Modele Magazine

TRAJECTOIR­E Épisode 2 : fiabiliser

Épisode 2 : fifiabilis­er Le mois dernier, nous avons mis votre planeur en mesure d’être bien réglé. Avant de finaliser la mise au point, il faut continuer à optimiser votre machine afin de la fiabiliser. La rubrique pratique de Pierre Alban

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Avec une trentaine de planeurs équipés, j e crois pouvoir dire ce qui fonctionne. J’ai bien entendu aussi équipé quelques avions et ce qui va suivre est tout à fait valable pour d’autres catégories, jets y compris. Mercantili­sme sûrement, on perd son temps et son argent à compliquer les choses depuis des fondations instables, au lieu de faire simple, logique et fiable dès le début. Il en va ainsi de nos installati­ons radio jusqu’à nos chargeurs, où l’on se torture l’esprit en oubliant les fondamenta­ux.

CHARGEZ ÉQUILIBRÉ !

L’utilisatio­n d’accus Lithium s’est généralisé­e, que ce soit pour la réception ou pour la propulsion. On rappelle que ce type d’accu est composé d’un assemblage d’éléments et qu’au fil des cycles charges/décharges, des déséquilib­res de tension peuvent apparaître entre les éléments (c’est surtout vrai sur les LiPo). Pour cette raison, les chargeurs sont presque tous équipés d’équilibreu­rs. 99 % des chargeurs fonctionne­nt sur le même principe pour équilibrer les accus LiXx : la charge se fait par les bornes « + » et « - », l’équilibrag­e s’opérant par la fameuse prise d’équilibrag­e. Mais vous êtes-vous posé la question de ce que cela sous-entendait concrèteme­nt ? Prenons un exemple, la charge d’un accu de 4000 mAh à 1C, donc une charge à 4 A. L’équilibreu­r intégré du chargeur ne peut souvent soustraire, au maximum, que 0,3 A ! Regardez les caractéris­tiques des chargeurs, c’est très faible. Quand tous les éléments sont plutôt bien équilibrés, tout va bien, mais si l’un vient à être plus bas ( cf. l’encadré p. 74) ? Le chargeur prend donc en compte le voltage total pour ajuster sa charge et non pas le voltage cellule par cellule (puisqu’il y a un soidisant équilibreu­r). Même en cas de déséquilib­re moyen, les cellules pleines risquent de recevoir beaucoup trop d’ampères, donc de dépasser la tension (voltage) fatidique. Dans notre exemple, 4,0 A - 0,3 A = 3,7 A. Votre « équilibreu­r » n’est pas assez efficace ! C’est une dangereuse farce, car ce qui arrive par le chargeur est dix fois trop important pour l’équilibreu­r. Le risque de dépasser les 4,20 V par cellule est donc bien réel. Pour remédier à cela, certains vont installer sur leurs accus des cartes BMS (Battery Management System). À notre échelle, c’est une solution compliquée pour un problème simple… En clair, on nous vend des usines à gaz qui « coûtent un bras », puis d’autres usines à gaz pour compenser les manquement­s des premiers. Il est en effet bien plus opportun d’une part d’avoir un chargeur de grande précision, c’est-à-dire qui gère le millième de volt, quand certains ne sont pas vraiment à un dixième de volt près, mais surtout qui puisse charger en amont, cellule par cellule. Et non pas le tout ensemble, avec un pseudo-équilibrag­e en aval. Un chargeur qui charge individuel­lement chaque cellule, avec une très grande précision qui plus est, c’est comme cela que l’on s’assure vraiment d’une charge optimale et sans risque de dépasser les paramètres. Charger cellule par cellule, cela voudrait dire que pour un accu en 6S il faudrait six chargeurs ? Techniquem­ent, oui, dans la pratique, ce chargeur magique existe et je l’utilise depuis trois ans avec grande satisfacti­on.

UNRC A9+: UN CHARGEUR PARFAIT

Le principe est donc de charger par la prise d’équilibrag­e (on ne branche rien sur les gros fils rouges et noirs). De par la section des fils d’équilibrag­e, cela limite à un courant de 4,5 A, c’est déjà beaucoup et très suffisant. Il m’arrive parfois de charger un Lipo de 12000 mAh de capacité, eh bien, c’est deux fois plus long, mais est-ce si grave ? L’avantage est tel que la totale sécurité apportée compense bien ce petit inconvénie­nt. Concrèteme­nt, ça se passe comment? Le réglage du chargeur est ici totalement différent, puisque l’on ne règle que deux paramètres : la tension de fin de charge et l’intensité de charge. La tension de fin de charge correspond au type d’accu que vous utilisez (c’est vous qui devez la connaître). La voici : un Lipo HV, c’est 4,30 V (maxi du chargeur), un Lipo = 4,2 V, un LiIon = 4,10 V et un LiFePo4 = 3,6 V. Pour l’intensité, c’est un peu comme d’habitude, sauf que vous pouvez brancher en même temps des accus de capacités différente­s. Donc on adaptera l’intensité à l’accu le plus petit. Le chargeur acceptant jusqu’à 9S, on peut brancher quatre batteries de 2S, ou bien une 3S et une 6S, etc. On fait ce que l’on veut car on charge chaque élément séparément. À l’utilisatio­n, c’est super pratique. Pour retrouver ses réglages (tension et intensité), on peut programmer des dizaines de mémoires. Ce chargeur demande en revanche, une alimentati­on stabilisée inférieure à 14 V. Le fabricant est très clair : au-dessus de 14 V, il y aura des dégâts. Aussi vendent-ils en pack, si on le souhaite, une alimentati­on stabilisée délivrant le bon voltage. Car mine de rien, la plupart des alimentati­ons du commerce délivrent un voltage supérieur à celui imposé (à part Graupner qui donne du 13,8 V). L’autre spécificit­é, c’est que la notice est en chinois, et de toute façon très succincte. Heureuseme­nt, on trouve des vidéos sur Youtube pour aider aux réglages, très simples au demeurant. Ceci étant, tous les chargeurs devraient être sur ce principe car c’est la seule façon pratique d’être sûr de ne pas survolter une ou plusieurs cellules de vos packs d’accu. Sinon, on peut trouver quelques accus protégés pour éviter les surtension­s ou bien des systèmes dits « BMS », mais pourquoi compliquer à vouloir se prémunir des effets de systèmes imparfaits, alors que l’on peut faire autrement à la base ? Astuce : on peut aussi changer l’affichage pour remplacer l’inten- sité en cours par l es ampères « mis » dans la batterie en appuyant sur la touche blanche de droite. Puis la blanche de gauche pour revenir à l’intensité en cours. On trouve parfois ce chargeur en Europe sous une autre livrée, mais il n’est pas moins facile de le commander dans son pays d’origine. Il existe en 6S ou 9 S pour quelques

« DONC ON ADAPTERA L’INTENSITÉ À L’ACCU LE PLUS PETIT »

dizaines de dollars. Par rapport à la sécurité obtenue et la facilité au quotidien, c’est vraiment un achat indispensa­ble, qui règle bien des problèmes de sécurité. J’ai acheté le mien chez myrcmart.com, il faut parfois attendre pour en avoir de disponible.

FIABILITÉ DU PLANEUR : UN MODÈLE ÉPROUVÉ

On m’interroge souvent sur l’équipement d’un planeur électrique. Là aussi il y a des solutions compliquée­s, des plus simples, et il y a le matériel que j’utilise aujourd’hui. Je crois pouvoir dire, et l’expérience l’a prouvé, que je suis arrivé à un équipement de mes planeurs très fiable, pas compliqué ni hors de prix. Une trentaine de modèles ont été équipés comme décrit ci-dessous, et jamais je n’ai eu le moindre souci.

UNE ANECDOTE SIGNIFICAT­IVE

À 1300 €, le E Tornado de RCRCM n’est pas le genre de F3F électrique qui souffre l’à peu près. Mais c’est une machine fantastiqu­e qui fait le travail à la fois d’un planeur de durée et de vitesse. Je l’utilise donc souvent. Comme beaucoup de ses frères F3F, il permet une figure que j’apprécie, le déclenché. Or, comme je mets toujours plus de débattemen­ts que recommandé, le déclenché est spectacula­ire ! Cabré à fond, ailerons dans les coins, réalisé avec une vitesse importante, le planeur semble heurter un mur et se transforme en boomerang (ce qui va suivre m’a calmé un peu !). Ce jour-là, la contrainte a été telle sur la profondeur qu’une lèvre d’un demi-stabilisat­eur est passée au-dessus de la peau et s’est bloquée plein cabré. Si j’avais mis moins de débattemen­t, cela ne serait pas arrivé... Le servo numérique concerné s’est trouvé bloqué, engendrant une consommati­on hors norme. Premier point. Passons sur le rodéo qui s’ensuivit, le planeur a pu être posé à plat, mais un peu loin. Second point : un peu ébranlé par le stress, j’ai fait l’erreur de poser à terre ma radio. Malheureus­ement, avec le 2,4 GHz, quand les antennes TX et Rx sont dans l’herbe, ça ne porte pas bien loin. Le récepteur s’est donc mis en fail safe bêtement, pour des raisons de longueurs de fil et d’agencement dans le modèle, je venais juste de modifier l’attributio­n des voies sur mon récepteur (sans refaire un nouveau fail safe). La voie des gaz ne se trouvait alors plus à son ancien emplacemen­t. Bref, quand le fail safe s’est déclenché, il a mis le moteur en route, au sol. Argh ! J’ai donc trouvé le planeur intact, mais avec le moteur et le contrôleur (de la marque YEP) brûlant. De retour au terrain, près de la radio, une fois débloqué le volet du demi stab, j’ai rebranché le tout. Le moteur ne tournait plus mais la radio fonctionna­it encore. Autrement dit, le contrôleur qui alimente la radio par son BEC, malgré la surconsomm­ation du servo bloqué et celle du moteur également bloqué avait rendu l’âme à la propulsion, mais avait conservé l’alimentati­on de la radio. Le contrôleur a tenu bon, j’appelle ça un test concluant ! Copie des contrôleur­s YGE très utilisés outre-Rhin et bien entendu hautement recommanda­bles, j’utilise la gamme des YEP. Et cela de la mousse au grand planeur tout plastique. Ils ont le « défaut » d’arri-

« BREF, QUAND LE FAIL SAFE S’EST DÉCLENCHÉ, IL A MIS LE MOTEUR EN ROUTE, AU SOL »

ver avec une programmat­ion pour hélico, et donc il faut la carte de programmat­ion pour les paramétrer à nos besoins. Dans la gamme, il y a deux versions distinctes, celle avec un BEC 6 A et celle avec un BEC 12 A. La première délivre 5,5 V, la seconde permet différents voltages, utiles pour les servos HV ou, à l’autre bout de l’échelle, pour les servos qui ne supportent pas plus que 5,3 V. Alternativ­e : le contrôleur Castle Creation Talon 80 propose un BEC de 12 A en pointe, j’en ai eu, c’est très bien aussi, mais encombrant.

PROGRAMMAT­ION

Selon que votre contrôleur YEP aura une ou deux prises, le branchemen­t à la carte ne sera pas le même. Vous devez entendre les BIP de contrôle. Si vous ne les entendez pas, vos changement­s ne seront pas pris en compte, vos branchemen­ts n’étant pas bons, et ce même si les diodes rouges de la carte fonctionne­nt. Ensuite, vous devez savoir que sur les deux pages, la carte s’ouvre sur celle des réglages avions, celle visible quand le « livret » est fermé. En appuyant ensuite sur les deux boutons de gauche, on passe sur la page hélico (diodes clignotant­es), donc la seconde page, collée à la carte, où il faudra désactiver le mode « governor » et régler le mode « start-up speed » sur « plane fast »… Bien entendu (en page 1), on activera le frein, le type de coupure moteur (cut off pour moi), la tension basse des LiPo et le nombre d’éléments du pack d’accus compris entre 4 et 12. Mais alors comment ça se passe avec deux ou trois éléments ? On ne sélectionn­e bien sûr aucun nombre, le contrôleur détectant lui-même le nombre d’élément de votre pack. Sauf que… lorsque l’on utilise un pack LiPo 3S en HV, le contrôleur le détecte comme un pack 4S normal et décide donc de ne pas démarrer le moteur car le voltage est trop faible. La solution utilisée est alors de tricher et de lui dire qu’il s’agit d’un pack 4S en LiFe, et là, ça marche. Si on dispose de la télé- métrie, on sait où en est l’accu, et l’on n’a pas réellement besoin de l’ultime sécurité du contrôleur. Essayez aussi de trouver la fiche technique de votre moteur pour déterminer la fréquence de découpage et le timing idéal. La fonction auto-timing n’est pas forcément la meilleure et la fréquence de découpage par défaut ne convient pas à tous les moteurs. Ainsi, mon Hacker B40 réducté refusait parfois de démarrer, hésitant par quelques tours d’hélices saccadés. Ce moteur demande en effet une fréquence de 8 Hz et un timing compris entre 12 et 20°. J’ai donc choisi la seule option possible sur la carte dans cette fourchette, à savoir 18°. Depuis, plus de problème.

QUEL BEC CHOISIR ?

Il y a deux types de principes pour réduire la tension de la batterie de propulsion et l’amener à la tension supportée par votre réception. Le système traditionn­el, UBEC, offre un rendement déplorable et chauffe beaucoup. Le second système, plus moderne, est dit à découpage. En Anglais « Switch », dit aussi SBEC. La perte est bien moindre et ça chauffe peu. Mais il y a un « mais ». En effet, le principe génère des parasites terribles que même nos radios modernes ne peuvent éliminer seules. C’est pour cela que ces systèmes d’alimentati­on sont pourvus d’une grosse ferrite, qui pour être encombrant­e, est néanmoins indispensa­ble. Dans le cas où il y a deux fiches sortant du contrôleur, vous savez maintenant laquelle brancher à votre récepteur ! L’autre, sans ferrite, sert à la programmat­ion. Donc pour une alimentati­on sérieuse, je privilégie le système SBEC, où l’intensité permise est supérieure. De plus chez YEP, le voltage est souvent réglable.

ET L’ALIMENTATI­ON PAR BEC SÉPARÉE ?

J’ai moi-même beaucoup utilisé un BEC séparé (à découpage). Je suis très content du YEP 20 A, qui autorise une grosse consommati­on des servos tout en me permettant de choisir le voltage. 20 A, c’est beaucoup pour une réception, mais les BEC plus petits sont souvent insuffisan­ts (les « 5 A » sont trop faibles). Qui peut le plus peut le moins ! Je l’utilise soit avec un contrôleur d’autre marque afin de fiabiliser mon alimentati­on, soit quand je souhaite plus de puissance pour la réception ou /et pour ajuster le Voltage au type de servo. De plus, ce Yap 20 A dispose de deux sorties d’alimentati­on : on branchera la seconde prise sur une prise libre du récepteur, ou via un cordon en Y sur une autre voie. En effet, la connectiqu­e devient le maillon faible, on n’est pas à l’abri d’une prise mal branchée ou qui a bougé. Il vaut mieux avoir une seule source de courant mais qui soit fiable avec deux prises, plutôt que le contraire avec une seule prise. Autre choix intéressan­t et fiable quand on a peu de place, c’est l’interrupte­ur magnétique BEC 7A Zepsus, que j’utilise sur un F3B non motorisé, équipé des servos non HV.

« IL Y A DEUX TYPES DE PRINCIPES POUR RÉDUIRE LA TENSION DE LA BATTERIE DE PROPULSION...»

« AINSI, LES 6,6 V D’UN ACCU LIFEPO4 CORRESPOND­ENT À UN ACCU 5 ÉLÉMENTS NIMH »

Nota : si vous utilisez une alimentati­on séparée sur un modèle électrique, quelle qu’elle soit, n’oubliez pas d’isoler le fil rouge de la prise du contrôleur ! On peut aussi penser à une double alimentati­on avec deux UBEC. Pourquoi pas mais, comme nous allons voir plus loin, il y a bien mieux à faire dès lors que l’on recherche une sécurité véritable. De plus, le système devient complexe, donc source de panne, ce qui va à l’encontre du principe KISS (Keep It Simple Stupid!). Si on souhaite vraiment une double alimentati­on, autant prendre le système le plus simple possible, qui peut difficilem­ent tomber en panne comme le Safety switch 12HV, avec ses grosses prises M6, qui reste léger et compact.

LES VÉRITABLES DANGERS

Aujourd’hui, nos alimentati­ons sont plutôt fiables. Le danger vient maintenant des servos bas de gamme. Imaginez que si un de vos servos se met en court-circuit, quoi que vous ayez fait en amont, votre planeur est mort (quand on regarde la qualité interne de certains servos, on peut avoir peur). Pour les avions, il existe des box (Emcotec, Power Box) pour gérer ça, mais c’est trop encombrant pour les planeurs en général. Et puis il existe un système beaucoup plus simple et efficace, dont seuls les récepteurs PRO de Multiplex disposent : un fusible à chaque sortie de voie. Si l’un de vos servos se met en court-circuit, ce récepteur protégera tout le reste de l’installati­on. À part cela, il n’y a pas d’autre solution que d’effectuer un test sur banc de chaque nouveau servo et fuir le bas de gamme. On me dira que si on prend le servo chinois machin, ça marche super bien, et que c’est débile de mettre plus cher, il y a des contre-exemples à tout. Disons que je ne fais pas partie des gens à qui cela réussisse. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai aucun problème avec de la bonne qualité, mais c’est beaucoup plus rare. Danger du bas de gamme donc, mais également danger de la surenchère dans la complexité. Pensez à rester simple ! Ainsi, un ami suisse a eu la désagréabl­e surprise de voir son régulateur de tension provoquer un incendie dans son grand planeur. Ce n’est pas vraiment le but et je ne peux pas m’empêcher de penser que, s’il n’y avait pas eu de régulateur, avec des accus LiIon branchés en direct et des servos HV, cela ne serait jamais arrivé. Un autre ami a failli perdre un planeur de 9 m, un câble de sa box ayant… fondu ! Encore les méfaits d’un servo inadapté en qualité, qui aurait pu être isolé par le simple fusible d’un récepteur PRO Multiplex. D’où l’intérêt de mesurer les consommati­ons de chaque servo, comme évoqué le mois dernier.

PRENONS LE PROBLÈME AUTREMENT

Nous disions donc que la sécurité consiste d’abord à éliminer le ou les moutons noirs : les servos bas de gamme. Un seul est de trop, il peut mettre tous les autres en péril. À partir de là, autant prendre des servos HV. HV pour Haut Voltage, c’est-à-dire compatible avec un LiPo 2S, ou beaucoup mieux, un LiIon 2S, c’est là où je veux en venir. Remontons la chaîne : vous avez donc des servos fiables et HV (j’y tiens), ensuite vous arrivez au récepteur. Vous avez bien entendu sorti les antennes du fuselage et elles sont orientées à 90° l’une par rapport à l’autre. Branché sur la prise batterie du récepteur, vous avez quoi ? Un interrupte­ur ? Non, il n’y a pas pire source de panne. Un doubleur d’accu ? J’en ai eu un qui est tombé en panne, donc, bof. Un UBEC? Y’a quand même de l’électroniq­ue, ça peut tomber en panne et c’est pas le copain suisse qui me contredira ! Restons simple, basique et direct : supprimons tout ce qu’il y a entre le récepteur et l’accu. Subsiste juste un accu branché en direct et rien d’autre. Pas de source de panne puisqu’il n’y a rien qui ne

s’intercale entre l’accu et le récepteur. Sécurisons la connexion avec soit une grosse prise verte si le récepteur l’accepte (MPx / Jeti), soit deux prises de servos branchées sur le récepteur. Dans ce dernier cas, j’utilise des connecteur­s de bonne qualité avec un diamètre et une qualité de fil correspond­ant. Je trouve chez Lindinger des connecteur­s bleus tout prêts et qui sont parfaits. Dès lors, le maillon faible n’existe plus qu’en un seul endroit : l’accu. Il doit donc être hyper fiable, mais lequel choisir ?

LA SOLUTION, C’EST LE LIION

J’utilise l es accus LiIon de l a marque Emcotec depuis plus de trois ans. Partout, dans l’émetteur et dans les modèles, parfois même à la propulsion pour les petites intensités. Ces accus sont vraiment fiables. Légers, ils offrent une grosse autonomie et leur courbe de décharge est régulière, ce qui permet de connaître précisémen­t l’état de décharge. Pour vos réceptions, prenez-les câblés avec la grosse prise verte M6 Mpx (broches femelles). On y connectera une prise M6 mâle, sur laquelle seront soudées deux prises de servos : l’une sera branchée sur la prise batterie de votre récepteur, l ’autre sur une prise libre. Quant à votre « interrupte­ur », c’est la prise M6. L’accu est branché en direct, aucune panne possible, hormis l’accu lui-même, mais, statistiqu­ement, c’est l e maillon fort.

Passons à la charge de ce type d’accu. Si votre chargeur ne dispose pas de programme « LiIon », prenez le programme LiPo, comme proposé par le fabricant. Pourtant, la tension de fin de charge est de 4,10 V pour un LiIon et de 4,2 V pour un LiPo. Mais ici, ce n’est pas grave, dès que vous aurez débranché le chargeur, l’accu reviendra à 4,10 V. De fait, le fabricant se sert même de ce principe pour se passer d’une prise d’équilibrag­e. Même si cela ne m’est jamais arrivé, j’aime bien pouvoir m’assurer à tout moment de la bonne santé du pack en vérifiant la tension de chaque élément. Aussi, lorsque j’assemble moi-même les éléments, je monte toujours avec une prise d’équilibrag­e. De plus, je charge exclusivem­ent mes accus via la prise d’équilibrag­e, comme vu plus haut. Autre spécificit­é de ces accus, ils ne doivent pas être chargés audelà d’une intensité de 1,3 A, c’est là leur limite. Comme il n’y a pas d’effet mémoire et que l’on ne les décharge que très peu, quelques dizaines de minutes suffisent à retrouver la pleine charge, même à 1,3 A.

VOLTAGE HYBRIDE

La voie de la sagesse amène donc aux servos HV (Haut Voltage) alimentés en direct. C’est simple, fiable et léger. Le prix des servos HV se démocratis­ant, c’est clairement l’avenir, d’autant que les servos numériques ont besoin de plus de puissance électrique. Avec un voltage plus élevé, ce sont des watts faciles à obtenir. Pour autant, vous pouvez avoir dans votre installati­on un servo ou un équipement qui ne supporte pas le HV. La solution est de lui adjoindre, au plus près de son emplacemen­t, un petit Ubec (de qualité, bien entendu !). J’utilise par exemple l’Ubec 2A de MKS, on en mettra un par servo concerné. L’autre solution pour alimenter des servos de différents types, c’est de choisir un voltage d’accu qui convienne aux deux types de servos utilisés. Ainsi, les 6,6 V d’un accu LiFePo4 correspond­ent à un accu 5 éléments NiMh en début de charge, donc beaucoup de servos le supportent (attention, pas tous, comme les Futaba 3150). Placer un accu LiFePo4 permet donc de brancher en direct l’accu sur le récepteur, avec un voltage plus bas que du LiIon. C’est une excellente solution de compromis. L’inconvénie­nt du LiFe, c’est que la courbe de décharge est moins progressiv­e que d’autres accus LiXx et donc on connaît moins précisémen­t l’état de décharge de ces accus. Comme on peut moins bien suivre sa décharge au cours de la journée, on pourra alors mettre deux accus, avec un doubleur d’accu simple mais fiable, comme le Switch Batt 12 HV de Multiplex. De plus, les diodes composant une double alimentati­on abaissent un peu le voltage. Avec deux LiFe, il arrive au récepteur exactement 6,0 V. En revanche, là encore, choisissez la qualité…

ANTI SPARK

Je reviens aux accus de propulsion. À partir de 4S, quand on connecte un LiPo au contrôleur, se produit un arc avec un « tchack » qui n’est pas apprécié des prises, qui peuvent être endommagée­s par cet arc électrique. Il y a plusieurs moyens de s’en prémunir. Par exemple, on peut utiliser une prise PK spéciale « anti spark » que l’on trouvera chez Emcotec dans différents diamètres. C’est bien pratique. Certains contrôleur­s disposent aussi de l’option « anti spark », comme la plupart de ceux que j’utilise. Un autre moyen est

« LA VOIE DE LA SAGESSE AMÈNE DONC AUX SERVOS HV (HAUT VOLTAGE). »

d’utiliser le module nommé « anti flash 70 » de Multiplex. Dans sa version « prises à souder », il accepte 70 A, et 35 A dans la version avec la prise verte M6. Il dispose d’une petite fiche sur le côté pour accueillir un interrupte­ur. En plus d’éviter l’arc électrique, il permet aussi de couper toute l’alimentati­on, via un interrupte­ur électroniq­ue interne. C’est très pratique par exemple sur un avion avec BEC. Placé entre l’accu et le contrôleur, on peut brancher toute la propulsion, fermer le capot et attendre son tour pour voler. L’interrupte­ur externe coupant le courant, l’avion est en sécurité. Pour utiliser cette option, il faut acheter le petit inter ad hoc qui est référencé pour le Wingstabi Mpx. Quand l’accu n’est pas faci- lement accessible, c’est vraiment pratique.

ERRATUM

Un lecteur me demande des précisions concernant le débattemen­t des volets, suite à l’article du mois dernier. J’ai manqué de précision à propos du décalage du neutre du servo des volets. Le sens de décalage dépend du servo, et dépend de la position de l’axe d’articulati­on de la gouverne. Si l’axe d’articulati­on du volet est sur l’extrados, et la sortie du palonnier de volet à l’intrados, il faudrait décaler le neutre du sub trim vers le bord de fuite et non pas vers le BA. Donc dans ce cas : • on décale d’un cran le bras de servo de volet vers le bord de fuite, • on décale son neutre vers le bord de fuite de 30 à 40 % par le sub trim. Merci Alain !

COURRIER DES LECTEURS

Jacky, qui n’a d’expérience que sur simulateur, voudrait éviter un planeur de débutant, avec quelque chose de plus joli, en l’occurrence un planeur en structure. Pour commencer, si les simulateur­s sont bien pour acquérir des réflexes, ils sont beaucoup trop gentils au décrochage et ne reflètent pas du tout la réalité dans cette configurat­ion si particuliè­re. Donc, le passage du simulateur au planeur réel va être douloureux, car le planeur va se mettre dans un cas de figure inconnu. Et le crash arrive vite ! Si c’est une mousse, ça ira. Avec une structure bois, les dégâts risquent d’être conséquent­s. Alors, quel modèle choisir ? Un seul : l’Easyglider de Multiplex, qui est aussi un excellent planeur (j’en ai un !). Les pièces détachées sont disponible­s en 24 heures. C’est bien conçu au quotidien et ça vole super. Inutile de me montrer moins cher, au final, c’est trop cher !

POUR CONCLURE

Se rapprocher d’un club et piloter en double commande est vraiment la meilleure solution pour progresser. Incidence-mètre-pince à linge : on me le demande, on y reviendra le mois prochain, promis ! Je n’ai aucun intérêt à privilégie­r un

matériel plutôt qu’un autre. Je vous parle simplement de ce que j’utilise et que je paye, sans remise de prix. Je pratique l’électrique depuis longtemps (mon premier article dans Modèle Magazine date de 1995, déjà sur une grande plume électrique), et à ce jour, ce que j’utilise quasi exclusivem­ent est décrit ci-dessus. Je n’ai plus aucun accu NiMh, j’ai même jeté les anciens chargeurs, comme les servos de mauvaise qualité ! Je ne dis pas qu’il n’y a rien de mieux, mais l’expérience a prouvé que la fiabilité était au rendez-vous. J’ai hâte de pouvoir aborder avec vous les réglages en vol, ce sera pour le mois prochain, mais auparavant il était plus logique de partir sur de bonnes bases techniques et ne plus devoir y revenir !

 ??  ?? Pour ce numéro deux, votre nouvelle rubrique « Trajectoir­e » traite de la fiabilité de l’alimentati­on radio sur des planeurs électrique­s. Bien évidemment, les conseils qui suivent peuvent s’appliquer à des avions ou des jets…
Pour ce numéro deux, votre nouvelle rubrique « Trajectoir­e » traite de la fiabilité de l’alimentati­on radio sur des planeurs électrique­s. Bien évidemment, les conseils qui suivent peuvent s’appliquer à des avions ou des jets…
 ??  ?? L’écran du chargeur UNRC A9+ : en haut à gauche, la tension d’entrée, puis le numéro de mémoire. Dessous, la capacité « mise » dans chaque élément d’un 5S.
L’écran du chargeur UNRC A9+ : en haut à gauche, la tension d’entrée, puis le numéro de mémoire. Dessous, la capacité « mise » dans chaque élément d’un 5S.
 ??  ?? L’UNRC A9+ permet de charger individuel­lement chaque cellule jusqu’à 9S. Il charge ici deux accus LiIon à 1,3 A, l’un en 2S, l’autre en 3S.
L’UNRC A9+ permet de charger individuel­lement chaque cellule jusqu’à 9S. Il charge ici deux accus LiIon à 1,3 A, l’un en 2S, l’autre en 3S.
 ??  ?? Le E Tornado de l’auteur qui a servi de banc de test bien involontai­re…
Le E Tornado de l’auteur qui a servi de banc de test bien involontai­re…
 ??  ?? 14 kg pour ce 5 m Paritech et son pylone : là aussi, une fiabilité certaine s’impose.
14 kg pour ce 5 m Paritech et son pylone : là aussi, une fiabilité certaine s’impose.
 ??  ?? Le volet du stabilisat­eur qui s’est bloqué suite à un trop grand débattemen­t sous forte contrainte.
Le volet du stabilisat­eur qui s’est bloqué suite à un trop grand débattemen­t sous forte contrainte.
 ??  ?? Le contrôleur Castle Creation Talon avec BEC intégré 12 A et le récepteur Pro Mpx tiennent un peu de place dans ce Volcano, mais c’est le prix de la sécurité.
Le contrôleur Castle Creation Talon avec BEC intégré 12 A et le récepteur Pro Mpx tiennent un peu de place dans ce Volcano, mais c’est le prix de la sécurité.
 ??  ?? Un Sbec séparé YEP 20 A, avec réglage possible du voltage de 5 à 9 V. Notez les deux prises allant vers le récepteur, pour plus de sécurité.
Un Sbec séparé YEP 20 A, avec réglage possible du voltage de 5 à 9 V. Notez les deux prises allant vers le récepteur, pour plus de sécurité.
 ??  ?? On distingue sur la fiche PK 5,5 le second faisceau destiné au SBEC séparé, soudé directemen­t aux prises du contrôleur.
On distingue sur la fiche PK 5,5 le second faisceau destiné au SBEC séparé, soudé directemen­t aux prises du contrôleur.
 ??  ?? Ce DG303 dévoile ses deux accus LiIon pour la réception. L’intérêt est ici de doubler la capacité (2x 2 900 mAh) pour alimenter les 12 servos numériques HV de forte puissance.
Ce DG303 dévoile ses deux accus LiIon pour la réception. L’intérêt est ici de doubler la capacité (2x 2 900 mAh) pour alimenter les 12 servos numériques HV de forte puissance.
 ??  ?? Notez à droite le fil rouge déconnecté de la prise du contrôleur, car le planeur n’est ici pas alimenté par le BEC du contrôleur, mais par un accu LiIon séparé.
Notez à droite le fil rouge déconnecté de la prise du contrôleur, car le planeur n’est ici pas alimenté par le BEC du contrôleur, mais par un accu LiIon séparé.
 ??  ?? Un récepteur Multiplex Pro accouplé au doubleur d’accu Safety Switch 12 HV.
Un récepteur Multiplex Pro accouplé au doubleur d’accu Safety Switch 12 HV.
 ??  ?? Les accus LiIon ont conquis l’auteur pour leur fiabilité et leur rapport poids/capacité. Ils sont disponible­s sous forme d’éléments à assembler, ou tout prêts comme ici.
Les accus LiIon ont conquis l’auteur pour leur fiabilité et leur rapport poids/capacité. Ils sont disponible­s sous forme d’éléments à assembler, ou tout prêts comme ici.
 ??  ?? L’antiflash 70 de Multiplex permet d’éviter les étincelles lors de la connexion de l’accu. Il est aussi pratique pour couper toute l’alimentati­on via un inter électroniq­ue. Il est ici accouplé à un module de télémétrie SMT.
L’antiflash 70 de Multiplex permet d’éviter les étincelles lors de la connexion de l’accu. Il est aussi pratique pour couper toute l’alimentati­on via un inter électroniq­ue. Il est ici accouplé à un module de télémétrie SMT.
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