Midi Olympique

Mattéo Le Corvec se taille un prénom

- Ma. M.

À vrai dire, on aime le rugby pour le jeu, le ballon, et ses belles petites histoires que l’on prend plaisir à vous raconter deux fois par semaine. On n’avait pas envie de gribouille­r cette brouille lunaire entre un confrère de L’Équipe et Pierre Mignoni lors de l’après-match. Non, vraiment pas. Le ballon ovale appartient aux joueurs. Ce samedi, à Mayol, Mattéo Le Corvec a marqué contre l’Usap. Ce club qu’il aime tant, où il a touché ses premiers ballons et senti les premières mauvaises odeurs de vestiaire dans le sillage de son père Grégory. Le troisième ligne aérien est devenu une légende en Catalogne. Son gamin, depuis, vit avec ce nom, dont il est fier par-dessus tout, mais dont il veut s’extirper. Mattéo n’est pas Grégory, Grégory n’est pas Mattéo. C’est le propre de ces « fils de », qui s’évertuent à sortir de l’ombre.

À vrai dire, également, le destin a joué un drôle de tour à la famille. Pour une fois, Grégory Le Corvec était là pour voir gambader le fiston. Hasard de la vie, ou élément venu de l’au-delà, le manager général de HyèresCarq­ueiranne-La Crau aurait dû prendre la route de Périgueux, en quête d’un nouveau succès en Nationale. La vigilance orange crue en Dordogne et une météo annoncée exécrable en ont décidé autrement. Au final, il s’est retrouvé à donner le coup d’envoi fictif de ce Toulon - Perpignan, « ses » deux clubs. Il a surtout vu Mattéo sortir sous l’ovation de Mayol au terme de sa meilleure partition en profession­nel : un essai, 37 mètres parcourus, cinq plaquages complétés (100 %) en 70 minutes. En zone mixte, auprès de journalist­es, l’intéressé n’arrivait pas à expliquer cette telle forme du jour, alors qu’il avait encore mal à un genou. Alors, osons parler, peut-être, un peu pour lui : Le Corvec a été porté par un supplément d’âme dans un passage de témoin. Désormais, l’histoire des Le Corvec s’écrit avec Mattéo.

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