Midi Olympique

Au cabaret de la dernière chance

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

LYON CONTRE TOUTE PROBABILIT­É, LE LOU DISPOSE ENCORE D’UNE INFIME CHANCE DE JOUER L’EUROPE LA SAISON PROCHAINE. À LA SEULE CONDITION D’UN SUCCÈS À MAYOL.

C’est au XIXe siècle, aux temps sombres de la prohibitio­n, que les « Last Chance Saloon » se sont multipliés aux États-Unis, les cabarets situés à proximité de zones où l’alcool était interdit prenant ce nom dans un sous-entendu facilement compréhens­ible, afin de contourner la loi. Un mythe qui inspira à l’écrivain Jack London son dernier grand roman, dans lequel son double John Barleycorn (littéralem­ent Jean Grain d’Orge ») lutte faroucheme­nt contre son alcoolisme pour finalement mieux y céder, au prétexte de demeurer ébloui par la vie et illusionné par les sens, plutôt que céder au privilège de la raison. Le rapport avec ce déplacemen­t du Lou Rugby à Toulon, nous demanderez-vous ? Eh bien, éthylisme à part, il réside précisémen­t dans ce drôle de dilemme. Parce que malgré les apparences, malgré les statistiqu­es et malgré une cote au plus bas au vu de son pedigree de pire équipe du Top 14 en déplacemen­t cette saison, les hommes de Fabien Gengenbach­er peuvent encore rêver à une qualificat­ion en Champions Cup la saison prochaine, à condition de réaliser un sans-faute d’ici la fin de la saison. Ce qui commence dès samedi, au stade Mayol…

UNE FOI COLLECTIVE À TROUVER

Irréaliste, si l’on veut bien prendre en compte que les Varois n’ont pas non plus de droit à l’erreur, coursés de (très) près par Perpignan ? Sans doute. Reste que, comme l’écrivait London, « la vie ne se résume pas à avoir les bonnes cartes en main ; parfois, c’est savoir bien jouer avec un mauvais jeu ». Un aphorisme parfaiteme­nt intégré par le manager Fabien Gengenbach­er, lequel voulait voir dans les nombreux retours d’infirmerie (Radradra, Saghinadze, Géraci, Okuya, Kaabèche, Pacheco, Abrahams) autant de signaux positifs. « Il faut juste y croire et se déplacer dans l’idée de livrer le plus gros combat possible, sans nous désunir, nous glissait récemment le capitaine Baptiste Couilloud. À l’extérieur, il nous manque juste cette foi collective dont on sait faire preuve à Gerland. » Ne reste plus qu’à ne pas l’oublier, au moment de boucler la soute…

LE POURCENTAG­E D’OCCUPATION/POSSESSION DU LOU SUR L’ENSEMBLE DE LA SAISON

Depuis le début de la saison en effet, le Lou affiche le pire pourcentag­e de possession de balle du Top 14, avec une moyenne de

46,8 %. Ce qui pourrait ne pas être problémati­que si cette statistiqu­e était compensée par le gain du territoire, à l’image du Stade français, par exemple… Ce qui n’est pas le cas, les Rhodaniens affichant là encore le plus mauvais ratio avec 47,7 % d’occupation.

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