Modele Magazine

SMART-GYRO DE RC GYRO MODELLE / LINDINGER Inhabituel !

Les autogyres sont des appareils énigmatiqu­es qui attisent toujours la curiosité des modélistes. Pourtant, les kits sur le marché sont très rares et le choix très limité. Le magasin Lindinger propose ce Smart Gyro, un modèle fabriqué par un petit artisan

- Texte : Yann Moindrot Photos : Cécile Moindrot

Àl’arrivée du colis, on est surpris par sa petite taille. On se dit immédiatem­ent que le modèle monté ne sera pas bien gros… Le fuselage « baignoire » est en fibre de verre époxy. La qualité de moulage est bonne, même si on peut voir quelques petits défauts présents dans le moule. Le plan de joint est discret mais devra idéalement être mastiqué. Les ouvertures (commandes, passage de la poutre de queue) ne sont pas faites et sont repérées d’origine par des tracés au marqueur noir.

Un châssis, qui se montera dans le fuselage, est livré préassembl­é (mais non collé). Il est constitué de pièces en ctp dont la précision de découpe est tout simplement parfaite. On trouve également quelques pièces en ctp comme l a poutre de queue, l e stabilisat­eur, l es dérives, l es sièges, etc.

Dans plusieurs sachets, il y a les nombreuses pièces en carbone et en alu qui composent la tête rotor, des roues de marque Kavan, la visserie de qualité, des chapes à boules, ainsi que la couronne et l a roue libre pour l e moteur de prélanceme­nt (ce sont des pièces d’hélicoptèr­e T-Rex 450). Il y a également des guignols en fibre de verre, des charnières tubulaires, les câbles pour la commande de dérive et le nécessaire pour les commandes du rotor.

Les pales sont en fibre de verre. Elles sont assez lourdes et possèdent deux trous pour la fixation (contrairem­ent à un hélico où il n’y a qu’un seul point). Le train d’atterrissa­ge est constitué d’une lame en fibre de verre.

La notice est uniquement en allemand mais elle comporte de nombreuses photos. On peut la trouver sur Internet en format PDF, ce qui permet de copier les textes et d’utiliser un traducteur automatiqu­e…

Vous devrez vous procurer les équipement­s nécessaire­s, et j’ai opté pour ceux préconisés sur le site de Lindinger : • un brushless Joker 3548 (kV 1120) pour la propulsion principale, • un contrôleur Hobbywing

Skywalker 80 A, • un accu LiPo 3S 3 200 mAh Wellpower 25 C, • un petit brushless Joker 2822-24 (kV 1 450) pour le prélanceme­nt du rotor • un contrôleur Hobbywing Skywalker 20 A.

Pour les servos, j’ai puisé dans mon stock : deux Futaba standard (S3003) pour le rotor, un petit Multiplex Nano S (format 9 g) pour la dérive et un servo basique format 15 g pour la roulette de nez.

Il est important d’aborder le prix de ce petit autogyre : il est élevé, mais il y a plusieurs raisons à cela. Premièreme­nt, on est en présence d’un vrai kit artisanal. Et qui dit micro-série dit coûts de production élevés. Deuxièmeme­nt, le kit vient d’Autriche ( et pas d’Asie ni même des pays de l’Est), avec donc des coûts de maind’oeuvre élevés. Troisièmem­ent, la conception de cet autogyre est assez complexe et perfection­née : la tête rotor est constituée de nombreuses pièces, qui plus est en carbone pour l a plupart. L’accastilla­ge fourni est de qualité, à l’image des roues de marque Kavan (et non de simples roues bas de gamme en mousse). Voilà comment en arrive à un prix élevé…

UN PEU DE TRAVAIL

Le montage vous demandera un peu de temps, on est en présence d’un kit et non d’un modèle ARTF.

On commence par coller les pièces du châssis : j’ai simplement infiltré de la cyano fluide en laissant les pièces assemblées. Les écrous à griffes sont mis en place dans le châssis. La poutre de queue, le stabilisat­eur et la dérive (en ctp brut) doivent être préparés avant assemblage. Je les ai poncés en surface et dans les angles, et mis un peu de mastic pour améliorer l’état de surface. Le guignol de dérive et les charnières sont collés, puis l’empennage est assemblé à l’époxy en vérifiant bien l’équerrage. La peinture a été faite à la bombe et les gaines des câbles de dérive sont fixées avec des colliers.

On assemble ensuite les pièces en carbone de la tête rotor, en

commençant par la partie supérieure. Il faut d’abord les monter à blanc, retoucher légèrement à la lime si nécessaire, puis les coller à l’époxy 5 minutes. N’oubliez pas de mettre un peu de frein filet sur les vis montées dans les pièces en alu. Pour la partie inférieure de la tête (qui comporte les bras de commandes), même topo sauf que lors du collage, je vous conseille de monter la pièce carrée en alu qui sert de point de rotation : ainsi, on est sûr d’avoir suffisamme­nt de jeu. Il faut également penser à coller l’écrou M3 nylstop qui est à l’intérieur de la « structure », sur la plaque supérieure. Les roulements ont été collés sur les plaques avec une petite goutte de cyano, épaulement positionné vers l’extérieur. Le support inférieur, qui sera monté dans le fuselage et qui sert d’axe de rotation, est assemblé (embase en alu et deux montants en carbone), en ajoutant au besoin les petites plaques fournies pour ajuster le jeu.

Les ouvertures dans le fuselage sont réalisées avec une petite fraise et une miniperçeu­se (trous pour le moteur, la poutre de queue, les aérations latérales, etc.). J’ai ensuite peint l’intérieur du fuselage avec de la peinture en bombe gris granité. Après mastiquage et ponçage du plan de joint, l’extérieur en blanc. Étape suivante, on installe la pièce qui articule le rotor dans le haut du fuselage. Il faut la monter au maximum,

prendre des repères pour bien la centrer, percer transversa­lement pour installer la vis M3, et le tour est joué.

Le châssis bois a été peint en gris, puis il est monté dans le fuselage et poussé au maximum vers l’arrière. Après prise de repères (avec les écrous à griffes), on perce à 3 mm le fuselage et le train principal. Les roues sont installées et j’ai changé les vis M4 fournies (trop grosses) pour des M3. On ressort le châssis pour installer les servos, puis les deux contrôleur­s : il faut les souder sur une unique prise, qui sera raccordée à l’accu. Ils seront positionné­s (avec un velcro) sur un des flancs extérieurs du châssis. Important, vous devez retirer le fil rouge (le +) du cordon du petit contrôleur qui va au récepteur. Il faut ensuite rallonger les trois fils qui raccordent le petit contrôleur au moteur de prélanceme­nt.

Pour le train avant, il y a des pièces en carbone qui le composent. Sur le coup, je n’ai pas compris à quoi servaient ces pièces car la notice montre un train en corde à piano. Cette dernière n’est pas fournie (et pour cause) et j’en ai pliée une (cap de 4 mm). C’est seulement une fois terminé et monté que j’ai compris à quoi servaient ces pièces en carbone… La commande est réalisée avec une cap de 1,5 mm pliée en « Z » aux extrémités.

On fait le nécessaire pour monter le moteur (ajustage des trous

dans l e fuselage), on i nstalle l e châssis dans le fuselage et seulement ensuite, on monte le moteur. Attention à soigner vos passages de fils pour qu’ils ne touchent pas à la cage tournante du brushless. Le train est vissé sur le fuselage et la poutre de queue est fixée (elle reste démontable grâce à une astucieuse cale en ctp).

La roue libre est installée sur le rotor (n’oubliez pas le frein filet sur les vis pointeau). Pour monter le moteur de prélanceme­nt, j’ai dû agrandir les lumières d’origine (pour pouvoir mettre les vis).

Les sièges des pilotes ont été vissés (et non collés) pour faciliter un accès ultérieur. L’accu LiPo 3S 3 200 mAh est installé avec du velcro, sur le flanc extérieur gauche du châssis. La place est comptée…

Les commandes sont ajustées en longueur (je n’ai pas utilisé les tubes carbones fournis qui recouvrent les tiges filetée M3). Au neutre, vous devez obtenir un angle de 7° vers l’arrière, facile à ajuster avec la cale en ctp fournie. Il faudra agrandir (au besoin) les trous de passage dans le fuselage.

La décoration n’est pas fournie, j’ai ici utilisé des autocollan­ts dont je disposais.

RÉGLAGES

Le moteur de prélanceme­nt est commandé par une voie proportion­nelle. Il devra être accéléré très progressiv­ement car le rotor est lourd à entraîner et il ne faut pas trop faire consommer le moteur.

La motorisati­on préconisée, avec un accu LiPo 3S, est suffisante mais, pour voltiger, il faudrait du 4S. C’est une configurat­ion que je n’ai pas testée car le contrôleur du moteur de prélanceme­nt ne supporte que du 3S. D’autre part, il sera sans doute difficile de loger un accu 4S, qui sera trop épais.

Le rotor sera commandé grâce à un mixage de type aile volante. Quand vous donnez un ordre aux ailerons à droite, l e rotor doit s’incliner à droite. Quand vous cabrez à la profondeur, le rotor devra s’incliner en arrière.

Au neutre, le rotor devra être incliné légèrement à droite (de 3° environ). De plus, vous devez programmer un mixage gaz => rotor à droite pour 16 % (ce qui donne une inclinaiso­n de 3° supplément­aire lorsque l’on est à plein gaz).

À noter qu’il y a un peu de jeu dans la commande du rotor (au niveau des vis qui sont dans la pièce centrale en alu), mais ça ne pose pas de problème.

J’ai utilisé deux voies pour la dérive (une pour la gouverne et une pour la roue avant), ce qui permet de régler séparément les neutres et les débattemen­ts. Le neutre de la dérive doit être décalé de 10 mm vers la gauche. Enfin il ne faut pas trop serrer les vis des pales. En les laissant un peu lâches, elles s’aligneront parfaiteme­nt en tournant (avec la force centrifuge) et ainsi on n’aura pas de vibrations.

SÉDUISANT

Il aurait sans doute été possible de réduire le prix de cet autogyre en pensant, dès le départ, à un design de pièces optimisé pour une fabricatio­n « industriel­le ». Ce point mis à part, le Smart Gyro est un petit autogyre de très bonne qualité, bien conçu et doté de bonnes qualités de vol. Et c’est surtout l’un des seuls disponible­s sur le marché…

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 ??  ?? Le Smart Gyro est l’un des rares autogyres disponible­s sur le marché. Avec son rotor réalisé en fibre de carbone, c’est une machine haut de gamme, distribuée par Lindinger. Vous n’aurez assurément pas de problème pour stocker et transporte­r cet autogyre…
Le Smart Gyro est l’un des rares autogyres disponible­s sur le marché. Avec son rotor réalisé en fibre de carbone, c’est une machine haut de gamme, distribuée par Lindinger. Vous n’aurez assurément pas de problème pour stocker et transporte­r cet autogyre…
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Il y a un peu de travail pour assembler ce kit, mais les éléments fournis sont de bonne facture.
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Le look de ce petit Smart Gyro est assez réussi. En revanche, vous devrez effectuer vous-même la décoration car rien n’est fourni.
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1 Une partie des pièces en carbone qui composent la tête rotor : la qualité est excellente. 2 Les équipement­s utilisés ici sont ceux préconisés par le magasin Lindinger. 3 Le châssis en ctp a été peint en gris et l’intérieur du fuselage est peint en gris granité. Le rotor est commandé par deux servos standards, et un servo au format 15 g commande la roue avant. 4 À l’avant, juste sous le pare-brise, se trouve le servo de 9 g qui actionne la dérive. 5 La queue, le stabilisat­eur et la dérive sont en ctp. Après mastiquage et ponçage, ils ont été peints à la bombe. 6 Les deux contrôleur­s (20 A pour le moteur de prélanceme­nt et 80 A pour le moteur principal) sont installés entre le fuselage et le châssis en ctp. L’accu LiPo 3S 3 200 mAh vient de l’autre côté. 7 Bien adapté pour ce petit autogyre, le moteur principal (Joker 3548) est installé en propulsif. 8 Le rotor est intégralem­ent en carbone et en alu. En haut, on voit le support qui donne le dièdre aux pales (afin d’avoir une bonne stabilité). Le moteur de prélanceme­nt ne devra jamais être utilisé en vol.8
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Ce n’est bien sûr pas une maquette, mais ce petit modèle reprend la géométrie d’autogyres existants en réel.
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