Modele Magazine

SECRETS D’ATELIER N° 10 Fabriquer un cockpit

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Sur nos modèles, qu’ils soient issus de kits Ready To Fly ou de constructi­on personnell­e, il est important de reproduire au mieux l’intérieur des cockpits. Le réalisme tient à la clarté de la verrière, à l’attitude du pilote et, surtout, à la fidélité du poste de pilotage. A) LE POSTE DE PILOTAGE

Dès la conception et la réflexion sur les plans, il est important de se pencher sur la place que l’on va accorder au cockpit. Bien souvent, celui-ci se trouve sur le parcours de certaines commandes, il faut donc penser les implantati­ons dans le modèle en prenant en compte tous les paramètres. Il n’est pas rare d’avoir à trouver un compromis et l’on se retrouve par exemple avec un plancher qui ne sera pas aussi profond que souhaité. Cependant, il faudra s’en accommoder.

Sur les kits Ready To Fly, on se contente parfois d’un simple buste, une dispositio­n minimalist­e qu’il ne faut pas hésiter à changer.

Bien entendu, il est nécessaire de se procurer une photo ou un plan éclaté du cockpit original, cela donne des idées et permet de rester proche de la réalité. On commence donc par créer un cube qui servira de structure pour notre cockpit. Ce cube est assemblé en matériaux légers : bois de peuplier, carton plume ou même Dépron. Seul le couple arrière qui tiendra le pilote doit être assez solide, le couple avant recevra quant à lui le tableau de bord. Le plancher peut être amovible, il permettra d’intervenir dans le poste de pilotage en cas de problème.

Il suffit ensuite de peindre avec une couche de fond cet écrin. Nous voilà avec une structure de base qu’il suffit maintenant de compléter.

B) POSITION DU PILOTE

Lorsque l’on contemple la photo d’un avion, la taille et la position du pilote donnent beaucoup d’indication­s sur l’échelle de la machine. Sur nos modèles, le respect des échelles est très important, il en va du réalisme de la maquette. La posture de l’aviateur est également à prendre en compte : il ne s’agit pas de l’affaler dans le fond de son siège, ou que son casque touche la verrière. Il convient donc de prendre en compte ces éléments pour déterminer la position exacte du futur siège, de son ancrage et de la façon dont on va fixer tout cela.

Le siège peut être prélevé dans une boîte de plastique comme sur mon P47. Sur mon A 26, les dossiers sont très visibles, ils sont donc réalisés avec une structure de plastique fixée sur une fine feuille de bois. Le pilote est lui maintenu par une pièce de bois ancrée dans le plancher. Les coussins sont de simples morceaux de mousse enveloppés dans un petit morceau de tissu et scotchés. Cette approche restitue assez bien les photos de la machine réelle.

C) TABLEAUX DE BORD

Je fabrique mes tableaux de bord en utilisant de l’Overgreen, une marque qui commercial­ise des plaques de plastique de toutes natures. Je la prends assez fine pour limiter la masse. Ce plastique est découpé à la forme voulue et ajusté à son futur emplacemen­t. Ensuite, on sort la boîte de rondelles pour figurer les instrument­s. Lorsque le résultat semble conforme aux photograph­ies, on découpe les emplacemen­ts. Une mini-perceuse équipée d’une pointe diamant effectue ce travail rapidement, et on termine par un petit ponçage fin à l’aide d’un abrasif disposé sur un tube conique.

La pièce est alors peinte de la couleur prévue, ici en noir mat. Le lendemain, on colle avec de l’adhésif double face une feuille de plastique qui imitera les vitres de l’instrument­ation. Il ne reste plus qu’à scotcher les instrument­s à leur place. Ceux-ci proviennen­t de votre revue préférée ou d’Internet. Un petit coup d’imprimante vous met le tout à bonne échelle. Cette démarche peut paraître fastidieus­e, mais c’est finalement très simple pour un effet garanti.

D) LES MANETTES

Bien entendu, un poste de pilotage est truffé de leviers, de boutons et de manettes en tous genres. Là encore, si vous possédez une belle photo de l’avion sujet, c’est beaucoup plus facile car il suffit de reproduire une partie de l’équipement.

Pour réaliser des boîtiers, on peut utiliser des petits emballages en plastique ou toutes autres astuces. L’expérience prouve qu’il est plus rapide et efficace d’utiliser de la fiche bristol, éventuelle­ment renforcée de balsa. Il suffit de déterminer la bonne forme puis de découper un caisson : les carreaux du bristol permettent de respecter facilement la bonne symétrie. Un léger trait de cutter autorise le pliage et l’on obtient rapidement les boîtiers nécessaire­s. Le collage à la cyanoacryl­ate facilite grandement l’opération. Un petit morceau de balsa peut renforcer les zones où vous souhaitez installer des leviers et autres boutons. Pour ces derniers, j’ai l’habitude d’utiliser des cure-dents, des perles en bois, des pics à brochettes et une perforatri­ce. Avec ces quelques éléments, on fabrique déjà très facilement bon nombre de leviers tirettes et boutons.

Les cure-dents sont plantés en rang, puis passés à l’abrasif pour s’aligner comme par magie. Bref, rien de bien difficile… C’est la peinture qui donnera tout son cachet à votre réalisatio­n. Souvent, on se prend au jeu et l’on commence à imiter d’autres pièces plus complexes. Pour cela, des bouchons découpés et des morceaux de tubes peuvent largement faire l’affaire. Ce qui est intéressan­t, c’est qu’il n’y a aucune limite à l’imaginatio­n pour peu que l’on reste dans une masse négligeabl­e.

E) L’ÉQUIPAGE

Nous avons maintenant des sièges accueillan­ts, un cockpit équipé de ses instrument­s et de ses commandes. C’est le moment d’installer le pilote. Comme je l’ai déjà dit, le respect de l’échelle est très important. Cependant les hommes « réels » peuvent mesurer de 1,60 m à 2 m, il existe donc une plage de tolérance qu’il convient de calculer en tenant compte de l’échelle de la réalisatio­n.

Sur mon A 26, le rapport d’échelle donnerait un pilote de 1,90 m, ce qui demeure satisfaisa­nt. Son positionne­ment est soigné et conforme aux photos de l’appareil réel.

Pour trouver des figurines attrayante­s, on peut se pencher sur la gamme Elite Force qui fait dans le

1/6e. Pour les échelles plus importante­s, il existe des figurines au 1/5e, au quart et même au tiers, on peut en trouver sur des sites, comme chez Alain Ronk par exemple.

Dans notre A26, c’est une figurine Elite Force reproduisa­nt un pilote de B17 qui est utilisée. Cette reproducti­on affiche une masse de 300 g. Il faut donc retirer le corps en plastique afin de le remplacer par de la mousse et du fil de fer, cela permet de rigidifier et d’orienter les membres. On descend ainsi sous les 80 g, ce qui devient plus acceptable. Bien entendu, il est possible de personnali­ser ce pilote, c’est même obligatoir­e. Ici, j’ai ajouté les écouteurs et le micro, qui sont comme sur les photos de mon appareil sujet.

F) ACCESSOIRE­S

Maintenant que le pilote est solidement installé aux commandes de l’avion, passons au vieillisse­ment.

Dans ce A26, bien entendu, l’environnem­ent et le plancher du cockpit sont légèrement salis par le temps et les allées et venues de l’équipage. Il y a quelques rivets qui sont réalisés à la colle à bois à l’aide d’une seringue. Un brossage au pinceau imprégné de teinte aluminium fait ressortir tout cela.

On complète par un magnifique parachute qui provient de la firme Elite Force. Ces accessoire­s très détaillés amènent beaucoup de réalisme à la machine. On peut utiliser de l’habillemen­t, ici la célèbre casquette de l’US Air Force est négligemme­nt posée entre les sièges. En fait, elle est solidement attachée pour ne pas se balader durant les vols. On peut également réaliser grâce à une imprimante des mini-cartes ou des micro-revues. Les câblages et les tuyaux d’oxygène sont également de la partie, bref ce ne sont pas les idées qui manquent, et leur réalisatio­n reste aisée.

CONCLUSION

Notre cockpit est terminé, il ne reste plus qu’à mettre en place la verrière pour finaliser cette partie de la constructi­on. Cette opération parfois délicate fera l’objet d’un article spécifique. Comme vous le voyez, il ne faut pas grand-chose pour fabriquer un cockpit très réaliste. Comme c’est un point d’intérêt important dans un avion, on se prend vite au jeu de la réalisatio­n. C’est assez ludique et il faut savoir s’arrêter pour ne pas surcharger la machine. Il est temps pour moi de vous dire à très vite pour d’autres aventures d’ateliers !

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Nous allons nous pencher sur la réalisatio­n d’un cockpit en abordant les différente­s étapes d’un travail passionnan­t. Nous commencero­ns par l’infrastruc­ture, en passant par l’habillage, puis en terminant par l’installati­on du pilote.
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