CHIPMUNK DE BLACK HORSE MODEL Une maquette originale
Comment reconnaître un avion De Havilland? Le biplan Tiger Moth, l’avion de transport Dragon Rapid ou le chasseur bimoteur Mosquito… Ces avions conçus et produits par le constructeur De Havilland ont un point commun facile à détecter: une forme de dérive arrondie en bord d’attaque et bord de fuite, avec un sommet pointu.
Conçu en 1946, le Chipmunk est un avion d’entraînement proposé aux armées pour remplacer le Tiger Moth du même constructeur. Il a été conçu et produit au Canada, en Angleterre et au Portugal. Il sera fabriqué à 1 283 exemplaires entre 1946 et 1961. Avec une masse à vide de 643 kg et un moteur de 145 ch, il affiche des performances plutôt modestes avec une vitesse en pointe de 223 km/h et un rayon d’action de 500 km. Il reste en état de vol environ 350 modèles. Le modèle reproduit par Black Horse est un exemplaire aux couleurs canadiennes.
UN KIT BIEN AVANCÉ
Le modèle est entièrement en structure bois, entoilé à l’Oracover. Les ailes sont en deux parties démontables, équipées de gouvernes (ailerons et volets) occupant la totalité du bord de fuite. L’implantation des servos se fait dans l’épaisseur de l’aile, au dos d’une trappe. Il en faut un par gouverne, soit quatre au total. La clé d’ailes de 20 mm de diamètre est en aluminium. Les fixations sont originales car confiées à des ferrures qui entrent dans le fuselage pour être serrées par une vis à demeure. C’est simple, efficace et facile à mettre en oeuvre. Les articulations de l’ensemble des gouvernes sont faites par des charnières souples qui restent à coller. Le train est à fixer sous les ailes. Les jambes « maquette » en aluminium sont amorties : elles sont enquillées sur une CAP qu’il va falloir fixer à l’intrados dans les emplacements prévus. Les roues de 75 mm sont en mousse.
Le fuselage est quasiment cylindrique avec de beaux karmans à la jonction des ailes, qui vont complètement masquer le point de raccord ailes/fuseau. La structure bois est intégralement coffrée en balsa, ce qui assure une bonne rigidité. La partie fixe de la dérive est solidaire du fuseau, le stabilisateur en deux parties restant à coller. La grande bulle est amovible, sa fixation est classiquement confiée à deux pièces de blocage en bois à l’avant et d’une tirette à ressort à l’arrière. En un clic, vous accédez aux entrailles du modèle : c’est très important lorsque vous avez une propulsion électrique nécessitant à chaque vol de manipuler l’accu de propulsion. On trouve à l’intérieur deux platines : une petite à l’arrière pour implanter les servos (deux pour la profondeur et une pour la dérive), et à l’avant la platine de l’accu ou du réservoir, avec la place pour le récepteur. Nul besoin d’avoir des doigts d’enfant pour bricoler dans le fuseau, on a de l’espace. À l’avant, le couple pare-feu n’est percé qu’en son centre, pour permettre le passage des durites d’un moteur thermique. Les points de fixation du moteur sont laissés à votre charge. Le volumineux capot moteur en fibre est prêt à être fixé : il est peint aux couleurs du fuselage avec les ouvertures « maquette » déjà faites.
L’ensemble de l’accastillage nécessaire au montage est fourni dans le kit : commandes, visserie, guignols, mais également le bâti moteur en deux parties, le réservoir et le cône d’hélice de 60 mm. La notice en anglais va guider l’acquéreur tout au l ong des étapes de montage: les
nombreuses photos vont d’ailleurs s’avérer plus utiles que les explications qui y sont associées.
La découverte du kit prend peu de temps, il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de pièces : cela préfigure d’un montage rapide. Ça tombe bien, je suis plutôt pressé !
MONTAGE : QUE DU CLASSIQUE
Le modèle est prévu pour être équipé d’un moteur thermique 2 temps de 10 cm3, 4 temps 15 cm3 ou d’un moteur électrique Rim Fire 60 (Brushless 5055 avec un kV de 650) alimenté en LiPo 5 ou 6S. J’ai retenu un moteur (disponible dans l’atelier et éprouvé sur d’autres machines) Brushless 5045 avec un kV de 500, alimenté en 5 ou 6S.
Côté servos, il en faut quatre dans l es ailes et deux dans l e fuselage (au format standard). J’ai décidé d’utiliser les Towerpro MG 996 R, servos économiques robustes et largement dimensionnés pour le modèle.
Le montage des ailes se résume au collage des charnières souples avec de l a cyano, à l a fixation des servos au dos des trappes et au collage des guignols en fibre de verre. Les commandes en CAP sont filetées à une extrémité (avec l’utilisation de chapes normales) et sont à plier pour l’autre bout avec blocage par des clips en plastique. Les jambes de train amorties sont à bloquer dans le logement prévu dans les ailes, avec une pièce en plastique simplement vissée. Les roues en mousse de 75 mm sont ensuite solidarisées des jambes de train par l’intermédiaire d’une simple vis M5. Le trou dans la jambe étant taraudé, il suffit de visser jusqu’à arriver en butée pour garantir une fixation robuste.
On enchaîne avec le fuselage et le collage du stabilisateur. Il se présente en deux parties, à raccorder au fuseau sur une clé en aluminium de 9 mm de diamètre. Le collage se fait sur les flancs, le bon positionnement en incidence étant assuré par un téton en bois côté bord d’attaque. Pour l a dérive, j e découvre une petite astuce dans la conception : d’habitude, la commande est attachée à la gouverne, elle-même liée à la roulette pour la rendre directrice. Ici, la commande est connectée à la roulette de queue, qui est ren-
due solidaire de la gouverne par une corde à piano pliée et collée dans l’épaisseur de la dérive. Cela impose de commencer par monter la roulette de queue et plier la corde à piano, qui possède une sur-longueur, à la cote mentionnée dans la notice, puis monter la dérive mobile en collant la CAP. C’est original mais fonctionnel. Les gouvernes de profondeur sont indépendantes et animées par deux servos situés dans le fuseau, sous la bulle (comme le servo de dérive). Les commandes en CAP coulissent dans des gaines en plastique de façon satisfaisante.
On passe au montage de la propulsion, avec comme nous l’avons vu en découvrant le kit, rien de prévu pour la fixation du moteur électrique. Le plus simple étant souvent le meilleur, je décide de fabriquer un couple intermédiaire en CTP de 4 mm qui va être fixé au couple pare-feu par quatre tiges filetées de 4 mm. Le calage de ce couple se calque sur le couple pare-feu (anticouple et piqueur). Le brushless va être fixé en face arrière avec la croix de fixation. Une fois bien boulonnée, la rigidité est excellente. Le positionnement du moteur en profondeur va être défini en prenant en compte la position du capot moteur, pour avoir un dégagement suffisant du plateau d’hélice. Le contrôleur électronique se positionne derrière le couple intermédiaire, simplement scotché sur une des tiges filetée. Le capot se fixe avec quatre vis, après avoir percé les trous.
Il est temps de vérifier le centrage du modèle monté et équipé de son accu de propulsion. Le centrage de la notice est indiqué à 95 mm. Pour l’obtenir, il faut avancer l’accu LiPo 5S 5 000 mAh en butée avant. Il dépasse suffisamment par l’ouverture de la bulle pour le sangler. Un Velcro autocollant est disposé sur la platine (et sur l’accu) pour contrer toute velléité de glisser.
Le poids du modèle ainsi équipé est de 3 530 g, dans la fourchette annoncée sur la notice. Le moteur électrique Brushless 5045 emmène allègrement l’hélice 13x7 : la faible consommation de 35 A révèle que le moteur peut être chargé avec une hélice plus grande, mais la traction semble déjà correcte, nous affinerons si besoin lors des essais en vol.
Le montage s’est tranquillement étalé sur deux semaines. Il y a tout de même un peu de travail et quelques collages, mais la conception est bien pensée et aucune mauvaise surprise n’est venue entacher cette opération.