PLAN BEAVER DHC2 GRATUIT Le plaisir de construire !
Pourquoi se lancer dans la construction d’un modèle quand celui-ci existe en RTF et pour moins cher? Pour plein de bonnes raisons, la première est de créer un modèle de ses propres mains, et d’avoir la grande satisfaction de le voir voler!
La seconde raison est que la construction est un passe-temps ludique et enrichissant, qui oblige à faire travailler ses méninges aussi bien que ses doigts engourdis par des années de montage de RTF. La troisième est que le fait de maîtriser cette technique, permet de modifier et surtout de réparer ces mêmes RTF lorsqu’ils sont cassés.
Voici donc le plan d’une semimaquette d’un Beaver de 1,70 m d’envergure. Les formes ne sont qu’approximatives par rapport au vrai, nous parlerons plutôt d’une maquette « silhouette ». J’ai essayé de concevoir une construction la plus simple possible pour qu’elle soit à la portée de tous. Sans être difficile, elle nécessite quand même d’avoir préalablement assemblé un ou deux modèles.
L’HEURE DES CHOIX
Il s’agit ici d’un modèle qui possède des volets, une soute de largage et même un crochet de remorquage. Quant au coût de ce modèle personnel, il faut reconnaître qu’il sera toujours plus élevé qu’un exemplaire RTF, mais dans des proportions raison- nables, d’autant plus que votre magazine vous offre le plan. Pour un plan encarté, le gabarit devait être modéré. J’ai donc choisi cette envergure de 1,70 m qui permet d’avoir un rendement aérodynamique correct, ainsi qu’une bonne visualisation en vol. Cette dimension a aussi conduit à réduire le plan à l’échelle 1/2 : il suffit de le faire agrandir pour retrouver le plan original. Étant de la vieille école, je maîtrise peu l’outil informatique, c’est pour cette raison que ce plan a été tracé à la main.
Les ailes sont en deux parties pour un transport plus facile, mais on pourra les construire d’une seule pièce. Elle possède le sempiternel « Clark Y », un profil universel, polyvalent et très facile à mettre en oeuvre avec sa construction à plat. Ces ailes sont équipées de volets, une option que je recommande fortement, car ils ont tout un tas de vertus : ils permettent des descentes sous forte pente et des atterrissages bien plus courts quand ils sont braqués au maximum. Les décollages sont aussi possibles en emportant de lourdes charges, ou en remorquant un planeur quand ils sont en position intermédiaire (profil creusé). Et la
familiarisation au maniement d’une commande supplémentaire est un vrai plus au niveau pilotage.
La soute de chargement est là pour agrémenter des vols qui, à la longue, peuvent devenir lassants. Quoi de plus ludique que de larguer un parachute pour qu’il se pose au plus près de vous ? Sans compter que cette soute peut emporter presque n’importe quoi : bonbons, pétards, guirlandes, etc. Quant à la motorisation électrique, je crois que c’est une évidence : plus facile au niveau de la construction ou de la mise en oeuvre, et sans entretien après les vols. On pourra bien sûr monter un moteur thermique (7,5 cm3), mais la soute non étanche n’aimera pas les résidus d’échappement. Tous ces choix vous semblent cohérents ? Alors, c’est parti !
CONSTRUCTION EN IMAGES
Les ailes sont de construction traditionnelle, vous pouvez également les construire avec un noyau expansé et coffrage balsa. Le léger dièdre de 3° est donné par simple pliage de la clé d’ailes, c’est moins compliqué que d’intégrer ce dièdre dans la construction. N’oubliez pas d’incliner la première nervure avec le gabarit. Les saumons sont faits à l’ancienne, on peut aussi les réaliser pleins en partant d’un bloc de basa très tendre que l’on ajourera au maximum. Cela évite du poids en bout d’aile, limitant l’inertie toujours préjudiciable en vol.
Les ailerons et les volets sont découpés à la scie à ruban après construction. Cette méthode est la plus simple, en donnant une grande rigueur dans les alignements. Si vous ne possédez pas de scie à ruban, prenez une lame de scie à métaux en vous laissant guider par un réglet collé au scotch sur le coffrage, après avoir tracé les lignes de découpe. Les guignols sont façonnés dans une plaque époxy. Sinon, vous pouvez acheter des guignols du commerce, à condition de respecter le décalage de l’axe de rotation pour les volets (pour leur permettre de descendre au maximum). Les ailerons et les volets sont actionnés par des mini-servos MS2810 MG Topmodel, me donnant satisfaction depuis très longtemps. Dotés de pignons métal avec un couple de 2,8 kg.cm sous 4,8 V, ils sont bien adaptés à cet avion, pour un prix très compétitif.
Les haubans sont fonctionnels et contribuent à la bonne rigidité de l’ensemble de la voilure, même si les ailes ont une construction suffisamment solide. De plus, ils participent largement à l’aspect esthétique. Leur fixation sur les ailes est prévue avec de simples vis Parker. On pourra modifier cette fixation par un système plus sophistiqué de tétons et goupilles. Pour minimiser les coûts, les ailes sont entoilées en Solarfilm, c’est largement suffisant pour ce genre de modèle. Je dois dire que l e Solar est un très bon produit, plus facile d’emploi que son concurrent l’Oracover, car il est moins épais. Il a aussi une excellente rétractation à l’air chaud et une très bonne tenue à la déchirure, pour un prix inférieur à son concurrent. Enfin, une décoration inspirée de celle d’un Beaver canadien est faite avec de l’adhésif, c’est une opération à ne pas négliger, car tout le charme d’un avion vient souvent de sa décoration.
Le stabilisateur et l a dérive sont des plus simples, puisqu’il s’agit d’un profil planche. Choisir du balsa moyen pas trop tendre, sous peine de voir vriller le stabilisateur l ors de l’entoilage. La commande des volets mobiles est assurée par une CAP de 50/10 pliée en U et enfilée dans lesdits volets, renforcés à cet endroit par de la fibre de verre 25 g imprégnée de résine époxy. Profondeur et dérive seront actionnées par une paire de servos Hitec HS-311, délivrant un couple de 3 kg.cm sous 4,8 V.
Le fuselage du vrai Beaver est une caisse rectangulaire avec des angles très arrondis, il eut été dommage de ne pas reproduire cette spécificité, certes pas évidente à construire. Plutôt que de me lancer dans un treillis de balsa compliqué, j’ai préféré opter pour une construction pleine que l’on poncera après coup. D’une grande simplicité, cette solution présente cependant deux i nconvénients : elle génère pas mal de poussière, et le prix de revient est plus élevé. Respectez l e déroulement du montage et ne fermez le fuselage qu’au dernier moment, car il est bien plus facile de bien mettre en place les commandes d’empennage et de roulette de queue avec le fuselage encore ouvert.
Sur l’avant, il y a beaucoup de CTP. Mais le nez du Beaver étant très court, on peut charger la construction de ce côté, l’équilibrage du centrage demandant pas mal de poids sur l’avant. La trappe d’accès pour les accus est fabriquée à partir de couples et de balsa roulé, car il était trop compliqué de la façonner avec des blocs de basa. Le verrouillage se fait avec des aimants puissants achetés sur Internet pour 2,50 euros port compris.
Pour le capot, j’ai choisi sur le plan la solution des couples avec du CTP 6/10 roulé. On pourra tout à loisir fabriquer un capot en fibre avec la méthode du moule perdu, ou pourquoi pas trouver un pot en plastique (ou autre) aux bonnes dimensions. Le CTP pourra être remplacé par du balsa 15/10 durci par du tissu 25 g collé à la résine à l’eau (Ezekote), c’est la solution que j’ai retenue. La fixation du capot se fait par trois tétons de centrage sur le bas, et deux vis Parker par le haut.
Le train est taillé dans du dural de 3 mm, c’est un choix économique personnel, ayant des chutes à l’atelier. Il sera possible de commander un train aux dimensions proches en fibre de verre ou, mieux, en carbone. Le montage de la roulette de queue est un peu tarabiscoté, ceci est dû au fait que l’axe d’articulation de la dérive n’est pas au même niveau que celui de l’axe de profondeur, comme le vrai en fait. Il est possible d’opter pour une autre solution, avec une roulette indépendante commandée par des câbles aller-retour.
La trappe servant à fermer la soute devra être renforcée avec du
CTP. Deux butées en samba permettent de bien la verrouiller en vol (le servo doit forcer un peu), car le poids des éléments emportés et l’action aérodynamique font qu’elle a tendance à s’ouvrir toute seule. Prévoir un servo format mini pour gagner du poids et de la place, mais suffisamment coupleux.
L’entoilage du fuselage n’est pas une sinécure, ces formes arrondies sont esthétiques mais le revêtement thermorétractable n’aime pas les arrondis. Patience et minutie sont de rigueur pour en venir à bout.
MOTORISATION ET RÉGLAGES
Côté motorisation, n’étant pas un spécialiste de l’électrique, je me suis laissé guider par les descriptions faites par les annonceurs. Chez TopModel, ils ont de très bons moteurs brushless de marque XPower. J’ai choisi le XC 3526/10 de 35 mm de diamètre, supposé équivalent à un moteur thermique entre 6 et 7,5 cm3, et capable de faire voler un avion de 3 kg. Le contrôleur associé est le XREG60, équipé d’un Bec et supportant 60 A. Un LiPo 3S devait suffire à l’alimentation, mais à l’usage, la puissance s’est avérée un peu faible. Un LiPo 4S a alors littéralement boosté le moteur, cette puissance étant la bienvenue car notre avion est une bête de somme, entre le remorquage et le transport de charges. Les nombreux essais ont montré que l’hélice 14x6 était un bon compromis entre les différents types de vol.
Le centrage retenu pour les premiers vols est à 30 % de la corde, une valeur classique. Pour l’obtenir, il a fallu rajouter 100 g de plomb malgré l’accu 4S 4 000 mAh bien calé sur l’avant. Rien de pénalisant car l’avion n’est chargé qu’à 70 g/dm²…
UN AVION POUR SE FAIRE PLAISIR
Avec cet avion, je me suis fait doublement plaisir. Tout d’abord en le construisant, bonifié par le fait que c’était un prototype, et ensuite à le faire voler. La construction est réellement un plus dans notre discipline, un vrai délice qu’on se refuse souvent par manque de temps ou par paresse, et c’est bien dommage.
Le vol de ce petit Beaver est finalement très attrayant, car les ailes hautes ont leur particularité auquel ce modèle n’échappe pas. Sa polyvalence est un véritable atout et on peut varier les vols pour ne jamais se lasser. Autre petit bonheur sur le terrain, lorsque l’on vous pose la question : « Il vient de chez quel fabricant, cet avion ? ». Vous
allez pouvoir répondre : « C’est une fabrication maison, Monsieur ! ».