UN DOMAINE DE VOL LIMITÉ
L’accu est branché et on laisse le gyroscope s’initialiser. L’interrupteur de la radio est alors basculé pour mettre les ailes en position verticale.
On met les gaz progressivement et on sent tout de suite que le CL 84 est assez vif en roulis (l’axe des ailerons) autour du neutre. La stabilité en stationnaire est très correcte, mais moins bonne que celle obtenue avec un drone de type Phantom. Toutefois, pour celui qui sait piloter un hélicoptère ou un quadrirotor, il n’y a aucun problème. Les commandes de tangage (profondeur) et lacet (dérive/anticouple) ne sont pas très vives mais ça répond bien. Le stationnaire se fait à mi-gaz et, si on lâche les manches, le CL84 se remet à plat tout seul. S’il y a du vent, même de 10 km/h établi (ce qui est assez faible), les ailes en position verticale offrent une très grande prise au vent. Du coup, on a rapidement du mal à maintenir le stationnaire car le CL84 se fait inexorablement emmener par le vent. On peut bien sûr contrer avec le petit moteur arrière, et le CL84 se retrouve rapidement en stationnaire avec une inclinaison de 45° vers l’avant. Malgré cela, au-delà de 15 km/h de vent... vous reculerez tout de même !
Il n’est pas possible de mettre les ailes en position intermédiaire : elles se mettent soit à plat, soit
verticales. C’est dommage. À partir d’un vol en stationnaire à 5 mètres d’altitude, on bascule l’interrupteur et les ailes se mettent progressivement à plat, en quelques secondes. Aucune action n’est nécessaire aux manches : la transition est lente, stable et se fait sans perte d’altitude. Le CL 84 prend progressivement de la vitesse. On se retrouve alors aux commandes d’un avion classique.
Le vol à plat demande un peu plus de mi-gaz. Curieusement, on a la sensation d’avoir moins de puissance qu’en mode hélico. Si on ralentit, la vitesse minimum n’est pas faible mais je m’attendais à plus rapide à cause de la charge alaire élevée. Le CL 84 reste stable et ne décroche pas, il descend à plat. Si on coupe les moteurs, ça plane, avec un taux de chute élevé mais ça vole. Il est toutefois impossible d’atterrir moteurs coupés. Il y a pas mal de lacet inverse mais, en l’absence de dérive, on ne peut rien faire. Dommage, le fabricant n’a pas prévu de fonction différentielle des régimes moteur, ce qui aurait permis une fonction dérive. À défaut, on pourra éventuellement modifier la dérive pour y mettre une dérive mobile.
Le modèle est donc stable et facile à piloter grâce au gyroscope. Mais ce gyro a un effet pervers : il limite les prises de roulis à 40° environ et le modèle n’est donc pas maniable. Les virages demandent un grand diamètre (environ 100 m, impossible de faire des virages plus serrés) et l’agrément de pilotage est donc limité. La voltige est impossible, on ne peut même pas passer de looping ou de montée verticale car le gyroscope limite également les prises d’angle en tangage…
Pour revenir en mode hélico, on fait un passage à 5/10 mètres d’altitude et on bascule l’interrupteur. Les ailes se remettent en position verticale et le modèle se freine progressivement en 70 à 80 mètres. Là encore, la transition se fait sans action aux manches. Il arrive assez souvent que le CL84 se dandine trois à quatre fois de droite à gauche durant la transition, le module électronique ayant visiblement du mal à stabiliser parfaitement la machine. Ce n’est pas joli mais jamais dangereux, il suffit d’attendre et le modèle se remet en stationnaire. L’autonomie est de 5 à 6 minutes environ.
Il est également possible de décoller en mode avion. Même sur piste en herbe, l’envol se fait rapidement puisqu’une trentaine de mètres suffisent. L’atterrissage en mode avion se fait sans difficulté. L’approche et l’arrondi se gèrent facilement mais il faut garder des gaz. La vitesse de toucher de roues est logiquement assez élevée (vu la charge alaire), mais sans plus.