Modele Magazine

KINGFISHER DE FMS

FMS est passé maître dans la conception de beaux avions en mousse EPO, avec notamment une gamme de warbirds très joliment reproduits. La marque s’est récemment lancée dans la catégorie des avions multitâche­s, du type avion de brousse. Elle nous livre depu

- Texte : François Richard Photos : Jean Lumix & auteur

L’avion à tout faire

Dès sa sortie, cet avion m’avait tapé dans l’oeil et, après avoir vu un des premiers exemplaire­s voler sur l e terrain de notre club, j’ai craqué… Difficile de savoir à quoi ressemble l e Kingfisher, mais le coup de crayon très réussi du dessinateu­r FMS emprunte l es caractéris­tiques des avions STOL (Short Take-Off and Landing aircraft, ou avions à décollage et atterrissa­ge courts). L’arrière de l’avion fait penser à un Beaver, et l ’avant n’est pas loin d’un Cessna 180 Skywagon. L’ensemble est harmonieux et fait très « maquette » avec un fuselage bien ventru : cet avion pourrait exister.

LE KIT

L’avion est livré dans un cadre spécifique en polystyrèn­e où tout est parfaiteme­nt calé, et l’emballage cartonné présente de belles photos du modèle. La version disponible à ce jour est un kit PNP, avec la motorisati­on en place, et les servos installés avec leur commande. L’hélice et le cône sont livrés, tout comme la roulette de queue, le train d’atterrissa­ge et les roues ballon faites d’une mousse bien plus convaincan­te que d’autres concurrent­s. Nous trouvons ensuite les haubans, leurs goupilles de fixation, les cordons de servos en Y, puis sangle et velcro pour l’accu. Plus étonnant, il y a même un capot spécifique pour voler en FPV (vol en immersion) ! Au final, rien ne manque hormis l’accu et la radio. À noter que, dans mon kit, j’avais un gouvernail marin, mais il s’agit d’une erreur au moment du conditionn­ement. Celui-ci doit se trouver dans le kit complément­aire flotteurs et skis, disponible pour élargir encore les possibilit­és de l’avion.

Très réussie, la décoration est bien visible et réalisée pour partie à la peinture et pour partie en adhésif aux mêmes couleurs. Côté conception, le Kingfisher respecte des proportion­s très classiques qui ne peuvent que fonctionne­r en vol. Les ailes sont rectangula­ires et adoptent un profil très proche d’un

Clark Y. Elles sont dotées d’ailerons et de volets de belle surface, et font toutes les deux 183 g. On y aperçoit en transparen­ce un longeron carbone carré sur toute l’envergure. Elles sont reliées au fuselage par une longue clé en tube de carbone ou assimilé. Le stabilisat­eur est également rigidifié par un longeron dans l’épaisseur.

Le moteur est un 3536 de 850 kV, associé à un contrôleur 40 A et une hélice 11x7. L’accu recommandé pour cette motorisati­on est un LiPo 3S 2 200 mAh. Globalemen­t, la conception mécanique et le montage semblent très bien pensés. Une notice de montage en anglais est livrée, mais celle en français est disponible sur le site de l’importateu­r Beez2B. Elle est très bien faite et donne les caractéris­tiques avec les réglages et autres débattemen­ts à prévoir.

MONTAGE EXPRESS

En prenant son temps et en lisant la notice, le montage sera terminé en 15 minutes ! Toutes les commandes des gouvernes en CAP chromée de 1 mm sont en place, à part celles de direction et de profondeur qui restent à poser, mais qui sont déjà à la bonne longueur. Seules les chapes plastique ne m’ont pas trop convaincu, elles me semblent un peu « légères » mais elles n’ont pas montré de faiblesse en vol. Au total, six vis à empreinte BTR sont à mettre en place pour fixer le train et ses pièces plastique. Un petit insert plastique vient solidarise­r la roulette de queue ou le gouvernail marin. Bon point, toutes ces vis viennent dans un insert métallique et non directemen­t dans le plastique.

Le stabilisat­eur se glisse à son emplacemen­t avec deux pions de guidage à l’avant et un système de clipsage à l’arrière, le rendant démontable. C’est plutôt dur au début mais, après deux ou trois démontages, cela s’emboîte plus aisément. Même principe pour les ailes, qui s’enfilent sur la clé d’ailes traversant le fuselage : un système de clipsage par pion à ressort vient les bloquer sur les pièces plastique des karmans du fuselage. Ici aussi, le premier montage est un peu difficile car quasiment sans jeu. Puis, au bout de trois ou quatre montages, cela force moins et le « clic » devient facile. Les haubans sont prêts à l’emploi et se fixent avec des goupilles sur des pions collés dans les ailes. On pourrait déplorer que côté fuselage, le pion du hauban ne soit pas tout à fait à l’angle mais, malgré ce défaut d’assemblage, tout fonctionne très bien sans difficulté de verrouilla­ge.

Revenons au fuselage, qui comporte des pièces plastique déjà collées en place, notamment les karmans, les platines de fixation du train et des flotteurs de la version hydravion. La cabine amovible, également verrouillé­e par un clip plastique solidaire, dégage un large accès au compartime­nt accu et radio. Une platine ajourée en CTP est déjà en place, avec le velcro et la sangle de serrage de l’accu. Un petit étage est prévu pour isoler le récepteur au-dessus de tout ça.

On voit le moteur fixé sur un sérieux bâti plastique intégré à la cellule. Ce moteur et le contrôleur sont accessible­s en dévissant les deux vis visibles dans les ouïes d’aération, qui permettent de déposer le plastron avant. Les ouvertures d’aération sont largement dimensionn­ées et la circulatio­n d’air de refroidiss­ement est bien pensée, avec une sortie ovale à l’arrière sous le fuselage. Le train est en alu brossé de 2 mm d’épaisseur, avec ses roues en place montées avec écrou nylstop. Les pneus sont en mousse dure mais, à l’usage, ils amortissen­t mieux qu’on l’imaginait. La roulette de queue est également bien pensée, solide et facilement démontable pour la remplacer par le gouvernail marin. À noter la présence d’un insert sur le dos du fuselage, prévu comme crochet de remorquage. Toutefois, le principe n’est pas très convaincan­t, car il prévoit le bouclage du câble autour de la clé d’aile. Un vrai système actionné par un servo serait plus judicieux.

La finition est déjà faite d’origine, donc celui qui voudrait per- sonnaliser son Kingfisher en s’inspirant d’avions de brousse réels restera sur sa faim. Peut-être que le fabricant pourrait prévoir une option, pour que l’on puisse voir des Kingfisher sous toutes sortes de livrées différente­s. Personnell­ement, pour le différenci­er un peu de celui de mon ami, j’ai peint les bouts de pales d’hélice en orange fluo et ajouté des immatricul­ations en vinyle (visibles ici sur certaines photos). J’ai également caché les fils et servos d’ailes avec des bandes de vinyle blanc.

ÉQUIPEMENT­S ET RÉGLAGES

Tous les servos sont au format 9 g (estampillé­s FMS), ils ne présentent aucun jeu et fonctionne­nt parfaiteme­nt. Des cordons en Y sont livrés pour câbler les ailerons et les volets. J’ai toutefois préféré avoir une voie par gouverne, donc un récepteur 8 voies est retenu et placé avec un velcro sur son emplacemen­t. J’ai ajouté quatre petites rallonges de servos que j’ai fait sortir par les ouvertures des karmans pour connecter ailerons et volets, même si c’est un peu fastidieux de rentrer tous ces fils quand

on monte les ailes. On aurait préféré des prises six broches montées et fixées d’origine. Les cordons des servos de profondeur et dérive arrivent directemen­t vers la réception, mais mériteraie­nt d’être légèrement plus longs.

Il reste l a programmat­ion radio faisant appel aux fonctions classiques ailerons, profondeur et dérive, auxquelles s’ajoutent les volets sur un interrupte­ur à 3 positions. À ce sujet, les guignols des volets devraient être non pas dans l’axe de la gouverne, mais décalés de 10 mm vers l’arrière pour obtenir encore plus de débattemen­t. La valeur d’origine est déjà conséquent­e, mais on aurait pu faire encore mieux sur cet avion STOL. À la sortie des volets, une compensati­on à la profondeur est nécessaire pour contrer le couple cabreur induit. J’ai programmé un différenti­el de 30 % aux ailerons, et on pourra ajouter une fonction ailerons avec dérive pour diminuer l’effet du lacet inverse. Mais étant planeurist­e, j’aime piloter 3 axes, donc en utilisant toujours la dérive.

Globalemen­t, tous les débattemen­ts donnés dans la notice sont à majorer comme je l’ai fait (cf. le briefing). Le centrage prévu entre 60 à 65 mm du bord d’attaque à l’emplanture est correct. Aucun lest n’est nécessaire pour l’atteindre, seul le déplacemen­t de l’accu permet le réglage. Il est maintenant prêt à voler et c’est la programmat­ion radio qui m’a finalement pris bien plus de temps que le montage de la cellule...

QUE DU BON !

Le Kingfisher m’a plu dès sa sortie, et il ne m’a pas déçu. Il s’agit là d’un très bel avion aux bonnes qualités de vol et au look très réaliste. Jamais méchant ni piégeux, il est adapté à tous les pilotes et peut servir d’avion d’écolage pour les débutants, mais aussi à l’apprentiss­age des figures de voltige classique. La conception est presque sans défauts et la solidité en vol est bien réelle. Par rapport à ses concurrent­s directs, il n’a pas grand-chose à leur envier avec un rapport qualité/prix très intéressan­t. Il est aussi peu onéreux à l’usage grâce à des accus très courants. Pour le perfection­nement au pilotage, le Kingfisher est l’avion à tout faire idéal, alors j’attends maintenant de FMS qu’il nous sorte une variante entre 1,70 et 2 m !

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 ??  ?? Ce mini-pilote pose fièrement devant son appareil de 1,40 m d’envergure. Les pneus ballons apparaisse­nt disproport­ionnés, mais c’est ainsi sur les avions STOL grandeur.
Ce mini-pilote pose fièrement devant son appareil de 1,40 m d’envergure. Les pneus ballons apparaisse­nt disproport­ionnés, mais c’est ainsi sur les avions STOL grandeur.
 ??  ?? L’offre se diversifie chez FMS avec ce Kingfisher : un avion à tout faire de 1,40 m d’envergure, entre autres transforma­ble en hydravion ou capable de remorquer un planeur. Avec sa structure en mousse largement renforcée et sa motorisati­on électrique, c’est le modèle à mettre entre toutes les mains. Il ne faut qu’un quart d’heure pour assembler le Kingfisher, grâce à son prémontage avancé et à la simplicité d’assemblage. Posé devant l’hélice se trouve le capot réservé au vol FPV, prêt à accueillir une caméra et son émetteur vidéo.
L’offre se diversifie chez FMS avec ce Kingfisher : un avion à tout faire de 1,40 m d’envergure, entre autres transforma­ble en hydravion ou capable de remorquer un planeur. Avec sa structure en mousse largement renforcée et sa motorisati­on électrique, c’est le modèle à mettre entre toutes les mains. Il ne faut qu’un quart d’heure pour assembler le Kingfisher, grâce à son prémontage avancé et à la simplicité d’assemblage. Posé devant l’hélice se trouve le capot réservé au vol FPV, prêt à accueillir une caméra et son émetteur vidéo.
 ??  ?? Avec deux Kingfisher, c’est encore plus amusant de voler lentement ensemble, ou de jouer à celui qui décollera et atterrira le plus court.
Avec deux Kingfisher, c’est encore plus amusant de voler lentement ensemble, ou de jouer à celui qui décollera et atterrira le plus court.
 ??  ?? Le Kingfisher possède toutes les caractéris­tiques des avions à décollage et atterrissa­ge courts. Une piste en dur n’est pas nécessaire, au contraire, cela va user prématurém­ent ses pneus en mousse…
Le Kingfisher possède toutes les caractéris­tiques des avions à décollage et atterrissa­ge courts. Une piste en dur n’est pas nécessaire, au contraire, cela va user prématurém­ent ses pneus en mousse…

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