Modele Magazine

Un warbird qui en impose

À l’occasion de ce numéro anniversai­re, nous avons décidé de vous présenter une machine exceptionn­elle: leYak-11 du fabricant allemand Airworld,dans sa version échelle 1/3,3 (il existe aussi en version ¼).Un avion « king size », ici aux couleurs du Norman

- Texte : Ronan Floch Photos : Gilles Astres

La conception du vrai Yak-11 fut l argement inspirée par l e chasseur Yak-3 dont il reprenait une grande partie de la cellule. Les Russes y ont adapté un moteur en étoile (en lieu et place du moteur en ligne), à l’instar de l’expérience f ort réussie du Ki-100, réalisé à partir de celle du Ki-61.

Il devint l’avion d’entraîneme­nt le plus utilisé par l’armée de l’air soviétique et fut souvent comparé au T-6 Texan par l’importance de son emploi. Le premier prototype vola le 10 novembre 1945 et entra en service en 1946. Au total, 3 859 exemplaire­s f urent produits entre 1947 et 1956. À partir de 1953, 707 exemplaire­s furent également construits par la Tchécoslov­aquie sous la désignatio­n LET C-11. Le fabricant Airworld propose ce kit intégralem­ent fabriqué en sandwich de fibre de verre époxy airex et/ou samba. C’est un gros modèle destiné à des moteurs essence en étoile de 250 cc minimum. Le kit est impression­nant par la taille et permet de réaliser une belle machine qui sera soit en catégorie A (-25 kg), soit en catégorie B (+25 kg) suivant le choix de la motorisati­on et des équipement­s.

UN TRÈS BEAU KIT COMPLET

À l’occasion d’un déplacemen­t en Allemagne, je récupère le kit commandé quatorze semaines plus tôt. Hans Dieter, patron d’Airworld, profite de ma venue pour m’expliquer les astuces d’assemblage du kit. L’accueil est très sympathiqu­e et le showroom vraiment très impression­nant (F104 de 4,20 m de long, Seafury…)

Les ailes sont entièremen­t moulées en fibre avec un sandwich en samba. La finition est assurée par une peinture gris métal, directemen­t appliquée dans le moule. Le

profil est un biconvexe dissymétri­que épais puisqu’il affiche 16 % d’épaisseur relative à l’emplanture. Ce profil s’affine en épaisseur au saumon. La clé d’ailes est un tube en aluminium associé à deux clefs d’incidence, également en aluminium. Les platines de train impression­nent par leur taille : c’est du solide. Elles sont réalisées en ctp multipli de 15 mm d’épaisseur et collées sur des nervures en ctp multipli. Airworld propose un train rentrant en option, spécialeme­nt développé pour le Yak. Les puits de roues sont en fibre de verre peints, directemen­t moulés avec l’intrados.

Les ailerons sont articulés par des charnières tubulaires. Les axes sont en tube de laiton (diamètre 3 mm), l’assemblage ne pose pas de difficulté majeure. Les ailerons sont également moulés en fibre et imitent l’aspect de surface tissé du réel. On a une bonne surprise lorsque l’on ouvre les volets : des renforts nervurés, proches de ceux du réel, sont présents et tout est peint en gris. Les trappes de train sont réalisées de manière identique. Les servos seront installés de façon très classique (type VGM).

Le volumineux fuselage est une très belle pièce moulée en sandwich airex/fibre verre. Il est directemen­t peint en gris métal avec toutes les lignes de tôle et rivets. Le dôme moteur est en fibre de verre monolithiq­ue très solide, et supportera facilement les moteurs radiaux. En partie arrière, les trous de passage des clés de stabilisat­eur sont faits. Le couple pour la roulette de queue fixe doit être collé, je préconise une roulette amortie afin de limiter les chocs lors des atterrissa­ges 3 points.

La place est prévue pour l’aménagemen­t du cockpit et du tableau de bord (en option chez Airworld). La bulle présente une belle transparen­ce, elle est à découper, tout comme la structure

de bulle en fibre de verre avec la même finition gris métal.

Les demi-stabilisat­eurs sont de la même facture que les ailes. Ils ont un profil symétrique à 10 % d’épaisseur relative. Les gouvernes de profondeur et la dérive sont également en fibre et devront être fixées avec des charnières tubulaires.

Toutes ces pièces sont légères et de très belle facture. Tous les couples en bois sont prédécoupé­s et à coller avec de la résine et du microballo­n.

CÔTÉ ACCESSOIRE­S

Le capot moteur est une belle pièce (380 mm de diamètre) en fibre de verre livrée peinte (c’est la seule pièce qui soit moulée sans sandwich). Cet énorme diamètre permet de monter une grande gamme de moteurs en étoile, jusqu’au Moki 5 cylindres de 400 cc.

Je n’ai pas acheté l’option aménagemen­t de cockpit, je l’ai réalisé moi-même en regardant la documentat­ion maquette et en achetant un set d’instrument­s et un buste pilote chez Topmodel. J’ai également réalisé moi-même le train, à partir d’une mécanique de la marque Robart.

MOTORISATI­ON

À la base, ce warbird est conçu afin d’être motorisé avec un Moki 5 cylindres 250 cc essence. Je pense que cette motorisati­on permet de réaliser un modèle en Cat A (– de 25 kg et/ou – de 250 cc). Pour ma part, j’ai choisi dans un premier temps un EVO 260 cc 7 cylindres. Ce moteur a fait deux saisons sur mon modèle, mais il manquait de puissance dans les montées et a été remplacé par un Moki 300 cc 5 cylindres qui est, à mon avis, le meilleur compromis pour cet avion. Évidemment, ces deux motorisati­ons imposent le passage en Cat B. Le bruit du moteur (la musique, comme dirait Olivier Rogeau) est un facteur déterminan­t pour l’agrément du vol. Sur ce point, un moteur 2 temps n’est bien sûr pas le meilleur choix mais, si vos finances ne vous permettent pas l’achat d’un moteur en étoile, je pense qu’un bicylindre 170 cc 2 temps (Type DLE 170) ferait parfaiteme­nt l’affaire. Ce Yak 11 est donc largement motorisé par le Moki 300 cc 5 cylindres. Son couple va permettre d’entraîner une grande hélice tripale (32 x 20). La masse du Moki 300 cc permet de limiter la masse de plomb à l’avant pour le centrage. Sur mon Yak, cette masse est limitée à 180 g, ce qui reste très acceptable.

ÉQUIPEMENT­S

Le modèle faisant tout de même 27 kg au décollage, on doit opter pour un train solide. J’ai choisi un modèle pneumatiqu­e. La roulette de queue est fixe et réalisée à partir d’un train avant de trainer classe 40.

Il vous faudra onze servos. Airworld recommande des modèles avec un couple minimum de 16 kg.cm sur les gouvernes et des pignons métal. J’ai puisé dans mon stock personnel en augmentant l argement cette valeur, connaissan­t mon style de vol… Les ailerons et volets sont actionnés par quatre Hitec HS7955 TG ( couple 24 kg.cm sous 6V), deux Hitec HS 7954TH (couple 24 kg.cm sous 6V) à la profondeur et un Hitec HS 7956SHR (couple 20 kg.cm sous 6V) à la dérive. Pour la commande de gaz, j’ai utilisé un servos Hitec HS311.

Les roues sont des Topmodel, à moyeu aluminium et en 160 mm de diamètre. Elles sont relativeme­nt lourdes mais solides, ce qui s’avère nécessaire vu la masse du modèle.

MONTAGE DES AILES

Inutile de reprendre le montage

dans l e détail, j e ne vais donc développer que les points notables.

Les mouvements sur certaines gouvernes étaient un peu durs après avoir collé l es charnières demi-rondes, mais il suffit de mettre une goutte d’huile sur les charnières pour l es assouplir. Dans les grandes lignes, on installe les servos d’ailerons et de volets sur les trappes, on soude les commandes à l ongueur (chapes rotules du 3 mm ou du 4 mm sur les tiges métal) et on colle les guignols en fibre fournis dans le kit. Le montage du train est facilité puisque tout est préparé au niveau de la fixation dans les ailes ( perçages, écrous à griffes, etc.). Les boîtiers sont vissés et il faut faire attention à ce que l es roues ne touchent pas dans les puits (sous peine d’empêcher le déverrouil­lage du train). Au besoin, il faut caler les boîtiers de train avec des rondelles. Il faut aussi penser à graisser les mécanismes et huiler le circuit pneumatiqu­e afin de limiter les efforts. Les tuyaux pneumatiqu­es sont tirés, les trappes installées.

LE FUSELAGE

Afin de réduire l e temps de constructi­on, je décide de confier le montage du fuselage à Éric Mancion, avec qui je partage la passion de l a constructi­on des avions depuis un nombre d’années inavouable pour des jeunes hommes !

Nous préférons monter l e moteur en rigide : pas de problème si vous avez opté pour un Moki 250 puisque Airworld indique les positions des trous à percer directemen­t sur l e dôme. Avec mon EVO 260, Eric a dû réaliser une platine en CTP. Le dôme est très robuste et il n’a pas été nécessaire de l e renforcer, même avec l e Moki 300 cc.

Le capot moteur se fixe par des vis par l’extérieur. J’ai choisi des vis BTR tête bombée.

Les stabilisat­eurs sont démontable­s, le montage est du même type que les kits VGM type CARF Model.

J’ai installé deux accus LiPo 2S 7.4V 2 200 mAh pour la réception, branchés sur une Power Box associée à deux récepteurs Futaba, câblés en SBUS (la catégorie B l ’exigeant). Un 2S 7.4V 2 200 NiMh 2 000 mAh est utilisé pour l’allumage. Pour le fumigène, un LiPo 3S de faible capacité est monté.

ÇA SE TERMINE

Le cockpit a été monté et j’ai installé un pilote Topmodel au 1/3.

Il y a peu de travail de finition car la peinture aluminium à la sortie du moule est de bonne qualité. J’ai donc décidé de ne pas peindre le fuselage, j’ai uniquement réalisé des stickers sur mesure.

Mon ami Pascal Roze m’a aidé à affiner l’aspect vieilli warbird, en faisant ressortir les lignes de tôle.

L’hélice tripale Engel Modellbau 32 x 20 a été peinte en noir satiné. J’ai utilisé un cône diamètre 220 mm provenant d’un fournisseu­r d’accessoire­s ULM.

La fausse antenne a été réalisée avec de l’élastique à chapeau, un produit disponible dans n’importe quel magasin de couture. Plutôt que de coller l’élastique comme prévu, j’ai collé de petits crochets réalisés en corde à piano 0,8 mm dans le support de bulle et la dérive. Je peux ainsi décrocher l’élastique lorsque le modèle n’est pas utilisé afin qu’il ne se détende pas. Autre avantage : il sera facile de le remplacer en cas de besoin.

Le centrage préconisé ( et retenu ici) est parfait ainsi que les valeurs de débattemen­t données par Airworld.

Un petit passage sur la balance indique 27,7 kg au décollage avec le plein de fumigène ( pour l e moteur) et l es deux fumigènes chimiques en bout d’ailes.

Le Moki a une traction statique mesurée de l’ordre de 25 kg avec l a 32 x 20 tripale, et l a vitesse de rotation est de 4 300 tr/min au sol… L’avantage avec ce moteur, c’est que l’ on peut voler à mi-gaz tout le temps. C’est magique car c’est là que ce fantastiqu­e moteur émet le plus beau bruit. Personnell­ement, j e préfère le son du 5 cylindres, qui est beaucoup plus grave que celui du 7 cylindres.

UN VRAI CHASSEUR

Bien conçu et facile à assembler, ce beau warbird en impose sur le terrain. Ce peut être un modèle d’exception mais ce kit est très abordable au niveau technique et concept de fabricatio­n : une personne ayant déjà réalisé un VGM en fibre n’aura aucune difficulté à le monter.

 ??  ?? 32
32
 ??  ??
 ??  ?? Le Yak-11 de Airworld est un superbe et gros warbird qui en impose… Le modèle est entièremen­t moulé en fibre de verre et l’état de surface est superbe, avec tous les rivets, les lignes de tôle, etc.
Le Yak-11 de Airworld est un superbe et gros warbird qui en impose… Le modèle est entièremen­t moulé en fibre de verre et l’état de surface est superbe, avec tous les rivets, les lignes de tôle, etc.
 ??  ??
 ??  ?? Évidemment, un modèle à l’échelle 1/3.3, c’est… gros !
Évidemment, un modèle à l’échelle 1/3.3, c’est… gros !
 ??  ?? La décoration choisie ici est assez simple, d’autant que le modèle est livré d’origine peint en gris.
La décoration choisie ici est assez simple, d’autant que le modèle est livré d’origine peint en gris.

Newspapers in French

Newspapers from France