Modele Magazine

Un voltigeur surprenant !

Le magasin autrichien Lindinger distribue la marque Premier Aircraft: une gamme d’avions développée par Quique Somenzini,un champion de voltige argentin.Après le QQ Extra et le Manba 10, testés dans ces colonnes, je vous propose de découvrir le QQ Extra 2

- Texte : Yann Moindrot - Photos : Cécile Moindrot

Le QQ Cap 232 est disponible uniquement en version équipée, c’est-àdire avec moteur brushless, contrôleur et servos installés. Ça, c’est classique pour un modèle en mousse. Ce qui l’est moins, c’est que ce voltigeur est équipé d’origine d’un gyroscope Aura 8. Pourquoi ? La réponse tient en deux mots : maniabilit­é grâce aux faibles bras de leviers, et stabilité grâce au gyroscope.

Ce Cap est commercial­isé en deux couleurs (jaune/rouge comme ici, ou bleu), et il est également disponible en version Night pour le vol de nuit.

GROS CARTON

Surprise au moment de la livraison, la boîte est très encombrant­e pour un avion de cette envergure. À l’ouverture, on est un peu étonné par le packaging sur deux étages, avec deux boîtes moulées en polystyrèn­e : les accessoire­s comme le train, les roues et l’accastilla­ge au-dessus, et le fuselage, les ailes et l’empennage en dessous.

Ce Cap est entièremen­t en mousse EPO avec de nombreux renforts en ctp, plastique et carbone. La qualité de moulage est impeccable, il y a beaucoup de soin apporté en usine car on ne voit aucune marque ni griffure.

Le profil des ailes est très épais, puisqu’il atteint 16,5 % d’épaisseur relative, rien que ça ! La rigidité est très bonne grâce à cette épaisseur, à un renfort en bois au bord de fuite et à des longerons en carbone de section carrée. La grosse clé d’aile en carbone est guidée dans deux bagues en plastique moulé. À l’emplanture, une petite nervure en ctp reçoit une patte en alu qui servira de point de fixation sur le fuselage. Les ailerons ont une surface énorme puisqu’ils occupent 33% de la corde moyenne. Ils sont articulés par sept charnières souples tissées et collées en usine.

Aux saumons, on peut voir des inserts filetés en plastique pour recevoir les cloisons d’ailes. Elles sont en mousse EPO et seront fixées aux saumons avec deux vis nylon. Bien vu, elles comportent des inserts en plastique au niveau de l’assise des vis, mais également

en bas, pour protéger la pièce si le saumon frotte sur le sol. Impossible de ne pas remarquer les dents de requin au bord d’attaque, censées retarder le décrochage.

Le fuselage est volumineux pour un avion de cette taille. Il est conçu autour d’un châssis en ctp qui sert de support de train, de couple moteur, de platine d’accu et de renfort pour la clé d’aile (avec des bagues en plastique qui assurent un guidage sans jeu). La zone de fixation de train est renforcée par des petites équerres en alu. La très grande bulle s’enlève rapidement grâce à un petit loquet à ressort et assure un excellent accès à l’intérieur. L’accu LiPo 6S sera installé sur la platine en bois avec les sangles fournies. À l’arrière, la partie fixe de la dérive vient d’un moulage. Des pièces en plastique assurent le guidage du stabilisat­eur. Ce dernier est en deux parties qui seront reliées sur un grand tube en carbone. Les gouvernes sont articulées par des charnières souples collées en usine, et les guignols en plastique sont déjà en place.

Le train est en alu. Les carénages de roues, moulés en deux parties, sont en plastique et semblent solides. Côté équipement­s, les servos livrés, tous identiques, sont déjà montés : ce sont des numériques DS33 HV MG. Puissants et rapides, ils pèsent 33 g et ont des pignons métallique­s. En vol, on verra qu’ils sont assez bruyants… À noter que ces servos ne sont pas collés dans l’avion mais installés sur des platines en bois : tout est donc facilement démontable en cas de besoin. Le gyroscope Aura 8 est déjà installé, avec les fils de servos connectés.

Le moteur est un Potenza 3D, un gros brushless d’environ 400 g, avec un kV de 500 tr/V. Le contrôleur est un Hobbywing Skywalker 80 A opto. Un bec additionne­l (installé sur le fil qui va au récepteur) assure une alimentati­on en 7,25 V sous un courant de 8 A. Attention, votre récepteur devra donc supporter cette tension.

Ce Cap est donc disponible en version standard, mais également comme ici en version « Night » pour le vol de nuit. Il est équipé d’origine

de leds installées un peu partout : dans le fuselage, le stabilisat­eur, la dérive et bien sûr les ailes.

La notice fournie est en anglais mais, grâce aux nombreuses photos, le montage se fait sans problème pour ceux qui ne maîtrisent pas cette langue.

MONTAGE : C’EST RAPIDE !

Rien de spécial sur ce chapitre car le prémontage est très avancé en usine. Tout se fait rapidement et sans difficulté, inutile donc de tout reprendre ici point par point…

On colle la gouverne de dérive, on installe la roulette de queue, le train et ses carénages de roues. On met le stabilisat­eur en place avec sa clé (en pensant à raccorder les fils des leds si vous avez pris la version vol de nuit) et la fixation est simplement assurée avec le film adhésif fourni. Les palonniers de servos de profondeur et de dérive sont installés, tout comme les cloisons d’aile.

Il faut maintenant relier le gyroscope au récepteur. Il y a deux solutions : on peut utiliser, comme ici, un système de type S-Bus (c’est le principe du multiplexa­ge dans l’automobile, à savoir que plusieurs infos peuvent passer dans un même fil). Dans ce cas, il y a donc une seule prise 3 broches qui relie les deux composants et qui suffit pour commander l’ensemble des fonctions. Il faut bien sûr un récepteur compatible (ici un Futaba R7008 SB, mais ça fonctionne également avec du Graupner, Spektrum, Hitec, Jeti, JR). Si vous ne disposez pas d’un récepteur compatible, il faut rac- corder le gyroscope au récepteur avec quatre cordons mâle-mâle (non fournis). Aucun réglage n’est à faire sur la radio, tout étant programmé (d’origine) dans le gyroscope.

Ceci fait, on installe l’hélice et le cône d’hélice. Sur mon kit, ce cône était un peu déformé au niveau du trou et j’ai dû le repercer à 8 mm. En début de décharge, avec un LiPo 6S, la puissance absorbée est de 1570 W et la consommati­on de 70 A. À noter que le fabricant indique que l’on peut voler en 5S, mais je n’ai pas testé cette

configurat­ion.

La masse en ordre de vol (3 195 g) est bien au-dessus de la valeur i ndiquée par l e fabricant (2 850 g). C’est peut-être dû à la version vol de nuit ici testée. Comme on l’a vu, ce Cap est livré d’office avec un gyroscope Potenza Aura 8. Bien sûr, cela augmente le prix de vente du kit, mais ce gyroscope est un vrai plus pour l’agrément de vol.

L’Aura 8 est un gyroscope classique, qui ne fonctionne pas comme un modèle à verrouilla­ge de cap. Il n’est pas non plus doté d’un mode remettant l’avion à plat, c’est à vous de piloter… Passé les premiers vols où on doit s’habituer au répondant légèrement différent des commandes par rapport à un avion sans gyro, le pilotage devient un régal.

L’Aura 8 présente deux configurat­ions : celle d’origine (appelée « Stock » dans l a notice), et l a Expert. En configurat­ion d’origine (Stock), il y a trois modes de vol, qui seront sélectionn­és grâce à un interrupte­ur 3 voies sur la radio. Ces modes incluent des fonctions de dual rate et exponentie­l, en plus de la stabilisat­ion par le gyro. Les valeurs sont préréglées en usine et ne peuvent être modifiées que depuis un ordinateur, après avoir installé un logiciel télécharge­able gratuiteme­nt. Le câble pour relier le gyroscope à l’ordinateur est fourni. • Le mode 1 comprend des petits débattemen­ts et le gyroscope est coupé. Ce mode ne présente aucun intérêt… • En mode 2, on retrouve l es valeurs de petits débattemen­ts mais l e gyroscope est actif. L’agrément de pilotage fait un bond en avant, avec de bien meilleures trajectoir­es. Les effets indésirabl­es du vent sont atténués, et les arrêts en sortie de figures deviennent très francs et nets, c’est notamment flagrant en sortie de tonneau rapide. Ce mode est, selon la notice, adapté aux vols à grande vitesse. Personnell­ement, je trouve que le débattemen­t à la profondeur est trop faible et qu’il y a trop d’exponentie­l. • En mode 3, on passe cette fois en grands débattemen­ts et le gain du gyroscope est augmenté, ce qui le rend plus efficace. Ce mode est adapté au vol 3D mais, grâce au travail très efficace du gyroscope, on peut tailler de grandes trajectoir­es et faire une voltige très propre. Le modèle est très agréable aux manches, c’est bien mieux que ce que l’on a souvent sur des voltigeurs 3D. En configurat­ion Expert (sélectionn­able en mettant un bind sur la voie S2 du gyro, en l’alimentant, puis en retirant le bind), on a là encore trois modes mais qui sont différents (et plus pertinents pour un pilote expériment­é). • Le mode 1 comprend des petits débattemen­ts et le gyroscope est actif, avec un faible gain. Idéal pour une voltige classique. • Le mode 2 passe en grands débattemen­ts, avec un gyroscope actif et un faible gain. Ce mode est destiné au vol à haute vitesse et pour effectuer des figures brutales. • Le mode 3 est aussi en grands débattemen­ts, avec un gyroscope actif et un gain élevé : idéal pour faire du 3D, du vol stationnai­re, des flips, etc. C’est cette configurat­ion Expert que j’utilise. J’ai augmenté les débattemen­ts à la profondeur, en déplaçant de deux trous la commande sur le guignol. Le Cap devient alors plus maniable en 3D, notamment lors des flips.

Pour les premiers vols, il faut prendre le temps de régler les trims et respecter strictemen­t la procédure qui suit. Avant tout, il faut régler mécaniquem­ent les neutres pour s’approcher du réglage idéal. Ensuite, on règle le trim sur le gyro. C’est simple, il suffit de voler en mode 2, de régler les trims avec la radio, atterrir, couper le gyro, insérer une fiche bind sur la sortie S3 et rallumer le gyro. On attend 5 secondes, on enlève le bind et on reconnecte la sorte S3 et on coupe le gyro. On remet les trims au neutre sur la radio et c’est fini… En vol, on n’a ensuite jamais besoin de retoucher les trims…

VRAIMENT BIEN

Ce Cap 232 est une vraie réussite. La motorisati­on, sans être démoniaque, est parfaiteme­nt dimensionn­ée. Avec ses faibles bras de levier, la maniabilit­é est impression­nante et grâce à son gyroscope livré d’origine, on a une excellente stabilité en trajectoir­es et dans le vent. Cette stabilité donne la sensation de piloter un avion bien plus gros (comme un modèle de 1,80 à 2 m d’envergure) et c’est très sympa…

 ??  ??
 ??  ?? Proposé par Lindinger, ce QQ Cap 232 a la particular­ité d’être équipé d’origine d’un gyroscope qui lui donne des qualités de vol de haut niveau. L’avion est assez volumineux pour son envergure de 1,52 m.
Proposé par Lindinger, ce QQ Cap 232 a la particular­ité d’être équipé d’origine d’un gyroscope qui lui donne des qualités de vol de haut niveau. L’avion est assez volumineux pour son envergure de 1,52 m.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France