les noms floqués au dos des maillots
LORS DE L’ÉDITION 2024, QUI DÉBUTERA LE 2 FÉVRIER PROCHAIN, CHAQUE JOUEUR AURA SON PATRONYME INSCRIT À L’ARRIÈRE DE SON MAILLOT. VOILÀ QUI FAIT BASCULER LE RUGBY DANS UNE NOUVELLE ÈRE.
C’est une révolution culturelle dans laquelle le rugby va définitivement basculer lors du prochain Tournoi des 6 Nations. Il sera désormais possible d’offrir le maillot de Thomas Ramos, de Damian Penaud ou encore de Grégory Alldritt… Comme révélé par The Telegraph, les noms des joueurs seront inscrits au dos de leurs maillots lors de l’édition 2024. Ce n’est donc pas une totale nouveauté puisque l’initiative (dont la première remonte à 2008 quand les Gallois avaient déjà porté leur nom dans le dos lors d’un match du Tournoi) fut testé par plusieurs nations, notamment l’Écosse ou l’Angleterre lors de la tournée d’automne 2022. Mais cette fois, ce sont les six pays participant à la compétition qui seraient concernés. « Tout cela a fait l’objet de nombreux débats mais en réalité, nous n’avons pas vraiment eu le choix, explique le vice-président de la FFR JeanMarc Lhermet, joint mercredi. Au départ, quand nous avons entamé ce chantier l’été dernier, il semblait ouvert. Assez vite, nous avons compris que le comité des 6 Nations allait l’imposer, plus ou moins. Plutôt plus que moins. »
« UN VOLET MARKETING À APPRÉHENDER »
Le XV de France de Fabien Galthié, aussi, l’avait expérimenté puisque les Bleus avaient endossé des maillots floqués en match de préparation à la Coupe du monde en août dernier. Ils avaient inauguré cette « originalité » le 12 août, contre l’Écosse à Saint-Etienne. L’opération avait été renouvelée ensuite contre les Fidji à Nantes, puis face à l’Australie au Stade de France. « Cette évolution a fait l’objet d’un premier débat au sein de l’équipe de France et des joueurs au moment du Summer Series, lorsque les noms sont apparus pour la première fois sur les maillots, note Lhermet. Les arguments étaient assez partagés. D’un côté, il y avait la volonté de préserver une certaine philosophie propre au rugby, qui se veut un sport éminemment collectif, où le maillot n’appartient à personne. Le groupe et l’entité équipe sont plus forts que l’individu et cela ne va pas dans le sens d’apposer les noms sur les maillots. De l’autre côté, il y avait la volonté de rendre ce sport plus populaire, en s’adressant à une nouvelle population qui connaît peut-être moins bien le rugby, ses joueurs et ses codes. Ces gens, si on veut leur parler et les intéresser, mettre les noms sur les maillots va dans le sens d’une démocratisation. Cela rend notre sport plus facile d’accès. Enfin, il y avait un volet marketing à appréhender. Individualiser les maillots peut aider. »