UNE BONNE SURPRISE EN VOL
J’appréhendais un peu la faible surface des ailes de ce modèle, surtout à basses vitesses. J’ai préféré me faire lancer le modèle au premier vol, histoire d’éviter le pire. C’est mon père qui s’y est collé, en attrapant le F5E par le dessus du fuseau et en le projetant sous une légère pente de montée. Gaz à fond, c’est parti, tout droit avec quasiment rien à retoucher.
L’altitude de sécurité atteinte, le moteur est réduit d’un tiers pour analyser les premières impressions du vol : le F5E vole plutôt vite, avec une bonne homogénéité des gouvernes. Les couleurs se voient très bien en vol mais par contre, il est tout petit, et attention à ne pas perdre le visuel dans un virage éloigné à contre-jour. Les basses vitesses sont ensuite testées après une copieuse montée. Turbine au ralenti, on tire graduellement sur le manche de profondeur et… rien ne se passe. L’assiette passe queue basse avec le ralentissement de la vitesse jusqu’à s’enfoncer sans décrocher : étonnant et rassurant ! Le fuseau doit contribuer à l’aérodynamique du modèle, car il se comporte comme un delta : on peut du coup lui donner pas mal d’incidence et maintenir l’altitude au moteur, ce qui est surprenant et très démonstratif.
Très largement rassuré par ce comportement hyper sécurisant, c’est parti pour du vol déluré. Le moteur poussé à fond fait hurler la turbine et donne un vrai « coup de pied au cul » au modèle. Il vole assez vite, c’est sympa, et les trajectoires sont sur des rails. C’est plutôt bien et inattendu pour un jet en mousse équipé d’une turbine de 64 mm. La puissance ne permet pas des chandelles sans limite, même si l’on n’est pas très loin… Ce n’est pas très grave car le domaine de vol, rapporté à la taille du jet, va déjà être énorme. Les passages à pleine puissance s’enchaînent à un mètre du sol, au-dessus de la piste avant de remonter vers le ciel en tonneaux. La voltige basique passe bien : loopings, tonneaux, et toutes les figures ne demandant pas de correction à la dérive s’enchaînent avec facilité. Le vol dos se maintient avec une action à pousser modérée (ce qui confirme que le centrage à 85 mm n’est pas mal du tout) : on peut du coup alterner les passages piste à plat et sur le dos sans prise de risque pour le modèle, même à faible altitude.
Après 5 à 6 minutes de défoulement, il est temps de ramener le jet au sol. Nul besoin d’aller chercher l’alignement de la piste très loin : moteur au ralenti, l’altitude chute rapidement et il ne reste qu’à gérer l’arrondi final à quelques centimètres du sol. J’ai systématiquement récupéré des bouts d’herbe coincés dans les palonniers des servos de profondeur, jusqu’au moment où je me suis décidé à confectionner deux petites nervures en mousse dure, collées sous le fuseau, un peu comme des sous-dérives, pour protéger ces pièces bien trop exposées. Avec des accus de 1 600 mAh, je vole 6 minutes et il reste 30 % : attention, je suis loin d’être à pleine puissance tout le temps !