Modele Magazine

TABU RCRCM DE Pour s’adonner au treuil et à la pente

Ayant assisté au dernier championna­t de France de F3b en tant qu’officiel, l’envie de ressortir mon treuil s’est fait sentir. Comme il me fallait un modèle à mettre au bout du fil, je me suis mis en quête d’un planeur facile, robuste et avoisinant 3 mètre

- Texte : Christophe Rocourt Photos : Alexandre Devulpian et Luc Bocquet

J’ai fait mon choix chez l e fabricant RCRCM, distribué en France par Flash RC. Les délais de fabricatio­n restant assez courts (2 à 4 mois), j’ai profité de l’hiver pour mettre ce projet en route. Les modèles proposés sont de fabricatio­n chinoise, et j’ai pris le temps d’étudier les avis sur le produit postés sur le Net. Mes réticences se sont en partie estompées après avoir visionné quelques vols en pente et lu l’avis de pilotes de renom ayant volé avec ce matériel. La décoration sympa et la grosse envie de tester le Tabu ont eu raison de mes dernières hésitation­s. J’aurai ainsi la satisfacti­on de pouvoir comparer avec les machines des pays de l’est, que je pratique depuis plus de vingt ans. UN MODÈLE TRÈS PRÉSENTABL­E Ce planeur typé F3b/F3f est également disponible en version électrique. Pour les pilotes qui ne pratiquent pas la compétitio­n, la dénominati­on fédérale F3b concerne la catégorie des planeurs multiépreu­ves (durée, distance, vitesse) se pratiquant avec la même machine. Autant dire que les planeurs doivent être

polyvalent­s, c’est ce qui est plaisant. Ce genre d’oiseau adore également le vol de pente et sa taille raisonnabl­e permet un transport facile. Je précise que j’ai opté pour la version la plus solide, donc la plus lourde.

La grande boîte pourrait contenir un planeur beaucoup plus gros, à cause des épaisses protection­s en polystyrèn­e séparant chaque pièce. La densité des cales en polystyrèn­e est assez faible, mais la protection des pièces est convenable, aucune n’est en contact avec l’autre. Même s’il arrive d’un pays encore peu habitué aux planeurs tout moulés, une bonne impression ressort du premier contact avec l’oiseau. Après déballage, le premier constat permet de vérifier que l’état de surface est sans reproche. Le nombre de pièces est restreint avec 5 morceaux, mais on passera un certain temps à les découvrir. Le poids, bien qu’en progrès, ne semble pas être le souci principal du fabricant.

LE KIT

En premier lieu, on découvre les ailes en carbone en deux parties. Elles sont très rigides et parfaiteme­nt moulées, ce qui donne une finition miroir. La décoration retenue flashe bien, avec une peinture réalisée dans le moule. Le contraste entre l’extrados et l’intrados permettra de bien visualiser le planeur en vol. L’emplanture est équipée de tétons de calage en carbone de 5 mm de section. Le fourreau de clé rectangula­ire de forte section (36x12 mm) accueille la clé, qui entre sans forcer mais sans jeu. Cette dernière donne le dièdre de 4° sur chaque aile.

Derrière ce fourreau se trouve une soute à ballast de 25 x 10 x 160 mm, qui permet d’emporter de 300 à 700 g de lest en fonction du matériau embarqué (alu, laiton, acier, plomb). La sortie des connexions électrique­s est ouverte derrière cette soute. Les ailerons et volets sont articulés par un tissu à l’intrados, qu’il faudra assouplir à la main. Les fentes sont fermées par un quartde-rond moulé en résine chargée de microballo­ns. Les guignols sont à poser et le passage des commandes à ouvrir. La sortie des commandes est carénée pour limiter la traînée, le carénage moulé sur la gouverne venant se glisser sous son homologue lors du débattemen­t vers le haut. Les puits de servos sont ouverts, et un épaulement en retrait sert d’assise aux carénages qui l es ferment.

Le fuselage est moulé intégralem­ent en carbone, hormis l e compartime­nt réception réalisé en tissus de verre renforcé par quatre bandes de carbone. Ce compartime­nt est fermé par une ogive de section triangulai­re moulée en tissu de verre. L’ensemble est vraiment rigide et résistera à une utilisatio­n sur les terrains mal pavés. Le plan de joint reste discret et les karmans sont bien dans l’alignement du profil des ailes. Ils sont ouverts au niveau du passage de la clé, des prises de connexion et des tétons de calage.

À l’arrière, la dérive est prête à recevoir la clé principale des stabilisat­eurs, ainsi que la clé d’incidence. Le renvoi de profondeur est articulé sur l’axe de clé principal, et le quart-de-rond pour le passage de la clé des volets de profondeur est déjà ouvert. Le volet de direction est articulé par un tissu, et l’âme de dérive se trouve en retrait, afin de laisser le passage à la lèvre moulée qui ferme la fente de la gouverne. Son guignol de commande sera à poser. Les commandes d’empennages sont en place, elles font appel à des joncs de carbone de diamètre 1,5 mm coulissant sous gaine. Celle de la profondeur est déjà fixée sur le renvoi.

Le stabilisat­eur à volets reçoit une finition et une décoration identiques à celle des ailes. Une CAP est chargée d’unir les deux parties au montage. Le bord d’attaque vient chevaucher l’avant de la dérive, ce qui permet un maintien à l’adhésif par sécurité. Les deux parties entrent en force sur la clé et le téton d’incidence, ce qui fournit déjà une tenue rassurante.

L’accastilla­ge est complet. On trouve une platine réception en CTP de 4,5 mm d’épaisseur, pas assez longue à mon goût. Les commandes filetées avec leurs chapes acier 2 mm et des embouts filetés sont présents. Les différents joncs et clés en carbone, ainsi que les guignols en époxy, font partie des fourniture­s. Une soute à lest cylindriqu­e moulée est à fixer dans le fuselage, et la solide clé d’ailes rectangula­ire inspire confiance. Les carénages de puits de servos à la couleur de l’extrados sont à finir d’ajuster. On trouve aussi les cadres de servos en CTP, découpés aux cotes des boîtiers préconisés par le fabricant. On peut donc opter pour des boîtiers métallique­s de diverses marques, comme TGY S712G, KST DS125MG, MKS 6625, PTK 8525, Blue Bird A56V, etc. Une notice de 5 pages comprenant quelques clichés de montage et les réglages de base, sera à télécharge­r sur le site de RCRCM.

UN MONTAGE À AFFINER

Le montage ne posera pas de problème aux pilotes habitués à ce type de machine, d’autant que la symétrie d’ensemble vérifiée par un montage à blanc se révèle parfaite. On profitera de ce

moment pour évaluer le poids nécessaire à l’obtention du centrage préconisé. Le plus long consistera à bien positionne­r les servos d’ailes et leurs commandes, afin d’obtenir le débattemen­t nécessaire à un bon fonctionne­ment. De petites adaptation­s en fonction de mes habitudes seront réalisées, notamment concernant la platine de réception que j’ai refaite beaucoup plus longue, afin qu’elle vienne renforcer le fuselage jusqu’au B.A. des karmans.

Dans un premier temps, pensez à vous procurer un crochet de treuillage réglable. En effet, le fabricant destine en priorité le modèle pour le vol de pente, et omet donc de fournir cet équipement. La platine servos sera avancée au maximum, tout en laissant la place pour loger l’accu de réception et pouvoir ôter le plomb si nécessaire. Celui-ci sera coulé sur mesure dans un moule en plâtre. L’emplacemen­t des servos sera prévu en tandem pour épouser le couple réduit, et obtenir un débattemen­t sans que les palonniers ne frottent contre l’ogive. Le tube à ballast sera abandonné puisqu’il est possible de lester les ailes, ce qui devrait suffire pour une utilisatio­n en plaine. Je préconise de sortir les antennes du récepteur à l’extérieur, car les larges bandes de renfort en tissu de carbone recouvrent presque l’intégralit­é du compartime­nt réception.

Dans les karmans, le contour des sorties de prises de connexion sera à ajuster par ponçage. J’ai préféré refaire le guignol en époxy fourni pour le volet de direction. D’origine, son angle de 45° ne permet pas un débattemen­t suffisant en traction, il sera remplacé par une pièce donnant un angle de 90°. Le longeron de B.A. du volet de direction est à ouvrir afin d’entrer profondéme­nt la queue du guignol dans l’épaisseur de la gouverne. Il sera fixé solidement par un congé d’époxy chargé de floc de coton. Côté commande, j’ai décidé de remplacer celle de profondeur de 1,5 mm d’origine, par un jonc carbone de 2 mm. Pour cela, il faut ouvrir le puits de visite situé en bas de la dérive, une trappe sera ensuite confection­née pour le refermer. D’ailleurs, bien m’en a pris, puisque j’ai découvert que l’axe de la chape métallique était desserti :

le planeur n’aurait sans doute pas vécu longtemps avec cette rupture annoncée. Après mise au neutre des servos, les queues de chapes filetées seront collées à l’époxy et assurées par une ligature en fil kevlar reprise sur le jonc carbone.

Le travail est théoriquem­ent limité sur les ailes, puisqu’il suffit de poser les servos et tirer les rallonges de connexion. Cependant, la mise en place des guignols va demander un peu de préparatio­n pour obtenir un positionne­ment symétrique. Ils possèdent deux trous de renfort de collage à l’arrière. Il suffit d’entrer dans le second un tourillon en jonc carbone de 1,5 mm, qui viendra prendre appui sur le longeron de bord d’attaque des gouvernes. Après avoir ouvert le longeron dans l’axe du bossage et intégré le guignol chargé de colle, un mélange d’époxy et de floc de coton assurera une fixation fiable. Leur axe d’articulati­on positionné très bas donnera un débattemen­t important et sera le gage d’un jeu mécanique inexistant. Les servos seront vissés sur les cadres en CTP fournis et collés en place de façon symétrique. Les commandes seront mises à longueur identique, afin d’avoir le même débattemen­t pour un couple de gouverne. Passant dans l’épaisseur du profil, il faudra ouvrir le longeron de bord de fuite afin qu’une chape, puis y passer sans frotter. Les carénages de puits de servos seront fixés en dernier, une fois tous les débattemen­ts vérifiés et validés à l’atelier.

RÉCEPTION ET FINITION

La place dans l a sous-ogive permet d’intégrer les 280 g de lest nécessaire­s à l’obtention du centrage le plus avant préconisé, à 90 mm du B.A. L’accu Li-Ion 2S Emcotec de 2 600 mAh est fixé dans la fourche réalisée à l’avant de la platine, un adhésif suffit à le maintenir. Un interrupte­ur magnétique 5A régulant la tension à 5V, permet la mise sous tension du modèle sans ôter l’ogive à chaque vol. Le récepteur 8 voies Graupner GR16 est fixé au velcro juste derrière, et l es antennes sont guidées par des gaines nylon passant dans les sorties réalisées sur le dessus du f uselage. Les connexions arriveront par le dessous de la platine.

Les servos de direction et profondeur sont maintenus vissés derrière la réception. Il s’agit d’un Hitec HS-5085MG et d’un Graupner DES 587 BB. Les ailes reçoivent des Turnigy S712G numériques à boîtier alu pour actionner les volets et les ailerons, ils s’adaptent parfaiteme­nt aux cadres livrés.

Deux lests de 200 g seront réalisés pour entrer dans la soute située juste derrière le fourreau de clé d’ailes. Ils seront certaineme­nt peu utilisés, hormis pour faire de la vitesse, le poids final du modèle permettant déjà d’affronter des conditions venteuses. En effet, la balance accuse exactement 2 600 g prêt à voler dans cette version full carbone. Il faudra opter pour les versions en fibre de verre et carbone allégé pour gagner sensibleme­nt en poids.

La plage de centrage de la notice sera respectée, tandis que le débattemen­t de la profondeur sera augmenté de 2 mm, et celui de la direction sera poussé au maximum avec 4 mm supplément­aires. Ces réglages conviendro­nt pour débuter les essais et le centrage sera affiné au fil des vols. Un dernier coup d’oeil à l’incidencem­ètre permet de vérifier le Vé longitudin­al : il s’agit de l’angle entre le calage de la voilure et du stabilisat­eur. Avec moins de 1° constaté, il correspond à ce que l’on peut attendre sur un modèle devant limiter la traînée au maximum.

EN RÉSUMÉ

Ce planeur constitue une excellente alternativ­e pour s’adonner aux joies du F3f et F3b, sans prétention, mais sans avoir à rougir face à des concurrent­s de l’Est beaucoup plus onéreux. La décoration et la finition sont superbes. Certes, les performanc­es sont un peu en retrait pour rivaliser avec le haut du panier des planeurs F3b modernes mais il conserve cependant suffisamme­nt d’atout pour être un excellent compagnon de vol pour découvrir ces catégories sans rester sur sa faim. Le rapport qualité/prix du Tabu est très recommanda­ble pour se faire la main au treuil électrique sans se poser de question, ou encore à la pente où il sera à son aise. Chacun choisira ensuite son degré de finition en fonction de l’utilisatio­n qu’il compte en faire.

 ??  ?? Dans cette version renforcée, le modèle est parfaiteme­nt rigide et robuste. Le treuillage peut s’effectuer sans réserve.
Dans cette version renforcée, le modèle est parfaiteme­nt rigide et robuste. Le treuillage peut s’effectuer sans réserve.
 ??  ?? Bon point, les indispensa­bles housses d’ailes et de stabilisat­eurs sont fournies dans le kit.
Bon point, les indispensa­bles housses d’ailes et de stabilisat­eurs sont fournies dans le kit.
 ??  ?? Le Tabu est disponible dans deux versions (fibre de verre ou carbone), ainsi que dans plusieurs décoration­s : à vous de choisir celle qui vous ira le mieux !
Le Tabu est disponible dans deux versions (fibre de verre ou carbone), ainsi que dans plusieurs décoration­s : à vous de choisir celle qui vous ira le mieux !
 ??  ?? La place est comptée pour loger l’équipement. À l’avant se trouve le lest de centrage, suivi de l’accu de réception Li-Ion, puis du récepteur Graupner GR16 avec sur son flanc l’interrupte­ur régulateur magnétique.
La place est comptée pour loger l’équipement. À l’avant se trouve le lest de centrage, suivi de l’accu de réception Li-Ion, puis du récepteur Graupner GR16 avec sur son flanc l’interrupte­ur régulateur magnétique.
 ??  ?? En arrière du logement de clé d’aile, un emplacemen­t permet de ballaster en fonction du type d’évolution et de l’aérologie. Derrière se trouve l’ouverture pour les connexions des servos.
En arrière du logement de clé d’aile, un emplacemen­t permet de ballaster en fonction du type d’évolution et de l’aérologie. Derrière se trouve l’ouverture pour les connexions des servos.
 ??  ?? Le crochet de treuillage n’est pas livré. Le compartime­nt réception étant largement renforcé par du tissu carbone, l’auteur a préféré sortir les antennes pour ne pas dégrader la réception.
Le crochet de treuillage n’est pas livré. Le compartime­nt réception étant largement renforcé par du tissu carbone, l’auteur a préféré sortir les antennes pour ne pas dégrader la réception.
 ??  ?? La commande de profondeur est montée d’origine, mais l’ouverture du compartime­nt a révélé un défaut sur la chape. Il est donc conseillé de vérifier ce point lors du montage et de conserver une trappe de visite.
La commande de profondeur est montée d’origine, mais l’ouverture du compartime­nt a révélé un défaut sur la chape. Il est donc conseillé de vérifier ce point lors du montage et de conserver une trappe de visite.
 ??  ?? La forme particuliè­re des stabilisat­eurs les rend jointifs devant la dérive. Les trois clés en place : la clé principale, la clé d’incidence et la clé des volets de profondeur.
La forme particuliè­re des stabilisat­eurs les rend jointifs devant la dérive. Les trois clés en place : la clé principale, la clé d’incidence et la clé des volets de profondeur.
 ??  ?? Les servos Turnigy S712G s’intègrent parfaiteme­nt dans les logements, sans modificati­on des cadres fournis dans le kit.
Les servos Turnigy S712G s’intègrent parfaiteme­nt dans les logements, sans modificati­on des cadres fournis dans le kit.
 ??  ?? La robuste clé d’aile rectangula­ire s’insère parfaiteme­nt, sans retouche, tout en ne présentant aucun jeu. Elle donne le dièdre de 4° sur chaque aile.
La robuste clé d’aile rectangula­ire s’insère parfaiteme­nt, sans retouche, tout en ne présentant aucun jeu. Elle donne le dièdre de 4° sur chaque aile.
 ??  ?? L’oiseau a une belle allure en vol et possède une bonne polyvalenc­e. La voltige est aussi dans ses cordes. Dans cet exercice, il encaissera toutes les figures sans broncher.
L’oiseau a une belle allure en vol et possède une bonne polyvalenc­e. La voltige est aussi dans ses cordes. Dans cet exercice, il encaissera toutes les figures sans broncher.

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