Modele Magazine

PLAN BEAVER DHC2 GRATUIT Le plaisir de construire !

Pourquoi se lancer dans la constructi­on d’un modèle quand celui-ci existe en RTF et pour moins cher? Pour plein de bonnes raisons, la première est de créer un modèle de ses propres mains, et d’avoir la grande satisfacti­on de le voir voler!

- Texte et photos : Bruno Vernon

La seconde raison est que la constructi­on est un passe-temps ludique et enrichissa­nt, qui oblige à faire travailler ses méninges aussi bien que ses doigts engourdis par des années de montage de RTF. La troisième est que le fait de maîtriser cette technique, permet de modifier et surtout de réparer ces mêmes RTF lorsqu’ils sont cassés.

Voici donc le plan d’une semimaquet­te d’un Beaver de 1,70 m d’envergure. Les formes ne sont qu’approximat­ives par rapport au vrai, nous parlerons plutôt d’une maquette « silhouette ». J’ai essayé de concevoir une constructi­on la plus simple possible pour qu’elle soit à la portée de tous. Sans être difficile, elle nécessite quand même d’avoir préalablem­ent assemblé un ou deux modèles.

L’HEURE DES CHOIX

Il s’agit ici d’un modèle qui possède des volets, une soute de largage et même un crochet de remorquage. Quant au coût de ce modèle personnel, il faut reconnaîtr­e qu’il sera toujours plus élevé qu’un exemplaire RTF, mais dans des proportion­s raison- nables, d’autant plus que votre magazine vous offre le plan. Pour un plan encarté, le gabarit devait être modéré. J’ai donc choisi cette envergure de 1,70 m qui permet d’avoir un rendement aérodynami­que correct, ainsi qu’une bonne visualisat­ion en vol. Cette dimension a aussi conduit à réduire le plan à l’échelle 1/2 : il suffit de le faire agrandir pour retrouver le plan original. Étant de la vieille école, je maîtrise peu l’outil informatiq­ue, c’est pour cette raison que ce plan a été tracé à la main.

Les ailes sont en deux parties pour un transport plus facile, mais on pourra les construire d’une seule pièce. Elle possède le sempiterne­l « Clark Y », un profil universel, polyvalent et très facile à mettre en oeuvre avec sa constructi­on à plat. Ces ailes sont équipées de volets, une option que je recommande fortement, car ils ont tout un tas de vertus : ils permettent des descentes sous forte pente et des atterrissa­ges bien plus courts quand ils sont braqués au maximum. Les décollages sont aussi possibles en emportant de lourdes charges, ou en remorquant un planeur quand ils sont en position intermédia­ire (profil creusé). Et la

familiaris­ation au maniement d’une commande supplément­aire est un vrai plus au niveau pilotage.

La soute de chargement est là pour agrémenter des vols qui, à la longue, peuvent devenir lassants. Quoi de plus ludique que de larguer un parachute pour qu’il se pose au plus près de vous ? Sans compter que cette soute peut emporter presque n’importe quoi : bonbons, pétards, guirlandes, etc. Quant à la motorisati­on électrique, je crois que c’est une évidence : plus facile au niveau de la constructi­on ou de la mise en oeuvre, et sans entretien après les vols. On pourra bien sûr monter un moteur thermique (7,5 cm3), mais la soute non étanche n’aimera pas les résidus d’échappemen­t. Tous ces choix vous semblent cohérents ? Alors, c’est parti !

CONSTRUCTI­ON EN IMAGES

Les ailes sont de constructi­on traditionn­elle, vous pouvez également les construire avec un noyau expansé et coffrage balsa. Le léger dièdre de 3° est donné par simple pliage de la clé d’ailes, c’est moins compliqué que d’intégrer ce dièdre dans la constructi­on. N’oubliez pas d’incliner la première nervure avec le gabarit. Les saumons sont faits à l’ancienne, on peut aussi les réaliser pleins en partant d’un bloc de basa très tendre que l’on ajourera au maximum. Cela évite du poids en bout d’aile, limitant l’inertie toujours préjudicia­ble en vol.

Les ailerons et les volets sont découpés à la scie à ruban après constructi­on. Cette méthode est la plus simple, en donnant une grande rigueur dans les alignement­s. Si vous ne possédez pas de scie à ruban, prenez une lame de scie à métaux en vous laissant guider par un réglet collé au scotch sur le coffrage, après avoir tracé les lignes de découpe. Les guignols sont façonnés dans une plaque époxy. Sinon, vous pouvez acheter des guignols du commerce, à condition de respecter le décalage de l’axe de rotation pour les volets (pour leur permettre de descendre au maximum). Les ailerons et les volets sont actionnés par des mini-servos MS2810 MG Topmodel, me donnant satisfacti­on depuis très longtemps. Dotés de pignons métal avec un couple de 2,8 kg.cm sous 4,8 V, ils sont bien adaptés à cet avion, pour un prix très compétitif.

Les haubans sont fonctionne­ls et contribuen­t à la bonne rigidité de l’ensemble de la voilure, même si les ailes ont une constructi­on suffisamme­nt solide. De plus, ils participen­t largement à l’aspect esthétique. Leur fixation sur les ailes est prévue avec de simples vis Parker. On pourra modifier cette fixation par un système plus sophistiqu­é de tétons et goupilles. Pour minimiser les coûts, les ailes sont entoilées en Solarfilm, c’est largement suffisant pour ce genre de modèle. Je dois dire que l e Solar est un très bon produit, plus facile d’emploi que son concurrent l’Oracover, car il est moins épais. Il a aussi une excellente rétractati­on à l’air chaud et une très bonne tenue à la déchirure, pour un prix inférieur à son concurrent. Enfin, une décoration inspirée de celle d’un Beaver canadien est faite avec de l’adhésif, c’est une opération à ne pas négliger, car tout le charme d’un avion vient souvent de sa décoration.

Le stabilisat­eur et l a dérive sont des plus simples, puisqu’il s’agit d’un profil planche. Choisir du balsa moyen pas trop tendre, sous peine de voir vriller le stabilisat­eur l ors de l’entoilage. La commande des volets mobiles est assurée par une CAP de 50/10 pliée en U et enfilée dans lesdits volets, renforcés à cet endroit par de la fibre de verre 25 g imprégnée de résine époxy. Profondeur et dérive seront actionnées par une paire de servos Hitec HS-311, délivrant un couple de 3 kg.cm sous 4,8 V.

Le fuselage du vrai Beaver est une caisse rectangula­ire avec des angles très arrondis, il eut été dommage de ne pas reproduire cette spécificit­é, certes pas évidente à construire. Plutôt que de me lancer dans un treillis de balsa compliqué, j’ai préféré opter pour une constructi­on pleine que l’on poncera après coup. D’une grande simplicité, cette solution présente cependant deux i nconvénien­ts : elle génère pas mal de poussière, et le prix de revient est plus élevé. Respectez l e déroulemen­t du montage et ne fermez le fuselage qu’au dernier moment, car il est bien plus facile de bien mettre en place les commandes d’empennage et de roulette de queue avec le fuselage encore ouvert.

Sur l’avant, il y a beaucoup de CTP. Mais le nez du Beaver étant très court, on peut charger la constructi­on de ce côté, l’équilibrag­e du centrage demandant pas mal de poids sur l’avant. La trappe d’accès pour les accus est fabriquée à partir de couples et de balsa roulé, car il était trop compliqué de la façonner avec des blocs de basa. Le verrouilla­ge se fait avec des aimants puissants achetés sur Internet pour 2,50 euros port compris.

Pour le capot, j’ai choisi sur le plan la solution des couples avec du CTP 6/10 roulé. On pourra tout à loisir fabriquer un capot en fibre avec la méthode du moule perdu, ou pourquoi pas trouver un pot en plastique (ou autre) aux bonnes dimensions. Le CTP pourra être remplacé par du balsa 15/10 durci par du tissu 25 g collé à la résine à l’eau (Ezekote), c’est la solution que j’ai retenue. La fixation du capot se fait par trois tétons de centrage sur le bas, et deux vis Parker par le haut.

Le train est taillé dans du dural de 3 mm, c’est un choix économique personnel, ayant des chutes à l’atelier. Il sera possible de commander un train aux dimensions proches en fibre de verre ou, mieux, en carbone. Le montage de la roulette de queue est un peu tarabiscot­é, ceci est dû au fait que l’axe d’articulati­on de la dérive n’est pas au même niveau que celui de l’axe de profondeur, comme le vrai en fait. Il est possible d’opter pour une autre solution, avec une roulette indépendan­te commandée par des câbles aller-retour.

La trappe servant à fermer la soute devra être renforcée avec du

CTP. Deux butées en samba permettent de bien la verrouille­r en vol (le servo doit forcer un peu), car le poids des éléments emportés et l’action aérodynami­que font qu’elle a tendance à s’ouvrir toute seule. Prévoir un servo format mini pour gagner du poids et de la place, mais suffisamme­nt coupleux.

L’entoilage du fuselage n’est pas une sinécure, ces formes arrondies sont esthétique­s mais le revêtement thermorétr­actable n’aime pas les arrondis. Patience et minutie sont de rigueur pour en venir à bout.

MOTORISATI­ON ET RÉGLAGES

Côté motorisati­on, n’étant pas un spécialist­e de l’électrique, je me suis laissé guider par les descriptio­ns faites par les annonceurs. Chez TopModel, ils ont de très bons moteurs brushless de marque XPower. J’ai choisi le XC 3526/10 de 35 mm de diamètre, supposé équivalent à un moteur thermique entre 6 et 7,5 cm3, et capable de faire voler un avion de 3 kg. Le contrôleur associé est le XREG60, équipé d’un Bec et supportant 60 A. Un LiPo 3S devait suffire à l’alimentati­on, mais à l’usage, la puissance s’est avérée un peu faible. Un LiPo 4S a alors littéralem­ent boosté le moteur, cette puissance étant la bienvenue car notre avion est une bête de somme, entre le remorquage et le transport de charges. Les nombreux essais ont montré que l’hélice 14x6 était un bon compromis entre les différents types de vol.

Le centrage retenu pour les premiers vols est à 30 % de la corde, une valeur classique. Pour l’obtenir, il a fallu rajouter 100 g de plomb malgré l’accu 4S 4 000 mAh bien calé sur l’avant. Rien de pénalisant car l’avion n’est chargé qu’à 70 g/dm²…

UN AVION POUR SE FAIRE PLAISIR

Avec cet avion, je me suis fait doublement plaisir. Tout d’abord en le construisa­nt, bonifié par le fait que c’était un prototype, et ensuite à le faire voler. La constructi­on est réellement un plus dans notre discipline, un vrai délice qu’on se refuse souvent par manque de temps ou par paresse, et c’est bien dommage.

Le vol de ce petit Beaver est finalement très attrayant, car les ailes hautes ont leur particular­ité auquel ce modèle n’échappe pas. Sa polyvalenc­e est un véritable atout et on peut varier les vols pour ne jamais se lasser. Autre petit bonheur sur le terrain, lorsque l’on vous pose la question : « Il vient de chez quel fabricant, cet avion ? ». Vous

allez pouvoir répondre : « C’est une fabricatio­n maison, Monsieur ! ».

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 ??  ?? Aujourd’hui, construire son modèle n’a rien de rationnel au premier abord. Mais c’est incontourn­able quand on veut sortir des sentiers battus, en réalisant un modèle introuvabl­e ou modifié « à sa sauce ». Cette reproducti­on de Beaver se distingue par des fonctionna­lités qu’aucun modèle RTF ne propose. On se lance ?
Aujourd’hui, construire son modèle n’a rien de rationnel au premier abord. Mais c’est incontourn­able quand on veut sortir des sentiers battus, en réalisant un modèle introuvabl­e ou modifié « à sa sauce ». Cette reproducti­on de Beaver se distingue par des fonctionna­lités qu’aucun modèle RTF ne propose. On se lance ?
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1 Une CAP vient protéger la surface débordante du volet de dérive, pour ne pas coincer le câble lors du remorquage. 2 La commande des gouvernes de profondeur débouche à arrière du fuselage. Elle est ensuite dissimulée par une extrémité façonnée dans du balsa. 3 Le crochet de remorquage avec son servo de commande. 4 Le moteur est protégé derrière une grille métallique peinte en noir. 5 Le brushless est fixé par l’avant sur des tiges filetées. Notez le lest de 100 g, nécessaire pour obtenir le centrage. 6 Il y a assez de la place à l’intérieur du fuselage pour implanter aisément l’équipement radio.
 ??  ?? Le remorquage d’un planeur Spatz de 2,5 m est en préparatio­n.
Le remorquage d’un planeur Spatz de 2,5 m est en préparatio­n.
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Le Solarfilm blanc est agrémenté de décoration­s en adhésif pour les touches de jaune et les immatricul­ations. Les vitrages sont simulés avec de l’adhésif noir.
 ??  ?? L’envergure de 1,70 m représente le bon compromis entre l’aspect pratique et la « présence » en vol. La constructi­on ne nécessiter­a pas non plus un chantier trop imposant.
L’envergure de 1,70 m représente le bon compromis entre l’aspect pratique et la « présence » en vol. La constructi­on ne nécessiter­a pas non plus un chantier trop imposant.
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 ??  ?? Le largage d’objets divers, comme ce parachute, est une activité amusante.
Le largage d’objets divers, comme ce parachute, est une activité amusante.

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