CL84 DYNAVERT DE FLYZONE Étonnant !
Lorsque j’ai découvert ce modèle, j’ai tout de suite été séduit par son côté original. Ce CL84 est l’un des rares modèles convertibles du marché qui reproduise un avion réel. Découverte…
Le Canadair CL84 Dynavert est un appareil expérimental construit à quatre exemplaires en 1964. C’est un VTOL ( Ver tical Take Off and Landing, autrement dit décollage et atterrissage vertical). L’avion était équipé de deux turbopropulseurs de 1 500 ch chacun, montés sur une voilure basculante. À l’arrière, on trouvait un rotor avec deux hélices tournant en contrarotatif.
Deux des prototypes furent crashés sur défaillance mécanique, mais les équipages purent s’éjecter. Le modèle ne fut finalement jamais commandé en série.
Flyzone, marque du groupe américain Hobbico, commercialise une reproduction de ce CL84 en reprenant l e principe des ailes basculantes. La seule entorse vient du rotor arrière qui n’a qu’une hélice mais, ceci mis à part, l e modèle est réaliste.
PRÉ-ASSEMBLÉ BIEN SÛR !
Le packaging est classique pour un modèle en mousse avec une boîte moulée en polystyrène qui protège très bien les pièces. Le modèle, en mousse de type EPO, est livré décoré, avec une peinture très bien appliquée et des décalcomanies pour les différentes inscriptions. Dommage, les billes de la mousse sont très visibles par endroits.
Le fuselage est relativement volumineux. À l’avant, la grande bulle est maintenue par un ergot et un aimant. Elle donne accès au logement de l’accu qui sera un LiPo 4S 2 200 mAh. Au milieu, une large place permettra de loger le mécanisme de rétraction des ailes. Juste derrière, une trappe maintenue par un aimant permet de découvrir le servo de 9 g qui manoeuvre l’orientation du moteur arrière. Ce dernier est un brushless avec un KV de 850 tr/V, simplement monté sur un tube en carbone, ce qui permet de changer son orientation. Le contrôleur de ce moteur est un 20 A et l’hélice est une 7x3,5. À côté de ce servo, on trouve la platine électronique qui fait office de mixeur électronique et de gyroscopes. Le récepteur (5 voies) sera installé à proximité. Des couples en bois permettront de visser le mécanisme des ailes, et une pièce en plastique renforce la zone du train d’atterrissage.
Le stabilisateur a un profil biconvexe dissymétrique. Il comprend le servo de profondeur (format 9 g). La dérive devra être collée sur le fuselage et il n’y a pas de gouverne mobile de dérive.
Les nacelles moteurs sont livrées démontées des ailes. Les brushless sont en place, ils font 28 mm de diamètre et ont un kV de 900 tr/V. Ils sont raccordés à des contrôleurs 40 A (installés eux aussi dans l es nacelles). Ces moteurs tournent en sens inverse pour annuler les effets de couple, et entraînent des hélices 10x4.5. Les capots avant des nacelles sont en plastique.
Les ailes sont li vrées d’une pièce. Au centre se trouve l e mécanisme d’inclinaison, assez complexe et lourd. Ce mécanisme est constitué de pièces en ctp et en carbone. Le mouvement est assuré par un mécanisme de train rentrant électrique. Il est fixé sur une jambe de force et divers axes (qui ont tous pas mal de jeu, ça brinquebale un peu, même si on dit que le jeu est l’âme de la mécanique !). Un capteur d’angle est installé sur le train et permet de transmettre la position précise de la voilure au module électronique de mixage.
Deux servos de 9 g permettent d’actionner les ailerons qui sont ar ticulés directement par la matière. À l’intrados, on peut voir des logements pour des servos de volets (non installés d’origine). Le profil des ailes est un plat à 15 % d’épaisseur relative. Aux saumons, le modèle est équipé d’origine d’une led pour reproduire les feux de navigation (peu visibles en vol). Des inserts en plastique permettent de visser les nacelles. Sans ces dernières, cette partie centrale pèse à elle seule 510 g.
La notice en noir et blanc est en français et très bien détaillée avec de nombreuses photos, c’est parfait sur ce point.
MONTAGE
La mousse se marque facilement en surface, beaucoup plus que certaines mousses EPO de la concurrence : dommage. Prenez
donc garde à bien protéger votre table de travail. Le montage ne vous prendra qu’une ou deux heures.
Le train avant n’est pas orientable d’origine, mais le fabricant livre le nécessaire pour cette option (il faudra juste ajouter un servo format 9 g). Désirant manoeuvrer au sol mon CL84, j’ai choisi d’installer cette option.
Il faut ensuite installer précautionneusement le mécanisme des ailes dans le fuselage. Il y a de nombreux fils à faire passer. Puis on met les quatre vis à bois qui fixent le mécanisme sur le fuselage. S’il est envisageable de démonter occasionnellement les ailes (et encore, à condition de ne pas coller les charnières de la trappe supérieure), on ne pourra pas le faire à chaque déplacement sur le terrain. À prendre en compte lors de votre achat pour le transport et le stockage… Les cinq fils sont parfaitement repérés, il est donc facile de s’y retrouver pour les brancher sur la platine électronique.
On installe ensuite les nacelles moteurs, attention à respecter le bon côté (celle avec le cône d’hélice noir est la droite, et le fil du contrôleur est repéré). N’oubliez pas le frein filet sur les vis.
Les dérives en bout de stabilisateur sont collées, puis ce dernier est vissé sur le fuselage. La dérive centrale est alors collée sur le fuselage. La commande de profondeur avait pas mal de jeu sur mon kit à cause d’un trou de palonnier percé trop gros en usine. Il suffit de mettre une petite goutte de cyano : en séchant, elle ne colle pas l a commande en acier dans le palonnier mais permet de combler le jeu.
La petite plaque en plastique livrée est à coller sur le fuselage, pour cacher l e mécanisme des ailes. Il reste maintenant à connecter les prises au récepteur. Tout étant parfaitement repéré d’origine, ça ne pose pas de problème. J’ai connecté le servo de direction sur la voie numéro 6 et elle a été mixée avec la voie 4.
Il reste maintenant à effectuer le calibrage de l a platine électronique par rapport à votre émetteur. Il suffit de suivre la notice, tout est parfaitement expliqué.
La masse est de 1 520 g, sans accu. À cela il faudra ajouter environ 245 g pour un LiPo 4S 2 20 0 mAh, soit un total de 1 765 g. Un rapide contrôle de la
charge alaire i ndique… gasp, 124 g/dm². Pour un modèle de moins de 1 mètre d’envergure, ça commence à faire !
L’accu étant placé à l’avant, il est difficile d’utiliser un modèle de plus grosse capacité (donc plus l ourd) que celui préconisé car il change le centrage… On a toutefois une l égère marge de manoeuvre pour reculer l’accu : il suffit pour cela de découper la mousse à l’arrière du logement, ce qui per met d’utiliser des 2 600 mAh. Pour i mmobiliser l’accu, j’ai simplement utilisé des morceaux de mousse.
J’ai eu un problème sur mon modèle : si tout fonctionnait parfaitement en mode hélico, il n’en était pas de même en mode avion. En effet, mon CL84 tournait obstinément à gauche, et il était quasiment i mpossible de faire des virages à droite. Retour au sol, je contrôle les régimes des moteurs pour constater que l e moteur droit tourne 500 tr/min plus vite que le gauche. En mode hélico, en revanche, même à plein gaz, les régimes sont identiques. J’ai donc incriminé la platine de mixage/gyro et, après retour du SAV pour contrôle, le problème est encore présent. Je renvoie la platine au SAV et cette fois l’importateur m’en fournit une neuve. Sauf que mon problème n’est toujours pas résolu !
J’ai finalement eu l’idée de faire un calibrage de chaque contrôleur (en fonction de la position du manche de gaz). Rien n’est indiqué dans la notice pour cette procédure : il faut débrancher chaque contrôleur de la platine et les brancher un par un sur le récepteur, en direct. On met alors le manche à plein gaz et on alimente le contrôleur avec l’accu (hélice démontée). On attend et, lorsque le contrôleur émet plusieurs bips, on réduit les gaz. Il bipe à nouveau, signalant qu’il a bien mémorisé la course du manche de gaz. On répète l’opération pour l’autre contrôleur et on reconnecte le tout sur la platine électronique. Nouvel essai et, miracle, tout fonctionne ! Le problème était finalement tout simple et, en mode hélico, la platine de mixage parvenait à compenser la dissymétrie mais pas en mode avion…
ÉTONNANT
Le CL84 est sans doute le seul modèle sur le marché qui combine un look semi-maquette et la possibilité de voler à la fois comme un avion et comme un hélico, que ce soit pour décoller, voler ou atterrir.
Au-delà de cette performance, le CL 84 procure un agrément de vol limité : en mode hélico, on est embêté dès qu’il y a un peu de vent, à cause de la prise au vent des ailes. En mode avion, le gyroscope est trop intrus if et limite trop la maniabilité. Après, il faut reconnaître que le modèle est ultrao-riginal, qu’il reste très abordable en termes de pilotage et que, malgré la formule improbable… ça marche!