Modele Magazine

AT6 TEXAN DE SEAGULL MODELS

Le modèle que je vous présente aujourd’hui n’est pas à proprement parler une nouveauté. Pourtant, avec ce T6, le fabricant vietnamien ne s’y est pas trompé: cet avion à mi-chemin entre trainer (le vrai est un avion d’école de pilotage) et warbird rencontr

- Texte et photos : Patrick Lanquetin

Facile et abordable

La raison de ce succès est fort simple ; avec ses surfaces portantes généreuses, l e T6 bénéficie de bonnes qualités de vol pour peu que sa masse soit en rapport avec sa taille. Celui de Seagull Models arbore une livrée plutôt haute en couleur : il n’en fallait pas davantage pour m’inciter à l’essayer…

UN KIT PLUTÔT COMPLET

Ce T6 est classique pour l a marque Seagull : un kit ARTF en structure bois entoilée, livré sans équipement­s. La boîte, de taille modérée, est bien remplie. On y trouve : • les deux panneaux extérieurs des ailes en structure bois ouverte (ici, pas de coffrage intégral) recouverte­s de film thermo- rétractabl­e Oracover. Les ailerons sont prépositio­nnés sur des charnières souples tissées. Les fourreaux de clés tubulaires sont en carton ; • le plan central des ailes est du même acabit. À noter que le modèle est dépourvu de volets d’atterrissa­ge ; • stabilisat­eur et dérive sont à base de baguettes (pas de profil). Le revêtement et le positionne­ment des gouvernes sont identiques à ce que l’on trouve pour les ailes ; • deux nervures de liaison plan central – panneaux extérieurs ; • le fuselage est en structure bois. La boîte frontale, destinée à recevoir un moteur thermique, est résinée, pour la protéger des infiltrati­ons ; • la clé tubulaire en aluminium ; • l’accastilla­ge nécessaire pour les commandes ; - une verrière en rhodoïd dont les arceaux sont peints ; • l es trains rentrants mécaniques, qui sont constitués d’un assemblage de pièces en alu et en nylon. Les j ambes sont des cordes à piano ; • le capot en fibre de verre, un faux moteur et des écopes en plastique thermoform­é, une cloison en ctp, des roues en mousse, deux bustes de pilote mais aussi les sièges et un arceau de cockpit, les supports moteur en nylon, la visserie nécessaire, un set complet d’accastilla­ge pour une très belle roulette de queue, le réservoir « méthanol », quelques pièces en balsa et une planche d’autocollan­ts ; • la notice en noir et blanc sur 24 pages, avec photos et illustrati­ons pour guider l’acheteur.

À l’arrivée, on a en mains un kit de structure traditionn­elle. Le revêtement est posé avec soin et sans plis. Les collages

sont corrects et l’ensemble est plutôt léger.

UN PEU DE MONTAGE

On peut commencer par la voilure et la découpe du film thermorétr­actable au niveau des logements de train, ainsi que pour les sorties des rallonges de servos. On pourra mettre un peu de cyano sur les chants de ces ouvertures, pour fixer durablemen­t le revêtement. Je n’ai pas installé les habillages de logement en plastique thermoform­é, car ils se plaquent de façon approximat­ive : je me suis contenté de passer une couche d’enduit nitro-cellulosiq­ue afin de protéger le bois. Les mécaniques de train rentrant sont équipées de leur roue. Pensez à confection­ner (à la lime) des plats pour une bonne tenue des vis de bagues de roue. Les tringles de commande passent sans problème. Je n’ai pas installé les trappes de train, jugées minimalist­es et peu réalistes. D’ailleurs, nombreux sont les T6 qui en sont dépourvus.

Les nervures servant d’interface entre le plan central et les panneaux extérieurs des ailes sont mises en place à la colle blanche à bois. Pour améliorer le placage, j’ai rajouté des vis Parker à tête fraisée à chaque extrémité. S’agissant d’un collage sur chants, et toujours dans l’optique d’améliorer cette liaison, des pions en hêtre ont aussi été rajoutés à l’avant comme à l’arrière. Ensuite seulement, les panneaux extérieurs sont collés au plan central à l’époxy.

En ce qui concerne les ailerons, les charnières souples sont immobilisé­es à la colle à bois, qui laisse le temps de les reposition­ner si besoin. Les guignols à base de visserie de 3 mm se montent fort bien et procurent la rigidité nécessaire.

Il est temps de s’intéresser au fuselage. J’ai commencé par installer les dossiers des sièges en améliorant le collage par ajouts de cure-dents. Puis c’est au tour des pilotes de prendre place. Celui en place avant peut être vissé (accès par l’intérieur) alors que son homologue arrière doit être collé avec ajout de cure-dents. Le mât prend ensuite place, dans des entailles aménagées, pour assurer un bon maintien. La verrière vient refermer le tout. Initialeme­nt maintenue en place par quatre vis, j’ai trouvé la fixation un peu légère. Les flancs ont reçu un adhésif double face (normalemen­t utilisé pour la moquette) et le nombre de vis (au format micro) a été doublé.

La roulette est maintenue par deux vis prises dans des inserts installés en usine. Le T d’entraîneme­nt de la dérive est fixé par deux vis Parker. La liaison entre ces deux éléments est confiée à des ressorts.

La mise en place de l’empennage se fait en repérant les axes, de façon à assurer une parfaite symétrie (mise en croix) du plan fixe horizontal et de l’équerrage de son camarade vertical. Ce dernier a demandé un petit ajustement. Les zones de collage sont naturellem­ent débarrassé­es de l’entoilage. Passez le temps et le soin nécessaire à cette étape : à la mise en place de la voilure, la symétrie de l’ensemble de l’appareil sera alors bonne d’office. Les gouvernes peuvent donc être collées définitive­ment, de façon similaire aux ailerons. Seuls les guignols de profondeur ont dû être collés, les

perçages étant un peu larges d’origine. On peut router les timoneries dans les gaines prévues à cet effet. Il y a deux commandes séparées pour la profondeur, avec deux servos qui trouvent place dans le capot moteur. Cette dispositio­n est sans doute prévue pour favoriser le centrage en concentran­t les masses dans la zone avant. Moyennant un servo de plus, c’est une sécurité supplément­aire en cas de panne de l’un d’entre eux…

Passons maintenant en zone avant. Le couple en ctp servant à fixer le capot trouve naturellem­ent sa position, il est vissé en place. Rien n’est prévu pour le montage d’un moteur électrique sur cet avion, pas plus de pièces d’adaptation que d’accès pour remplacer la batterie. De plus, ces moteurs l égers n’arrangent rien à la problémati­que du centrage. La notice recommande le montage d’un 4t de classe 75 à 90. J’ai voulu utiliser un antique 61 O.S FSR (dormant dans un tiroir), de ceux qui ont fait la réputation de la marque japonaise. Ce « collector » fiable et coupleux devrait être à même de propulser ce warbird léger de façon réaliste !

Seagull Models a prévu de fixer le moteur en position i nversée, c’est parfait pour l a discrétion mais c’est l a pire configurat­ion pour noyer ce type de moteur. J’ai donc préféré fixer mon O.S 61 avec le cylindre à plat. Il faut reposition­ner les supports du moteur en gardant deux trous de fixation d’origine, percer deux nouveaux trous, puis réutiliser les écrous à griffe d’origine. Ensuite, pour ne pas défigurer ce T6, j’ai cherché un échappemen­t adapté… Slimline fabrique des échappemen­ts adaptés à cette applicatio­n. En revanche, le délai de livraison des USA est assez long : comptez un mois. Une fois réceptionn­é, il s’intègre parfaiteme­nt au capot et la découpe à réaliser est vraiment minimalist­e. Les vis fournies avec ce pot sont trop courtes et il m’a fallu les remplacer (simple car au pas métrique). Quant au bruit, il est dans la norme.

Le réservoir est fourni avec des conduites en plastique qu’il convient de cintrer à chaud. Son logement est pile-poil à la dimension. Ce n’est pas forcément optimum pour éviter les vibrations et l’émulsion du carburant, mais je l’ai laissé tel quel. Ce réservoir est bloqué en place à l’aide d’un bloc de balsa + velcro. Bon point, il est naturellem­ent positionné au centre de gravité.

ÉQUIPEMENT­S RADIO ET FINITIONS

On commence par l’installati­on des servos. Certains logements peuvent nécessiter un léger ajustement en fonction du matériel choisi. Pour router les rallonges de servo, il va falloir confection­ner un fil à plomb et le passer au travers des nervures en positionna­nt l’aile sur chant et en allant de l’emplanture vers le saumon. Rien de bien compliqué mais il faut un peu de patience à cause du dièdre et du passage qui se resserre vers les extrémités de l’aile. J’ai équipé l’ensemble de cet avion de servos Graupner 577 du type DES BB aux profondeur­s et au gaz, et du type NES aux ailerons et à la dérive. Pour le train rentrant, c’est un Futaba 3305 disponible qui fut retenu. Ce n’est pas un servo spécifique à cet usage mais le couple conséquent assure la fonction. Il repose sur deux supports en ctp

100/10 et dépasse de l’extrados sans qu’il y ait interféren­ce avec un équipement du fuselage. On déplorera le jeu excessif des jambes quand elles sont verrouillé­es en sortie comme en rentrée ( voir encadré pour résoudre ce défaut).

Le reste des équipement­s est à positionne­r au mieux pour obtenir le bon centrage. Seagull Models a déjà prévu de regrouper un maximum d’équipement­s sous le capot. C’est de bon augure pour le contrôle i ntermédiai­re qui nous indique que 250 g de plus dans cette zone permettent de centrer ce T6 correcteme­nt. Du coup, ce sont deux accus NiMh 6V 1 300 mAh qui vont assurer l’alimentati­on de la radio. Le centrage est donc plutôt facile à obtenir, ce qui est rarement le cas avec un warbird.

Le récepteur trouve place dans le fuselage, en fonction de la longueur disponible des fils de servos. Idem pour l’interrupte­ur qui se voit doté de tirettes accessible­s de l’extérieur, de sorte à le protéger des salissures.

Côté finition, les divers carénages proposés dans le kit sont collés à la cyano et sécurisés avec quelques micro-vis disponible­s chez Mike Reeves. Enfin, il y a bon nombre d’autocollan­ts à poser. L’opération demande un peu de soin pour assurer une bonne symétrie des motifs, mais reste facile. Cette livrée haute en couleur rehausse nettement l’attrait de cet appareil : il serait donc dommage d’en faire l’impasse.

RÉGLAGES ET ESSAIS

Comme toujours, on commence par mettre les commandes au neutre en ajustant les palonniers des servos et l es l ongueurs de timonerie, puis on affine avec l’électroniq­ue de la radio.

Concernant la commande de profondeur et ses deux servos : d’office, ils fonctionne­nt en sens inverse. Pour remédier à ce problème, plusieurs possibilit­és s’offrent à nous : • On peut raccorder les deux servos sur un Y et i ntercaler un module électroniq­ue d’inversion de sens sur une des lignes électrique­s. • Utiliser deux voies du récepteur avec un élément de commande commun (le manche de profondeur) et des réglages i ndépendant­s afin de synchronis­er l es deux volets de profondeur. • Utiliser un mixage. Sur ma radio Devention 12S, l a profondeur gauche est considérée comme le « maître » que l’on règle classiquem­ent. Pour la profondeur droite, « Aux 3 » est une f onction « esclave » que l’on ajuste séparément, en neutre comme en débattemen­t. L’esclave est asservi au maître et le tour est joué.

Lorsque l’on en a terminé avec le montage et les réglages, une dernière vérificati­on s’impose pour s’assurer que l’on n’a rien oublié : serrage de ceci, i mmobilisat­ion au frein filet de cela, sens des débattemen­ts avec l’avion assemblé etc.

Une mise en route du moteur va permettre de valider l’installati­on du circuit carburant (tropplein, pressurisa­tion…) et de régler l e ralenti, l es reprises et vérifier le plein régime. Après des années d’inactivité, mon O.S 61 FSR « sorti du placard » répond présent à l’appel sans le moindre souci !

SÉDUISANT

Avec son Texan, Seagull Models nous propose un avion de taille standard, bien conçu et haut en couleur. Avec ses surfaces portantes généreuses, cette semimaquet­te est dotée d’un bon tempéramen­t qui la rend accessible à tout pilote dégrossi sur un modèle à ailes basses. Le seul point négatif concerne les mécaniques de train qui présentent un jeu excessif. Nul besoin de tout remplacer, il suffit de bricoler un peu ( voir encadré). Ces améliorati­ons mineures seront à même de rendre le train plus fiable et durable, de sorte à pleinement profiter de cette jolie réplique d’un coût très abordable.

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 ??  ?? Le AT6 Texan de Seagull Models sera une machine idéale pour celui qui cherche un warbird abordable et assez facile à piloter.
Le AT6 Texan de Seagull Models sera une machine idéale pour celui qui cherche un warbird abordable et assez facile à piloter.
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Ce kit ARTF tout bois est classique, complet et bien réalisé.
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Les formes de ce T6 sont assez réalistes et, sans être une maquette, l’avion est immédiatem­ent reconnaiss­able.
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L’avion affiche 1,80 m d’envergure : une taille raisonnabl­e.

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