L’art de rater les doublons en beauté
RACING 92 CINQUIÈME REVERS DE RANG POUR LES FRANCILIENS, C’EST INQUIÉTANT DE VOIR UN CLUB SI AMBITIEUX SE FOURVOYER AINSI EN PÉRIODE INTERNATIONALE.
On s’attendait à une résistance plus opiniâtre des Franciliens sur la pelouse humide de ChabanDelmas. Les Racingmen ont failli finir la soirée sans avoir marqué le moindre point, ils ne sont entrés dans l’en-but adverse qu’à la 80e minute par Olivier Klemenczak sur une passe de l’extérieur du pied de Tedder. Avant la rencontre, nous avions croisé plusieurs spectateurs curieux de découvrir cet Antoine Gibert qui se rapproche du XV de France. Le demi d’ouverture n’a hélas pas justifié sa réputation. Il fut le héros malheureux de la soirée avec une série de bourdes et de mauvais choix qui n’ont pas pu contrecarrer la domination bordelaise.
Mais la performance de l’ouvreur n’est pas la seule chose qui a cloché dans la soirée des Ciel et Blanc. La touche fut une autre source de lamentation, (lire ci-contre) les plaquages aussi ont laissé à désirer, l’essai formidable de Nicolas Depoortere en fut l’illustration. Même Siya Kolisi dont la performance globale nous a impressionnés en direct n’échappe pas à des statistiques qui font mal, il a manqué quatre plaquages soit autant qu’Antoine Gibert.
LANCASTER DÉDRAMATISE
Stuart Lancaster est venu s’expliquer sur ce cinquième revers de rang du Racing, une série noire qu’on n’attendait pas. Le manager anglais n’a pas dérogé au style feutré de ce club particulier : « Vous savez, dans notre sport, il faut savoir assurer les fondamentaux. Et ce soir, nous avons manqué trop de gestes basiques, comme savoir attraper les ballons, être précis en touche, être efficaces dans nos un contre un défensifs. Mais je ne vaux pas blâmer l’investissement de mes joueurs que ce soit en match ou à l’entraînement. Mais clairement, nos bases étaient trop friables. » Cinq défaites consécutives, dans tout autre club, une telle série noire provoquerait une tension palpable. Le Racing en est apparemment préservé, c’est peutêtre une force à long terme. Stuart Lancaster a poursuivi sans se départir de son flegme : « Je sens mon groupe déçu et frustré évidemment. En fait ce qui nous a manqué aujourd’hui, c’est la capacité à être propres sur nos actions, surtout celles où nous nous sommes retrouvés sous pression. Mais vous savez, ces derniers temps, nous avons perdu des talonneurs, des demis de mêlées et nous avons eu quatre deuxième ligne absents en même temps. Tout ça peut avoir un impact sur la cohésion de l’équipe… Mais c’est mon boulot de trouver des solutions et de préparer l’équipe pour affronter Toulon chez nous la semaine prochaine. Mais il ne faut pas paniquer, il reste neuf matchs et donc 45 points à prendre. »
La venue de Toulon la semaine prochaine sera un moment crucial dans la course au top 6. Stuart Lancaster devra trouver des solutions pour éviter la chute libre vers le ventre mou du Top 14. À bien y réfléchir, ce Racing 2024 où un arrière (Max Spring) joue à la mêlée, restera comme l’illustration d’une campagne de doublons totalement manquée. Presque un cas d’école.