Midi Olympique

Grand plateau pour le sprint final

- Par Romain ASSELIN

LA ROCHELLE « TRÈS PERTURBÉ » PAR L’ÉLIMINATIO­N EN CHAMPIONS CUP ET DUBITATIF SUR LE « VRAI NIVEAU » DE SON ÉQUIPE, RONAN O’GARA DEMANDE À SES JOUEURS DE COURIR DAVANTAGE AVEC ET SANS BALLON. LÀ SERAIT LA CLÉ POUR PESER DANS LA COURSE AU BRENNUS.

Dans le jargon cycliste, on appelle ça un changement de braquet. Dans celui bien à lui d’O’Gara, cela tient en un mot : « Vitesse ! » Quoique. Un mot tellement répété successive­ment depuis une dizaine de jours que le manager Ronan O’Gara en a fait sa nouvelle épizeuxe, dans les couloirs comme sur les terrains d’entraîneme­nts de l’Apivia Parc, à La Rochelle. En quête d’un électrocho­c après l’implacable sortie de route européenne face au Leinster, à un stade de la saison où il jure n’avoir « aucune idée » du réel niveau de son équipe, le manager irlandais revient aux basiques à l’amorce du sprint final d’une saison jusqu’ici loin des espérances suscitées par le statut : « Beaucoup de choses vont s’améliorer si l’on court plus, si l’on a l’appétit de travailler plus sans le ballon. Certains joueurs ne sont pas en confiance. Pour l’être, ils ont besoin d’être capables de jouer vite avec un ballon. »

Le sont-ils ? Capitaine il y a une semaine et cadre parmi les cadres, Will Skelton n’en doute pas une seconde. Si le géant australien concède que, sur la pelouse de l’Aviva, les Rochelais ont été « lents à se mettre en place » et que

« physiqueme­nt, nous n’étions pas là »,

il insiste aussi et surtout sur le fait que ces marges de manoeuvre ne requièrent pas de « talent ». Pas plus qu’elles ne représente­nt à ses yeux un obstacle irrémédiab­le en pleine course à la qualificat­ion et à deux mois d’une éventuelle finale de Top 14. « Tu peux améliorer ton jeu en cinq jours. Et « ROG » nous dit que nous ne sommes

pas loin, genre à 10 % de nos standards physiques. »

PLUS D’INTENSITÉ ET DE DÉSORDRE À L’ENTRAÎNEME­NT

Défait d’un cheveu à Castres samedi dernier (25-24), le Stade rochelais a eu le mérite de montrer un visage autrement plus conquérant qu’à Dublin. Les quinze plaquages offensifs assenés dénotent un changement d’attitude sans ballon. Reste à monter en puissance, en attaque. « Il faut reprendre du plaisir, rejouer au rugby et rejouer avec de la vitesse, opine Hugo Reus, qui partage les clés à l’ouverture avec Antoine Hastoy. En ce moment, le 10 n’est pas aidé sur le terrain, on manque de vitesse, de précision, de communicat­ion […] Si l’on met notre jeu

en place, que l’on arrive avec de la vitesse, très peu d’équipes pourrons nous arrêter. On en est capables. Maintenant, il faut se donner les moyens de le faire et je pense qu’avec les changement­s à l’entraîneme­nt, c’est possible. » Les changement­s ? « On a mis plus d’intensité, plus de rythme, on a beaucoup plus couru, reprend le Bleuet. On a fait des entraîneme­nts beaucoup plus dans le désordre. On verra si ça porte ses fruits. » Et Jack Nowell, à l’heure d’évoquer ces entraîneme­nts « plus longs et plus durs », de conclure : « la dernière chose que l’on veut cette saison, c’est de finir sans trophée ! » Grand plateau impératif, donc, jusqu’à la ligne d’arrivée.

 ?? Photo Icon Sport ?? Les Rochelais ont modifié leur plan d’entraîneme­nt, ils ont mis plus d’intensité et ont beaucoup plus couru. Reste maintenant à voir si le changement sera efficace face à Toulon.
Photo Icon Sport Les Rochelais ont modifié leur plan d’entraîneme­nt, ils ont mis plus d’intensité et ont beaucoup plus couru. Reste maintenant à voir si le changement sera efficace face à Toulon.

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