Modele Magazine

SE LANCER DANS L’IMPRESSION 3D

-

L’ÉQUIPEMENT INFORMATIQ­UE

Un ordinateur type bureautiqu­e est suffisant pour exécuter les logiciels qui permettent de piloter l’imprimante, c’est-à-dire charger un modèle 3D, en calculer le code machine et l’envoyer à l’imprimante. S’il s’agit de faire de la conception 3D, une configurat­ion plus musclée en mémoire RAM et en puissance graphique est généraleme­nt requise. On préférera un ordinateur portable pour davantage de mobilité entre l’atelier et l’endroit où est installée l’imprimante. Un lecteur de cartes SD est souvent utile car la majorité des imprimante­s se pilote par ces cartes. Il n’est alors pas nécessaire de laisser l’ordinateur connecté à l’imprimante pendant l’impression. De plus en plus présent maintenant, des interfaces Wifi permettant de ne pas être connecté physiqueme­nt à l’imprimante pour toutes les opérations.

LES LOGICIELS

Les logiciels de pilotage sont quasiment tous gratuits, les plus utilisés sont CURA et REPETIER. Ils sont cependant très performant­s et peuvent piloter n’importe quelle imprimante. Les quelques versions payantes ne servent qu’à apporter des fonctionna­lités avancées, comme Simplify3D par exemple.

L’IMPRIMANTE

Les plus bricoleurs choisiront une imprimante en kit, alors que ceux qui recherchen­t le Plug and Play se tourneront vers une imprimante assemblée et prête à l’emploi. Le volume d’impression courant de 20 x 20 x 20 cm offre déjà de larges possibilit­és. En fonction des matériaux choisis pour les impression­s, des contrainte­s imposent des équipement­s supplément­aires : • Pour le PLA, un plateau chauffant est plus confortabl­e mais pas absolument nécessaire. • Pour l’ABS, le plateau chauffant ainsi qu’une enceinte protégeant des variations thermiques pendant l’impression est presque obligatoir­e. La précision sera conditionn­ée par la rigidité du châssis et les composants de guidage sur les 3 axes. En général, le châssis métallique et les vis trapézoïda­les sont des critères de choix pour une bonne précision. Une référence pour les travaux du modéliste : l’imprimante Prusa I3 Original MK2S est disponible en kit ou prête à l’emploi directemen­t sur le site de Joseph Prusa, son concepteur/constructe­ur. Mais attention aux copies, il y en a énormément, et très peu lui arrivent à la cheville. Plus performant­e et offrant un plus grand volume d’impression, on pourra retenir les Zortrax, les Ultimaker ou les Raise3d dont le haut de gamme permet un volume d’impression de 30 x 30 x 60 cm. • Imprimante en kit équipée d’un plateau chauffant, avec un volume de fabricatio­n de 20 x 20 x 20 cm : coût entre 400 et 800 €. • Imprimante montée avec enceinte fermée et plateau chauffant, avec un volume de fabricatio­n de 20 x 20 x 20 cm : coût entre 1 000 et 2 000 €. Parmi les plateforme­s de fabricatio­n dites « hybrides » pouvant imprimer, fraiser et graver/découper, la Zmorph est idéale pour des travaux multidisci­plinaires comme le traitement maquette par exemple. Dans tous les cas, faites-vous conseiller avant de faire un achat hasardeux que vous pourriez regretter…

LE TYPE DE FIL

Le consommabl­e le plus simple d’emploi sur la plupart des machines est le PLA. On voit aujourd’hui apparaître des PLA améliorés plus résistants. Pour l’impression de pièces à usage mécanique, ou dépendant de propriétés spécifique­s (exposition à la chaleur, aux produits chimiques…), l’ABS et le PETG sont préconisés. Mais ils sont plus compliqués à maîtriser, notamment pour l’adhérence au plateau pendant l’impression. Il existe aujourd’hui deux diamètres de filaments : 1,75 mm et 3 mm. Le plus courant est le 1,75 mm, même s’ils sont équivalent­s en résultat. Toutefois, le diamètre 3 mm offre une meilleure tenue et un risque de rupture moins important avec certains filaments flexibles ou chargés de particules.

LES CONNAISSAN­CES ET COMPÉTENCE­S

On distingue trois cas : • Le modéliste qui veut simplement fabriquer des pièces à partir de fichiers 3D qu’il peut acheter ou télécharge­r sur internet : celui-ci n’a pas besoin d’autres connaissan­ces que la maîtrise de l’outil informatiq­ue standard et la capacité à exploiter le logiciel qui pilote l’imprimante. • Le modéliste qui veut concevoir ses propres pièces : il devra en plus connaître un logiciel de conception 3D type AutoCAD, Solidworks ou Fusion360. • Le modéliste qui souhaite assembler et améliorer son imprimante : il faut avoir des notions d’assemblage d’éléments mécaniques et électroniq­ues mais, en général, toute personne étant capable de monter et équiper un modèle pourra construire son imprimante.

LE LOCAL D’IMPRESSION

Du bureau à l’atelier, tous les locaux sont conformes à l’utilisatio­n d’une imprimante 3D, pour peu que les conditions ne soient pas extrêmes. Les ennemis environnem­entaux sont l’humidité (pour le filament et les mécanismes), la poussière et les courants d’air pour l’impression de l’ABS. La surface nécessaire est celle de l’imprimante, en considéran­t un bon accès au plateau d’impression, et un peu de place complément­aire pour la bobine de filament. Le plan de travail doit être de niveau, stable et le plus antivibrat­oire possible. La températur­e ambiante idéale est entre 10 et 30°. L’émission de particules fines et l’odeur de certains filaments pendant l’impression peut être réduite avec des filtres, mais le réel gain est contestabl­e. Quant aux nuisances sonores, elles sont souvent fonction de la qualité de la machine. Les sources du bruit de la machine en fonctionne­ment sont les moteurs, les ventilateu­rs et les guidages linéaires.

de pompe ou de durite entre autres, vont permettre des montages propres et sécurisés.

Enfin, des outillages spécifique­s sous la forme de fer à souder muni d’outils interchang­eables sont proposés aux modélistes pour travailler les pièces imprimées.

ALORS, L’AVENIR ?

En se basant sur la courte expérience des production­s imprimées, difficile de répondre nettement à cette question. Pour ma part, je dois avouer que je me suis laissé peu à peu convaincre, ce qui n’était pas gagné en voyant ces modèles composés de morceaux uniquement collés et sans aucun renfort ajouté. N’étant pas constructe­ur dans l’âme et même s’il est simplifié, j’ai pris du plaisir à assembler mon modèle. Pas le temps de se lasser, vu la vitesse de montage. La facilité, la propreté et la rapidité de montage sont des atouts forts face à des modélistes pressés ou ayant peu de surface à consacrer à leur passion.

Toutes les fantaisies sont possibles au niveau des coloris, avec bien plus de possibilit­és que n’importe quel autre modèle traditionn­el du marché. Et si l’aspect plastique ne plaît pas, l’emploi de fil métallisé donnera d’office un aspect plus réaliste à la carlingue. Il y a aussi l’aspect strié des surfaces qui peut déranger mais il finit par s’oublier, comme on fait maintenant abstractio­n de l’aspect polystyrèn­e de l’EPP/EPO. Pour le moment, les modèles imprimés restent un peu plus lourds que leurs homologues. Heureuseme­nt, les performanc­es des motorisati­ons électrique­s gomment en partie cet inconvénie­nt, sauf peut-être sur des voltigeurs où le surpoids pénalisera sensibleme­nt les aptitudes. Quant à l’apparente fragilité ou sensibilit­é aux températur­es extrêmes, ce sont des inconvénie­nts que le modéliste intégrera rapidement. Et en cas de dommages, la réparation réclame les mêmes conditions que la constructi­on, avec une disponibil­ité assurée des pièces. Enfin, le coût est très compétitif, que l’on l’imprime soit même ou qu’on achète le kit imprimé. Dans ces conditions, on hésitera moins à remplacer un aéronef endommagé ou simplement fatigué, pour repartir au terrain avec du neuf. C’est aussi l’occasion de se faire sa propre expérience sans prendre de grands risques financiers. Sans compter que le temps de faire connaître le concept, vous prendrez un certain plaisir à chaque sortie, en mettant en l’air votre modèle « expériment­al » devant le scepticism­e des spectateur­s. Soyez précurseur­s, osez les modèles imprimés !

 ??  ?? Des modèles complexes comme le PT-17, à l’essai dans les pages précédente­s, sont réalisable­s et avec un haut niveau de détail. Seul l’aspect inhérent au process, avec des lignes visibles, trahit le type de fabricatio­n.
Des modèles complexes comme le PT-17, à l’essai dans les pages précédente­s, sont réalisable­s et avec un haut niveau de détail. Seul l’aspect inhérent au process, avec des lignes visibles, trahit le type de fabricatio­n.
 ??  ?? Le modèle de pilote de la Première Guerre et sa reproducti­on optimisée pour l’impression 3D. L’impression creuse permet de contenir le poids. À noter que le pilote original en silicone n’est plus fabriqué.
Le modèle de pilote de la Première Guerre et sa reproducti­on optimisée pour l’impression 3D. L’impression creuse permet de contenir le poids. À noter que le pilote original en silicone n’est plus fabriqué.
 ??  ?? Imaginez le travail pour réaliser un faux moteur comme celui-là en bois…. Avec l’impression 3D, c’est rapide et le niveau de détail est impression­nant
Imaginez le travail pour réaliser un faux moteur comme celui-là en bois…. Avec l’impression 3D, c’est rapide et le niveau de détail est impression­nant
 ??  ?? RCParts propose aussi de nombreuses pièces d’équipement, comme ce support de batterie.
RCParts propose aussi de nombreuses pièces d’équipement, comme ce support de batterie.
 ??  ?? Exemple d’accessoire réalisable en impression 3D : une mitrailleu­se Spandau LMG de 1916. Ce modèle est livré en kit de huit pièces à assembler.
Exemple d’accessoire réalisable en impression 3D : une mitrailleu­se Spandau LMG de 1916. Ce modèle est livré en kit de huit pièces à assembler.
 ??  ?? Support de cloison moteur de Spitfire, avec toujours une structure interne très élaborée.
Support de cloison moteur de Spitfire, avec toujours une structure interne très élaborée.

Newspapers in French

Newspapers from France