Modele Magazine

Une machine efficace

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C’est par une belle journée d’hiver que les premiers vols ont eu lieu dans un air neutre et un vent nul. Ce sont les conditions parfaites pour régler une machine dédiée principale­ment à la durée. L’excellente prise en main sous le fuselage permet de mettre le Dune dans son élément sans forcer. La puissance disponible demande juste de pousser le planeur vers l’avant. Les premiers mètres se font à plat, puis l’incidence augmente régulièrem­ent pour retrouver le planeur sous une pente d’environ 70° grâce à l’hélice qui tire très fort. Il faut pousser un peu sur le manche de profondeur pour maintenir la trajectoir­e, sinon un mixage vers la profondeur pourra être programmé. Entre 10 à 12 secondes suffisent pour se retrouver vers 130/150 mètres en fonction de la masse d’air : pas mal avec un moteur à 30 € qui semble ne jamais s’essouffler.

On se met à plat avant d’arrêter l’hélice pour commencer les essais en vol. Pour obtenir le taux de chute mini, il m’a fallu ajouter deux crans de trim à cabrer, profil en lisse. La profondeur, réactive, est sensible aux réglages même de faible incidence, ce qui permet un bon ressenti des modificati­ons apportées. Ce qui ressort dans un premier temps est l’absence d’inertie des ailes dans les changement­s de direction, qui sont immédiats. Le test de centrage, planeur mis en piqué sous 45°, montre que le premier réglage à 75 mm du B.A. est encore trop avant. Mais il convient à un pilotage de loisir, où le planeur montre déjà un bon potentiel. À 76 mm en reculant l’accu, le planeur est plus fin et toujours aussi gentil. Le faible Vé longitudin­al procure une bonne finesse avec une traînée réduite. Ceci procure également de la polyvalenc­e dans des conditions aérologiqu­es moins favorables.

Le test de décrochage, manche de profondeur amenée à cabrer, confirme les bonnes dispositio­ns du planeur. Il est indécrocha­ble, et on constate juste une répétition de spirales désordonné­es qui cessent en recentrant les manches. Le bras de levier confortabl­e apporte une bonne stabilité, avec une réponse bien amortie sur la profondeur. Les débattemen­ts de la notice conviennen­t parfaiteme­nt, les augmenter ne servira qu’à freiner le planeur inutilemen­t et augmenter le taux de chute. Les connaisseu­rs affineront les mixages en fonction de leurs habitudes et sensibilit­é. Utilisé avec un vent de 15 km/h, le Dune se défend encore honorablem­ent grâce à son profil fin qui lui confère un bon taux de pénétratio­n.

Même si le profil manque de creux, il porte convenable­ment en lisse. Cela permet de couvrir beaucoup de terrain en chutant peu. Grâce à la faible inertie de la voilure, le Dune est un très bon détecteur d’ascendance, en montrant clairement quand il passe dans de l’air porteur. Il marque parfaiteme­nt les zones en prenant une position queue haute pour accélérer, ou en levant une aile. Mais ce comporteme­nt peut devenir un handicap en traversant une zone mouvementé­e, puisque le planeur peut se faire chasser sans avertissem­ent si on manque de vitesse. La réactivité des gouvernes permet cependant de ne pas se retrouver en difficulté. La destinatio­n du planeur sera plutôt des conditions petites à moyennes.

La mise en spirale sera plus propre avec un pilotage 3 axes pour contrer le lacet inverse. Il reste ensuite à gérer le rayon avec la direction. Je n’ai constaté aucune tendance au roulis induit, le planeur garde facilement un rayon constant. La spirale peut s’effectuer à une vitesse assez faible dans une aérologie calme et stable. Cependant, le manque de dièdre reste pénalisant pour travailler des zones au rayon restreint.

Si les conditions se renforcent, on augmente le rythme pour avoir de la défense. Pour fuir une zone inhospital­ière, il suffit de passer la courbure en négatif, les volets sont alors relevés pour que l’intrados soit complèteme­nt plat. Pour tenter de retrouver un endroit favorable, la vitesse de transition excellente alliée au taux de chute assez faible permettent de couvrir rapidement beaucoup de distance.

Même si la feuille de route du Dune met l’accent sur le vol de durée, la structure accepte bien quelques acrobaties. La boucle fait peu travailler la voilure et passe après avoir emmagasiné assez de badin, mais le manque d’inertie oblige à resserrer l’ordre sur le haut de la figure. Le vol dos après une demiboucle demande une correction sur plus d’un tiers de la course, et on sent que le modèle n’est pas à l’aise dans cette configurat­ion, même avec la courbure en négatif. Le tonneau est accessible mais demande un minimum de vitesse et d’altitude, il passe en 4 à 5 secondes. Le renverseme­nt passe sans difficulté, il convient juste de conserver un minimum de vitesse au moment de botter.

Avec l’accu de 1 500 mAh, l’autonomie permet six montées de 12 secondes en conservant 30% de capacité. Ainsi, dans le cadre d’une utilisatio­n loisir, deux accus suffisent pour occuper une demijourné­e sur le terrain. Il reste même un peu de réserve pour refaire un éventuel passage en cas de besoin. Après une classique prise de terrain en U (PTU), la dernière branche se négociera d’assez loin par temps calme, car le planeur allonge. Les aérofreins en crocodile font bien le travail, même si j’aurais aimé plus de corde sur les volets pour casser franchemen­t la vitesse. Le braquage des ailerons vers le haut permet de garder suffisamme­nt de course pour avoir de la défense en roulis. La sortie de ces aérofreins génère comme de coutume un léger couple cabreur : un mixage à la profondeur est chargé de le contrer pour garder un angle de descente stabilisé. À moins d’un mètre du sol, il reste à doser le soutien à la profondeur pour venir se poser en douceur. Le toucher s’effectue avec une vitesse assez faible, et les volets bien dégagés du sol peuvent être rentrés sans risque juste avant le contact.

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