Modele Magazine

Plutôt polyvalent

EN VOL

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Les premiers réglages seront effectués avec une météo calme, et un premier lancer à plat sera effectué pour vérifier la bonne géométrie d’ensemble. La prise sous le fuselage s’avère suffisante et la masse à propulser est si faible qu’il n’y a aucun effort à fournir. On s’aperçoit immédiatem­ent que la finesse est au rendez-vous, et le taux de chute assez réduit une fois le trim de profondeur réglé. Mis en confiance par ces bonnes dispositio­ns, les lancers par le saumon se sont enchaînés crescendo.

Les débattemen­ts de la notice donnent une réponse homogène entre la profondeur et la direction, tandis que ceux des ailerons demanderon­t un peu d’exponentie­l pour plus de douceur autour du neutre. Le premier réglage qui conditionn­e les autres phases de vol, concerne la validation du centrage. Pour ce faire, quatre accus d’un poids différent seront utilisés dans diverses conditions aérologiqu­es, pour retenir le plus adapté en vol de plaine. Avec le centrage le plus avant préconisé, le planeur est très stable mais manque de réactivité et se retrouve pénalisé en transition. Avec un centrage à 39,5% de la corde d’emplanture, j’ai obtenu un comporteme­nt permettant une bonne lecture des zones d’air, avec une excellente pénétratio­n, même par plus 10 km/h de vent. Le reculer au maximum de la fourchette (à 43%) n’a d’intérêt que pour les inconditio­nnels de ce type de réglage, notamment en vol de pente. À 39,5%, le test par la mise en piqué montre un réglage très légèrement avant. Le planeur reste sur cette trajectoir­e vraiment longtemps, avant de commencer à se remettre à plat, sans avoir tendance à lever le nez sur des transition­s longues.

Les premiers lancers sont effectués avec les volets au neutre (on parle bien sûr des ailerons utilisés en volets). Il faudra régler un décalage de la direction vers la gauche d’environ 2 mm pour contrer un départ systématiq­ue vers la droite. Le planeur monte sous une pente d’environ 45°, sans accentuer son angle de montée, et il suffit de pousser pour le mettre à plat avant qu’il ait dégradé toute son inertie. Un lanceur moyen comme moi propulse le Hawk à environ 25 m d’altitude sans trop d’efforts. J’ai réglé ensuite une faible courbure en négatif, inférieure à 1 mm. L’angle de montée devient plus franc, avec une petite tendance à s’accentuer en fin de trajectoir­e. Prenant de la confiance, j’atteins souvent les 30 m, pour réaliser des temps de vol supérieurs à la minute en air neutre. Au fil des lancers, après une dizaine d’heures d’utilisatio­n, je n’ai rencontré aucun souci de solidité structurel­le. En phase transition, la courbure sera à peine relevée, moins de un millimètre. Une valeur supérieure apporte un taux de chute plus prononcé, qui pénalise l’allonge. Pour valider cette phase, il faut que le planeur garde une vitesse stabilisée nez légèrement bas, sans tendance à accélérer. Dans le cas contraire, le centrage est trop arrière et il conviendra de remettre du plomb dans le nez.

Malgré sa petite taille, le Hawk est un gratteur très correct. Une fois dans la pompe, la courbure à apporter ne nécessite pas un gros braquage des ailerons utilisés en volets, et un creux de 2 mm est suffisant dans la majorité des cas. Cependant, j’ai attribué une augmentati­on de 2 mm supplément­aires sur un interrupte­ur proportion­nel pour gagner un peu de temps dans des conditions qui me semblent appropriée­s. Avec son faible poids, le Hawk détecte les plus petites variations de l’aérologie qui l’entoure et, bien entendu, son domaine de prédilecti­on reste le petit temps. Sans avoir le rendement aérodynami­que d’un modèle plus grand et plus chargé, il tire parfaiteme­nt son épingle du jeu dans la chasse aux thermiques. Dès qu’il lève un saumon ou accélère, il ne reste qu’à virer (en pilotant 3 axes) dans le sens désiré. Le dièdre bien étudié permet une bonne efficacité pour gérer le rayon d’une spirale large ou étroite, malgré la course limitée de la gouverne de direction. Dans la spirale, le soutien à la profondeur sera modéré mais nécessaire, le planeur ayant tendance à accélérer. Lorsqu’il s’agit de transiter pour fuir une zone d’air froid. Le profil fin est un atout et surprend par sa capacité à revenir d’assez loin.

Notre Hawk fait preuve d’une belle polyvalenc­e, puisqu’il accepte sans broncher quelques facéties. Sur un simple lancer, il est possible d’effectuer une boucle, qui ne sera pas de grand diamètre pour conserver suffisamme­nt d’inertie. Le renverseme­nt demande une bonne vitesse pour être réussi, à cause du manque de débattemen­t de la direction. Le vol dos ne demande qu’une faible correction à piquer et peut s’éterniser avec la courbure en négatif. Le tonneau est assez rapide et passe en 2 à 3 secondes.

Au moment de l’atterrissa­ge, le retour vers le pilote peut s’effectuer de loin, la finesse de ce petit planeur restant étonnante jusqu’à 10 km/h de vent. Si celui-ci est plus présent, il faudra juste se présenter avec un peu plus de hauteur. Les ailerons en aérofreins sont vraiment efficaces avec si peu de poids à ralentir, et la compensati­on à piquer sur la profondeur permet de garder un angle d’approche régulier. Ainsi, venir poser le Hawk dans la main devient rapidement un jeu.

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