Une bonne surprise !
Pour ce premier vol, j’ai équilibré la Fauvette sur le centrage le plus arrière prévu sur le plan, soit 23 % de la corde moyenne. C’est tout de même plus avant de 40 mm par rapport au calcul du logiciel Prédim RC, mais s’agissant d’un essai pour la revue, je tiens à respecter les préconisations du plan pour voir ce qu’il en est. J’ai demandé à mon ami JR, le pilote du remorqueur, de voler le plus lentement possible, car la Fauvette est très légère et les calages prévus par le plan ne me disent rien qui vaille.
Dès le décollage, mes craintes sont confirmées avec un planeur qui monte de suite et se positionne bien au-dessus du remorqueur malgré une vitesse réduite. Au largage, la Fauvette trouve sa ligne de vol naturellement, mais elle est molle aux commandes, volant lentement en traînant un peu. On sent que le centrage est bien trop avant, ce qui est confirmé par le test du piqué à 45°, avec un planeur remontant de suite sans pouvoir prendre de vitesse. Retour au bercail pour revoir tout cela...
Pour le second vol, le centrage est reculé pour atteindre la valeur calculée par Prédim, soit 36 % de la corde moyenne. Avant de voler, je trime fortement à piquer pour anticiper ce nouveau réglage. Dès la mise en l’air derrière le remorqueur, la Fauvette affiche de bonnes intentions et suit l’avion avec la bonne trajectoire. Au largage, encore quelques crans de trim à piquer, et la Fauvette prend une belle ligne de vol avec une vitesse nettement supérieure ! Elle a gagné en finesse, répond bien aux commandes, et ce nouveau centrage est validé par de nombreux tests en piqué qui montrent un planeur remontant doucement après une prise de badin joufflue. On y est !
Je peux enfin tester les réactions et les aptitudes de ce planeur maintenant correctement réglé. En raison du Vé longitudinal trop important d’origine, j’ai une Fauvette qui vole un peu queue haute. C’est impossible à corriger après construction, je volerai donc trimé, tant pis ! En attendant, la Fauvette se régale dans son élément, elle donne une réelle impression de légèreté aux commandes, j’en suis bluffé ! Les empennages papillon ont la réputation d’être mous à la direction, mais ce n’est pas le cas de ce planeur qui répond bien sur cet axe. C’est tant mieux car la Fauvette est affublée d’un lacet inverse conséquent, et le pilotage 3 axes est obligatoire !
Avec sa faible charge alaire, c’est une chasseuse de thermiques redoutable, d’autant plus que l’on peut incliner le planeur fortement sans effets parasites. Mais la très bonne surprise est que la Fauvette se révèle être un planeur sacrément acrobatique, autorisant des figures rapides et bien coulées. Ayant bien renforcé la voilure lors de la construction, je suis en confiance et me permets quelques déclenchés violents que notre oiseau encaisse sans broncher ! Le vol dos tient bien à condition de garder pas mal de vitesse. Les tonneaux devront être bien travaillés au pied et à la profondeur, la Fauvette, très légère, souffrant d’un manque d’inertie.
Pour l’atterrissage, aucune crainte à avoir car la Fauvette accepte bien les basses vitesses. Les aérofreins sont très efficaces, sans effets secondaires, ce qui permet de poser cette petite semi-maquette précisément en toutes circonstances.