AT6 TEXAN DE SEAGULL MODELS
Le modèle que je vous présente aujourd’hui n’est pas à proprement parler une nouveauté. Pourtant, avec ce T6, le fabricant vietnamien ne s’y est pas trompé: cet avion à mi-chemin entre trainer (le vrai est un avion d’école de pilotage) et warbird rencontr
Facile et abordable
La raison de ce succès est fort simple ; avec ses surfaces portantes généreuses, l e T6 bénéficie de bonnes qualités de vol pour peu que sa masse soit en rapport avec sa taille. Celui de Seagull Models arbore une livrée plutôt haute en couleur : il n’en fallait pas davantage pour m’inciter à l’essayer…
UN KIT PLUTÔT COMPLET
Ce T6 est classique pour l a marque Seagull : un kit ARTF en structure bois entoilée, livré sans équipements. La boîte, de taille modérée, est bien remplie. On y trouve : • les deux panneaux extérieurs des ailes en structure bois ouverte (ici, pas de coffrage intégral) recouvertes de film thermo- rétractable Oracover. Les ailerons sont prépositionnés sur des charnières souples tissées. Les fourreaux de clés tubulaires sont en carton ; • le plan central des ailes est du même acabit. À noter que le modèle est dépourvu de volets d’atterrissage ; • stabilisateur et dérive sont à base de baguettes (pas de profil). Le revêtement et le positionnement des gouvernes sont identiques à ce que l’on trouve pour les ailes ; • deux nervures de liaison plan central – panneaux extérieurs ; • le fuselage est en structure bois. La boîte frontale, destinée à recevoir un moteur thermique, est résinée, pour la protéger des infiltrations ; • la clé tubulaire en aluminium ; • l’accastillage nécessaire pour les commandes ; - une verrière en rhodoïd dont les arceaux sont peints ; • l es trains rentrants mécaniques, qui sont constitués d’un assemblage de pièces en alu et en nylon. Les j ambes sont des cordes à piano ; • le capot en fibre de verre, un faux moteur et des écopes en plastique thermoformé, une cloison en ctp, des roues en mousse, deux bustes de pilote mais aussi les sièges et un arceau de cockpit, les supports moteur en nylon, la visserie nécessaire, un set complet d’accastillage pour une très belle roulette de queue, le réservoir « méthanol », quelques pièces en balsa et une planche d’autocollants ; • la notice en noir et blanc sur 24 pages, avec photos et illustrations pour guider l’acheteur.
À l’arrivée, on a en mains un kit de structure traditionnelle. Le revêtement est posé avec soin et sans plis. Les collages
sont corrects et l’ensemble est plutôt léger.
UN PEU DE MONTAGE
On peut commencer par la voilure et la découpe du film thermorétractable au niveau des logements de train, ainsi que pour les sorties des rallonges de servos. On pourra mettre un peu de cyano sur les chants de ces ouvertures, pour fixer durablement le revêtement. Je n’ai pas installé les habillages de logement en plastique thermoformé, car ils se plaquent de façon approximative : je me suis contenté de passer une couche d’enduit nitro-cellulosique afin de protéger le bois. Les mécaniques de train rentrant sont équipées de leur roue. Pensez à confectionner (à la lime) des plats pour une bonne tenue des vis de bagues de roue. Les tringles de commande passent sans problème. Je n’ai pas installé les trappes de train, jugées minimalistes et peu réalistes. D’ailleurs, nombreux sont les T6 qui en sont dépourvus.
Les nervures servant d’interface entre le plan central et les panneaux extérieurs des ailes sont mises en place à la colle blanche à bois. Pour améliorer le placage, j’ai rajouté des vis Parker à tête fraisée à chaque extrémité. S’agissant d’un collage sur chants, et toujours dans l’optique d’améliorer cette liaison, des pions en hêtre ont aussi été rajoutés à l’avant comme à l’arrière. Ensuite seulement, les panneaux extérieurs sont collés au plan central à l’époxy.
En ce qui concerne les ailerons, les charnières souples sont immobilisées à la colle à bois, qui laisse le temps de les repositionner si besoin. Les guignols à base de visserie de 3 mm se montent fort bien et procurent la rigidité nécessaire.
Il est temps de s’intéresser au fuselage. J’ai commencé par installer les dossiers des sièges en améliorant le collage par ajouts de cure-dents. Puis c’est au tour des pilotes de prendre place. Celui en place avant peut être vissé (accès par l’intérieur) alors que son homologue arrière doit être collé avec ajout de cure-dents. Le mât prend ensuite place, dans des entailles aménagées, pour assurer un bon maintien. La verrière vient refermer le tout. Initialement maintenue en place par quatre vis, j’ai trouvé la fixation un peu légère. Les flancs ont reçu un adhésif double face (normalement utilisé pour la moquette) et le nombre de vis (au format micro) a été doublé.
La roulette est maintenue par deux vis prises dans des inserts installés en usine. Le T d’entraînement de la dérive est fixé par deux vis Parker. La liaison entre ces deux éléments est confiée à des ressorts.
La mise en place de l’empennage se fait en repérant les axes, de façon à assurer une parfaite symétrie (mise en croix) du plan fixe horizontal et de l’équerrage de son camarade vertical. Ce dernier a demandé un petit ajustement. Les zones de collage sont naturellement débarrassées de l’entoilage. Passez le temps et le soin nécessaire à cette étape : à la mise en place de la voilure, la symétrie de l’ensemble de l’appareil sera alors bonne d’office. Les gouvernes peuvent donc être collées définitivement, de façon similaire aux ailerons. Seuls les guignols de profondeur ont dû être collés, les
perçages étant un peu larges d’origine. On peut router les timoneries dans les gaines prévues à cet effet. Il y a deux commandes séparées pour la profondeur, avec deux servos qui trouvent place dans le capot moteur. Cette disposition est sans doute prévue pour favoriser le centrage en concentrant les masses dans la zone avant. Moyennant un servo de plus, c’est une sécurité supplémentaire en cas de panne de l’un d’entre eux…
Passons maintenant en zone avant. Le couple en ctp servant à fixer le capot trouve naturellement sa position, il est vissé en place. Rien n’est prévu pour le montage d’un moteur électrique sur cet avion, pas plus de pièces d’adaptation que d’accès pour remplacer la batterie. De plus, ces moteurs l égers n’arrangent rien à la problématique du centrage. La notice recommande le montage d’un 4t de classe 75 à 90. J’ai voulu utiliser un antique 61 O.S FSR (dormant dans un tiroir), de ceux qui ont fait la réputation de la marque japonaise. Ce « collector » fiable et coupleux devrait être à même de propulser ce warbird léger de façon réaliste !
Seagull Models a prévu de fixer le moteur en position i nversée, c’est parfait pour l a discrétion mais c’est l a pire configuration pour noyer ce type de moteur. J’ai donc préféré fixer mon O.S 61 avec le cylindre à plat. Il faut repositionner les supports du moteur en gardant deux trous de fixation d’origine, percer deux nouveaux trous, puis réutiliser les écrous à griffe d’origine. Ensuite, pour ne pas défigurer ce T6, j’ai cherché un échappement adapté… Slimline fabrique des échappements adaptés à cette application. En revanche, le délai de livraison des USA est assez long : comptez un mois. Une fois réceptionné, il s’intègre parfaitement au capot et la découpe à réaliser est vraiment minimaliste. Les vis fournies avec ce pot sont trop courtes et il m’a fallu les remplacer (simple car au pas métrique). Quant au bruit, il est dans la norme.
Le réservoir est fourni avec des conduites en plastique qu’il convient de cintrer à chaud. Son logement est pile-poil à la dimension. Ce n’est pas forcément optimum pour éviter les vibrations et l’émulsion du carburant, mais je l’ai laissé tel quel. Ce réservoir est bloqué en place à l’aide d’un bloc de balsa + velcro. Bon point, il est naturellement positionné au centre de gravité.
ÉQUIPEMENTS RADIO ET FINITIONS
On commence par l’installation des servos. Certains logements peuvent nécessiter un léger ajustement en fonction du matériel choisi. Pour router les rallonges de servo, il va falloir confectionner un fil à plomb et le passer au travers des nervures en positionnant l’aile sur chant et en allant de l’emplanture vers le saumon. Rien de bien compliqué mais il faut un peu de patience à cause du dièdre et du passage qui se resserre vers les extrémités de l’aile. J’ai équipé l’ensemble de cet avion de servos Graupner 577 du type DES BB aux profondeurs et au gaz, et du type NES aux ailerons et à la dérive. Pour le train rentrant, c’est un Futaba 3305 disponible qui fut retenu. Ce n’est pas un servo spécifique à cet usage mais le couple conséquent assure la fonction. Il repose sur deux supports en ctp
100/10 et dépasse de l’extrados sans qu’il y ait interférence avec un équipement du fuselage. On déplorera le jeu excessif des jambes quand elles sont verrouillées en sortie comme en rentrée ( voir encadré pour résoudre ce défaut).
Le reste des équipements est à positionner au mieux pour obtenir le bon centrage. Seagull Models a déjà prévu de regrouper un maximum d’équipements sous le capot. C’est de bon augure pour le contrôle i ntermédiaire qui nous indique que 250 g de plus dans cette zone permettent de centrer ce T6 correctement. Du coup, ce sont deux accus NiMh 6V 1 300 mAh qui vont assurer l’alimentation de la radio. Le centrage est donc plutôt facile à obtenir, ce qui est rarement le cas avec un warbird.
Le récepteur trouve place dans le fuselage, en fonction de la longueur disponible des fils de servos. Idem pour l’interrupteur qui se voit doté de tirettes accessibles de l’extérieur, de sorte à le protéger des salissures.
Côté finition, les divers carénages proposés dans le kit sont collés à la cyano et sécurisés avec quelques micro-vis disponibles chez Mike Reeves. Enfin, il y a bon nombre d’autocollants à poser. L’opération demande un peu de soin pour assurer une bonne symétrie des motifs, mais reste facile. Cette livrée haute en couleur rehausse nettement l’attrait de cet appareil : il serait donc dommage d’en faire l’impasse.
RÉGLAGES ET ESSAIS
Comme toujours, on commence par mettre les commandes au neutre en ajustant les palonniers des servos et l es l ongueurs de timonerie, puis on affine avec l’électronique de la radio.
Concernant la commande de profondeur et ses deux servos : d’office, ils fonctionnent en sens inverse. Pour remédier à ce problème, plusieurs possibilités s’offrent à nous : • On peut raccorder les deux servos sur un Y et i ntercaler un module électronique d’inversion de sens sur une des lignes électriques. • Utiliser deux voies du récepteur avec un élément de commande commun (le manche de profondeur) et des réglages i ndépendants afin de synchroniser l es deux volets de profondeur. • Utiliser un mixage. Sur ma radio Devention 12S, l a profondeur gauche est considérée comme le « maître » que l’on règle classiquement. Pour la profondeur droite, « Aux 3 » est une f onction « esclave » que l’on ajuste séparément, en neutre comme en débattement. L’esclave est asservi au maître et le tour est joué.
Lorsque l’on en a terminé avec le montage et les réglages, une dernière vérification s’impose pour s’assurer que l’on n’a rien oublié : serrage de ceci, i mmobilisation au frein filet de cela, sens des débattements avec l’avion assemblé etc.
Une mise en route du moteur va permettre de valider l’installation du circuit carburant (tropplein, pressurisation…) et de régler l e ralenti, l es reprises et vérifier le plein régime. Après des années d’inactivité, mon O.S 61 FSR « sorti du placard » répond présent à l’appel sans le moindre souci !
SÉDUISANT
Avec son Texan, Seagull Models nous propose un avion de taille standard, bien conçu et haut en couleur. Avec ses surfaces portantes généreuses, cette semimaquette est dotée d’un bon tempérament qui la rend accessible à tout pilote dégrossi sur un modèle à ailes basses. Le seul point négatif concerne les mécaniques de train qui présentent un jeu excessif. Nul besoin de tout remplacer, il suffit de bricoler un peu ( voir encadré). Ces améliorations mineures seront à même de rendre le train plus fiable et durable, de sorte à pleinement profiter de cette jolie réplique d’un coût très abordable.