Modele Magazine

Enfin, une aile différente !

Wilco 1.3 de Punkair

- Présentati­on : Laurent Berlivet

C’est en tombant par hasard sur une vidéo du Net que j’ai découvert ce deltaplane: deux gars s’amusaient à se l’envoyer dans une allée lors du dernier salon de Nuremberg. J’ai fini par dénicher l’oiseau convoité, nomméWilco. Commercial­isé par la société Punkair, il est produit en partenaria­t par Hacker Model (bien connu pour la qualité de ses modèles en mousse EPP) et le fabricant allemand AirC2Fly qui propose des modèles originaux.

Après coup, je me suis rendu compte que ce n’est pas un pur deltaplane qui se dirige en modifiant la position du pilote, et donc le centre de gravité. Contrairem­ent aux appareils grandeur, la Wilco possède des gouvernes et est commandée comme toutes l es ailes volantes en modèles réduits. Peu importe, l’allure est très séduisante, différente et le vol très agréable ; je n’ai pas regretté mon achat.

TOUT Y EST

Le kit est livré complet, pas l e moindre accessoire ne manque. Les noyaux sont en mousse EPP de densité moyenne, sérigraphi­és en imitant les lattes qui rigidifien­t la toile des appareils grandeurs. Quatre couleurs sont disponible­s, avec le pilote assorti à la voilure : vert, bleu, rouge ou orange comme pour cette présentati­on. Le f abricant annonçait deux tailles : la version 1.3 (1,30 m d’envergure) et une autre nettement plus grande, la 1.8 dont il n’est visiblemen­t plus trop question.

Les noyaux sont fraisés au niveau des élevons pour leur permettre de débattre, la charnière étant assurée par la souplesse du matériau : c’est classique. Les puits de servos sont également creusés, mais ce n’est pas tout car les conduits permettant de glisser les fils jusqu’à l’emplanture sont également creusés : pas besoin de fendre la mousse pour les tirer jusqu’à l’emplanture.

Divers sachets contiennen­t l’accastilla­ge, telle la nervure centrale en plastique évidé, le couple support moteur, les dérives transparen­tes ou, plus rares, les pièces de raccord du trapèze supportant la figurine réalisée par impression 3D en frittage de poudre noire. On trouve encore le haubanage en cordelette solide et les morceaux constituan­t le pilote simplifié.

J’ai choisi la version Combo qui comporte le moteur Hacker Model de 28 mm et 1 200 kV, le contrôleur 22 A et l’hélice 8x6 repliable.

MONTAGE

Bien s’imprégner de la notice illustrée de nombreuses photos pour éviter toute erreur. Il y a une chronologi­e à suivre : la première étape consiste à poser les demi-ailes sur le chantier en repliant par-dessus les gouvernes pendant plusieurs heures, de façon à assouplir le matériau qui fait office de charnière.

On attaque avec les longerons en carbone. Une saignée est réalisée au cutter sur quelques millimètre­s de profondeur dans les noyaux, dessus et dessous, en s’alignant sur le décor pour que le résultat soit quasiment invisible après coup. Les longerons y sont enfoncés avec l’ongle, puis immobilisé­s définitive­ment avec de la cyano déposée à l’aide d’un flacon à bec fin, en essuyant sans tarder l’excédent éventuel. On termine avec un petit coup d’accélérate­ur en bombe.

Les servos sont fixés à la colle chaude au pistolet, après avoir vérifié qu’ils soient bien au neutre. La prise et le cordon se glissent sans problème dans les conduits débouchant au centre. J’ai installé des servos Pro-Tronik 7452 MG-D qui entrent après une petite retouche des puits au niveau des pattes de fixation. Les commandes et les serre-câbles sont

livrés mais je n’aime pas le système de blocage par clip sous le palonnier, peu aisé à mettre et à retirer. Je les ai remplacés par d’autres avec un pas de vis et un écrou.

En vol, les gouvernes ne sont pas alignées sur l’emplanture, elles doivent être braquées vers le haut d’environ 8 mm, soit un peu plus que l’épaisseur du bord de fuite. C’est curieux que le fabricant n’ait pas choisi un profil plus autostable.

La nervure centrale en plastique aura de multiples fonctions. Le support moteur se colle à l’avant, un détrompeur évite toute erreur. Je l’ai collé en suivant la notice mais il est préférable de fixer d’abord le moteur dessus et de raccorder les câbles du contrôleur. J’ai dû utiliser des portions de tube plastique scotché au bout des câbles venant du contrôleur pour les tirer jusqu’à l’extérieur, car l’accès est très limité. Par la suite, les connecteur­s ne seront plus accessible­s, masqués dans la mousse, donc il faut bien s’assurer du sens de rotation du moteur dès ce moment-là.

Le support du trapèze composé de tubes carbone et de raccords imprimés, ainsi que le pilote, est monté sur glissière. Cela permettra de modifier légèrement le centre de gravité, du moins tant que les haubans n’auront pas été tendus.

Le pilote est constitué de pièces moulées et thermoform­ées, avec la tête et les bras de la même couleur que la voilure. Le volume à l’intérieur du corps permet d’y glisser une batterie LiPo 3S 1 350 mAh dans notre cas, mais on peut y caser des 1 500, voire encore un peu plus gros.

Le petit stabilisat­eur en V, en feuille d’EPP collé sur sa poutre, est facultatif mais participe tant au charme de ce modèle qu’il serait dommage de s’en passer. Il est monté sur un tube carbone qui se fixe avec trois clips imprimés sur la partie arrière de la nervure centrale. Un joli capot thermoform­é vient englober tout le moteur, se raccordant parfaiteme­nt à l’intrados et à l’extrados. Un couple transparen­t se colle contre la façade de ce capot. Il forme une pointe sur la partie haute, et une portion de cercle sur la partie basse, toutes deux destinées à déployer l’hélice repliable sans qu’elle ne vienne trop taper sur les haubans. Les bords d’attaque

sont également protégés à ce niveau par des languettes de plastique souple collées.

Les petites dérives en bout d’aile sont transparen­tes et quasi invisibles. Ce qui est étonnant, c’est qu’elles forment un pincement non négligeabl­e avec l’axe de vol, environ 25°. Il n’y a pas d’erreur, ça vole parfaiteme­nt ainsi.

À ce stade, il faut installer la batterie et verrouille­r le support du pilote après l’avoir avancé ou reculé, de façon à respecter la position du centre de gravité. Quand cette position est déterminée, les écrous autofreiné­s peuvent être resserrés puis le haubanage en cordelette fine est tendu dessus et dessous. Ces câbles sont noués dans les différents anneaux, le modèle ne sera donc plus démontable à partir de ce moment-là.

Le fabricant a pensé à tout et livre deux couvercles en plastique thermoform­é masquant les compartime­nts du contrôleur et du récepteur. Il faut juste les pointer à la cyano si on veut y accéder à l’avenir. Les câbles allant à la batterie sont sécurisés sur la poutre en carbone à l’aide d’un collier nylon et rentrés dans le corps du pilote.

La notice indique une masse finale de 500 g. Mon modèle pèse 550 g avec sa batterie dans la fourchette de capacité indiquée sur la notice. La charge alaire reste très raisonnabl­e.

ATYPIQUE, AU SOL COMME EN VOL

J’adore l’allure de cette aile volante, avec son vol précis et ample. Il faut compter une ou deux soirées pour le montage, il n’y a rien à ajouter hormis la radio, tout est livré. Le combo motorisati­on proposé en option est parfaiteme­nt adapté.

Je n’avais jamais monté de kit de ce fabricant. Je trouve celui-ci très abouti. Même si le pilote est symbolisé, on a vraiment l’impression de voir évoluer un véritable deltaplane. Tant pis si le pilotage ne se fait pas par déplacemen­t du centre de gravité comme en grandeur, les élevons sont plus efficaces. Le fabricant a très bien fait de proposer des couleurs différente­s car, après avoir vu l a mienne, l es copains en veulent une aussi !

 ??  ?? Le pilote est caricaturé mais, en vol, ça fait illusion. Quatre couleurs sont disponible­s : vert, bleu, rouge ou orange, comme ici. Voilà un modèle original ! La Wilco de Punkair sort assurément du lot et, à Modèle Magazine, on aime ! Ce deltaplane en mousse EPP de 1,30 m d’envergure se pilote comme une aile volante grâce à des élevons.
Le pilote est caricaturé mais, en vol, ça fait illusion. Quatre couleurs sont disponible­s : vert, bleu, rouge ou orange, comme ici. Voilà un modèle original ! La Wilco de Punkair sort assurément du lot et, à Modèle Magazine, on aime ! Ce deltaplane en mousse EPP de 1,30 m d’envergure se pilote comme une aile volante grâce à des élevons.
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 ??  ?? Pour éviter une culbute à l’atterrissa­ge, il vaut mieux rattraper le modèle soit par le bord d’attaque, soit par le pilote.
Pour éviter une culbute à l’atterrissa­ge, il vaut mieux rattraper le modèle soit par le bord d’attaque, soit par le pilote.
 ??  ?? Vu de dessus, les charnières sont invisibles. La peinture en trompe-l’oeil est réussie. Sous certains angles, on a l’impression de voir une voile tendue sur des lattes.
Vu de dessus, les charnières sont invisibles. La peinture en trompe-l’oeil est réussie. Sous certains angles, on a l’impression de voir une voile tendue sur des lattes.
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Ce sont les bras et l’arrière du pilote qui touchent le sol, donc on évitera de se poser ainsi.

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