DU PLAISIR À L’ÉTAT PUR
conséquent de 6,5° offre une belle prise au vent de travers. La réponse à la direction, sans être molle, demande une course adaptée pour donner de beaux virages à plat.
Chassons les thermiques, le domaine de prédilection de ce planeur. Le profil déjà porteur ne demande pas beaucoup de creux, et sera souvent utilisé en lisse. J’aime utiliser une phase de vol avec du snap/flap débrayable au besoin, qui permet de modifier la courbure quand on donne de la profondeur. Dans la phase thermique, il faudra apprendre à travailler avec le profil pour s’adapter aux changements de conditions aérologiques. Utiliser un curseur latéral pour modifier rapidement la courbure à volonté, comme sur ma MC20, est un avantage. Le Pike Perfection est un planeur avec lequel on ne s’ennuie jamais, il aime que l’on fasse corps avec lui et que l’on joue avec les phases de vol comme avec une boîte de vitesses. Il faut savoir gérer la courbure lors des changements de zone d’air et leurs déplacements. Sa sensibilité le rend réactif au moindre changement de l’aérologie, même en conditions très calmes. Sa voilure légère détecte les moindres variations, et ses bonnes dispositions à se mettre queue haute ou à soulever un saumon sont des indications précieuses pour le pilote.
Un pilotage 3 axes est recommandé pour engager des spirales propres. Ensuite, il ne reste qu’à gérer le rayon avec la direction. Aucune inertie ne se fait sentir, et on ne contrera aux ailerons que si une variation aérologique vient soulever l’aile extérieure. Ce planeur ne resserrera jamais lui-même la spirale. Dans le petit temps, les ordres seront doux pour ne pas freiner ni incliner la machine plus que nécessaire. On commencera à creuser légèrement le profil seulement si on est centré dans la pompe. Aucune difficulté pour maintenir le planeur en spirale serrée dans un rayon restreint, il suffit de lui garder un peu plus de vitesse. Lorsque la zone d’air est en mouvement, la réactivité du planeur permet de changer rapidement de trajectoire pour la suivre, ou aller en prospecter une autre.
Dans des conditions turbulentes, et à partir de 10 à 15 km/h de vent régulier, on utilisera le ballast. Il est ainsi possible de partir sous le vent et revenir de très loin. Deux réglages sont programmés pour les transitions : dans des conditions neutres, la courbure passera à -1,5 mm pour garder un minimum de portance à la recherche de bon air, tout en augmentant légèrement la vitesse du modèle. Pour s’échapper d’une zone d’air froid, il conviendra d’augmenter de façon significative cette valeur à -3 mm pour transiter rapidement. Le Pike accepte également d’être remué : le tonneau passe en 2 secondes, et la boucle peut être de grand diamètre grâce à la finesse et une bonne restitution. Le vol dos et la spirale dos sont également des exercices appréciés de notre oiseau.
Au moment de poser, il est préférable de se présenter avec un peu de hauteur. Le planeur est très fin et permet de venir de loin. L’efficacité des freins est sans reproche, grâce au braquage important des volets vers le bas et à la faible charge alaire. Comme toujours, un mixage à piquer sera indispensable pour contrer le couple cabreur. Pour obtenir une pente de descente linéaire, j’ai eu recours au mixage en courbe du menu AF, pour gérer le taux d’efficacité de la profondeur. Dans le cas contraire, le planeur se met légèrement nez haut en début de sortie des freins, ce qui oblige à anticiper en poussant. Grâce au mixage, le planeur se freine à plat dès le début, et garde ensuite une trajectoire régulière sans accélérer. Avec un peu d’entraînement, on finit par pointer la cible avec une excellente précision, et le poser s’effectue en douceur. Si le vent est bien installé, il ne faut pas hésiter à jouer modérément avec le manche de freins pour ne pas se trouver arrêté, mais le Pike se relance presque instantanément à la rentrée des AF. Juste avant de toucher le sol, il faut penser à rentrer les volets car ces derniers sont assez exposés par la position médiane des ailes.