BILL THE BULLET
De la balle, ce modèle !
Au sein de mon club, nous sommes un petit groupe à pratiquer l ’indoor. Parmi ce groupe de passionnés, laissez-moi vous présenter Michel Leconte.
C’EST DE SA FAUTE !
Michel pratique le vol en salle comme le vol en extérieur, le plus souvent en compagnie de son fils Thierry. Quand l’hiver arrive, il est de tradition pour Michel de nous présenter un nouveau modèle. Pour l’hiver 2017, il s’est décidé pour réaliser un Mario Kart volant d’après un plan déniché sur la Toile. À peine l’objet du délit assemblé qu’il en publiait des photos sur la page de notre club ! Ni une, ni deux, nous avons été nombreux à adhérer à son projet. Très vite, l’atelier a vu naître deux modèles supplémentaires : un kart piloté par Luigi et un par Donkey Kong ! Mais au fond de moi, je voulais trouver un modèle diffé- rent, inspiré toutefois du jeu de Nintendo. Je me suis donc tout simplement remémoré les parties de jeu avec les enfants… et il y avait un moment que j’appréciais particulièrement : celui où votre kart se transformait en obus de canon, vous propulsant en pilotage automatique dans les hauteurs du classement… pour en redescendre rapidement ! Cet obus, appelé « Bill the Bullet », me semblait être le modèle idéal pour accompagner les « Mario Karts » des copains. C’est connu, l’indoor est « LA » discipline qui laisse libre cours à notre imagination. Et bien souvent, j’ai laissé courir mon imagination pour me retrouver aux commandes de modèles complètement improbables tels que des sapins volants, des voitures, des engins spatiaux et autres livres volants ! Mais au fond, la recette reste simple : un peu de surface pour maintenir la charge alaire sous les 10 g/dm², quelques gouvernes, un bon moteur et le tour est joué. Pour peu que la décoration soit bien réalisée, vous avez tous les ingrédients pour réussir un modèle qui ne passera pas inaperçu !
Mes premières recherches se sont bien entendues dirigées vers la Toile, les trois mots-clés « Bill the Bullet » tapés sur un moteur de recherche m’ont donné tout ce dont j’avais besoin, et principalement une belle image de profil de « Bill ». À ce sujet, je tiens à remercier très chaleureusement les administrateurs du site www.gameart-hq.com pour m’avoir accordé l’autorisation d’utiliser l’image trouvée sur leur site, image créée et partagée par Nintendo. Si vous deviez vous aussi chercher des images, pensez à filtrer les résultats en ne gardant que celles de grande taille : vous aurez ainsi l’assurance d’une belle qualité et d’un résultat optimal. Car de la qualité, il va m’en falloir puisque, dès le départ, j’avais prévu de partir d’une impression papier pour réaliser le décor de mon modèle. Bien sûr, j’aurais pu jouer de l’aérographe, mais je n’aurais jamais pu atteindre une telle qualité de rendu. Et vous avez été nombreux à tomber dans le panneau en découvrant ce modèle sur les réseaux sociaux ! Je n’ai pas non plus dessiné le moindre plan pour concevoir cet engin, je suis simplement parti de l’image qui a été imprimée à 300 % de sa taille originale. Un rapide calcul m’avait donné une longueur de 630 mm pour une largeur maximale de 390 mm. Je pouvais en déduire une surface portante suffisante. Ayant prévu de déporter les « bras et les mains » de Bill, l’image initiale fut donc retouchée informatiquement pour les faire disparaître.
« LE CÉLÈBRE JEU MARIO KART DE NINTENDO, VOUS VOUS SOUVENEZ? »
Pour la structure par elle-même, je me suis servi du matériau préféré des « indooristes » en adoptant un dépron de 3 mm. Une cellule en croix devait permettre de faire illusion en vol, phase où le modèle se présente le plus souvent de profil. Pour éviter que l’incidence nécessaire en vol ne soit trop forte, la partie horizontale de l’obus est calée avec un angle voisin de +6°. Voilà pour le concept de base, détaillons maintenant la réalisation…
DIRECTION L’ATELIER D’ARMEMENT !
Passons à la fabrication. Après avoir fait imprimer mon décor sur les deux profils gauche et droit, j’ai soigneusement découpé le contour pour ensuite coller un des profils sur une feuille de dépron. À ce sujet, je vous invite vivement à utiliser une bombe de colle de type « contact » : on applique une couche sur le dépron ainsi que sur le verso du décor, on attend 10 minutes puis on colle. Cette méthode a l’avantage de ne pas « mouiller » le papier et de ne pas le détendre. C’est le risque que vous courez en utilisant une colle d’écolier en tube. Cela dit, après séchage, le papier se retend mais la colle en bombe reste nettement plus pratique à l’usage. On procède de même pour l’autre face. Je vous invite toutefois à réaliser un test de compatibilité, certaines colles en bombe réagissant mal avec le polystyrène.
Il reste à découper l’excédent de dépron pour obtenir la face verticale de mon modèle. Cette face va ensuite nous servir de gabarit pour découper la face horizontale. Cette dernière sera simplement recouverte d’une peinture acrylique noire passée au rouleau. Une fois que les deux éléments structuraux sont prêts, on peut couper la face verticale en deux en traçant un trait de coupe incliné. Commencez par tracer un axe de symétrie passant par le milieu de la face verticale. Puis tracez un trait incliné de telle sorte que l’extrémité arrière du trait se trouve 6 cm sous l’axe de symétrie. Vous pouvez ensuite couper la face en deux. Attention, vous connaissez le dicton : on mesure deux fois mais on ne coupe qu’une fois ! Il convient ensuite de réaliser les gouvernes, la dérive sera découpée dans la partie inférieure de la face verticale, sur une profondeur de 12 cm. Les flaperons ont une envergure de 14 cm pour une corde de 12 cm. Les charnières sont réalisées avec du ruban adhésif et il ne faudra pas oublier de biseauter les gouvernes pour obtenir un débattement vers le bas comme vers le haut.
MISE EN PLACE DE LA CHARGE « EXPLOSIVE »
cera sur le dessous de la partie horizontale : on trace deux traits séparés de 3 mm et positionnés suivant l’axe central. On installe ensuite les deux servos actionnant les flaperons, des servos de 5 à 9 g conviendront parfaitement. Les guignols sont découpés dans du PVC de 1 mm d’épaisseur et collés à la UHU Por. Les commandes sont constituées d’un pic à brochette doté à chaque extrémité d’une corde à piano pliée en Z et maintenue avec un bout de gaine thermorétractable, un grand classique en indoor.
On peut alors coller la partie inférieure de la face verticale, celle qui est dotée du volet de dérive. Deux joncs en carbone de 1,5 mm seront mis en place pour maintenir un angle de 90° entre les faces verticales et horizontales. Le servo de dérive peut alors être installé, la commande de dérive sera réalisée à l’image des deux autres commandes.
Côté motorisation, j’ai fait les fonds de tiroir pour ressortir une antiquité du vol indoor : un vénérable Cyclon Power. Ce dernier avait la particularité de se fixer sur un jonc en carbone, c’est ce principe que j’ai repris ici. Sachez toutefois que tout bon brushless moderne de 20 g conviendra parfaitement pour ce modèle. Ne Maintenant que les éléments ont reçu leur décoration et que les gouvernes s’articulent correctement, nous allons pouvoir terminer l’assemblage. Le travail commen-
faites pas comme moi et n’hésitez pas à mettre une bonne dose d’anti-couple, au moins 2 à 3°, et environ 6° de piqueur. J’affectionne ce vieux moteur pour le bruit sourd et grave qu’il émet, en parfaite adéquation avec le regard méchant de « Bill ».
L’accu LiPo 2s 450 mAh sera placé le plus en avant possible. Une fois l’équipement installé, on peut terminer l’assemblage en collant la partie supérieure de la face verticale. Là encore, un jonc de carbone apportera de la rigidité à la cellule.
POUR LES GROS BRAS
C’est peut-être un détail mais les deux bras « costauds » de Bill sont indispensables au look du modèle. J’ai repris l’image trouvée sur le Net et détouré les bras pour en définir une nouvelle image également imprimée à 300 %. Cette impression qui tient sur un format A4 ne me servira que de gabarit pour découper une paire de bras dans du dépron de 6 mm.
Le décor est fait à la main : peinture grise pour les anneaux et crayons gras pour les ombres portées entre les doigts. Comme le modèle se couche sur le côté à chaque atterrissage, j’ai opté pour une fixation souple des bras sur la structure : ils sont simplement maintenus à l’aide d’une charnière réalisée en ruban adhésif. Ils peuvent donc pivoter librement suivant l’axe de la face horizontale. Ce débattement est toutefois limité vers l’extérieur afin d’éviter que le bras ne se positionne à l’horizontale en vol. On gagnerait certes en surface portante mais on perdrait énormément au niveau réalisme et look en vol. Cette limitation est obtenue par un petit fil accroché entre la main et le jonc de carbone inférieur. En vol, le bras se positionne verticalement, le fil se tend, et à l’atterrissage, le fil se détend et le bras se rabat vers l’intérieur sans être endommagé.
RÉGLAGES
Nous nous rapprochons tout doucement de la mise à feu et de l’envol de l’obus mais, avant cette étape finale, il nous reste tout de même quelques réglages à vérifier ! Tout d’abord, le centrage qui a été déterminé par la bonne vieille méthode du pifomètre expérimenté... Il se trouve à 190 mm en retrait par rapport à la pointe avant… Soit environ 30 %, c’est très en arrière pour une planche volante mais c’est parfait pour un obus ! Il n’y a quasiment pas d’autocabrage en vol. Les débattements sont les suivants : +/- 70 mm à la profondeur et aux ailerons, +/- 45 mm à la dérive et 60 % d’expo sur les trois axes.
GAME OVER
Nous voilà arrivés à la fin de la présentation de ce modèle très original. Vous l’avez compris, il n’y a pas de plan, la simplicité du modèle fait que l’on peut s’en passer. Les amateurs pourront s’aider des photos pour entreprendre à leur tour la construction de ce modèle et vous retrouverez sur mon site Internet le détail du montage avec de nombreuses photos à l’appui. Encore un grand merci à Michel Leconte pour avoir lancé ce projet, et à Game-art-hq pour son autorisation. Bons vols à tous et à bientôt.
«VOUS L’AVEZ COMPRIS, IL N’Y A PAS DE PLAN, LA SIMPLICITÉ DU MODÈLE FAIT QUE L’ON PEUT S’EN PASSER»