KINGFISHER DE FMS
FMS est passé maître dans la conception de beaux avions en mousse EPO, avec notamment une gamme de warbirds très joliment reproduits. La marque s’est récemment lancée dans la catégorie des avions multitâches, du type avion de brousse. Elle nous livre depu
L’avion à tout faire
Dès sa sortie, cet avion m’avait tapé dans l’oeil et, après avoir vu un des premiers exemplaires voler sur l e terrain de notre club, j’ai craqué… Difficile de savoir à quoi ressemble l e Kingfisher, mais le coup de crayon très réussi du dessinateur FMS emprunte l es caractéristiques des avions STOL (Short Take-Off and Landing aircraft, ou avions à décollage et atterrissage courts). L’arrière de l’avion fait penser à un Beaver, et l ’avant n’est pas loin d’un Cessna 180 Skywagon. L’ensemble est harmonieux et fait très « maquette » avec un fuselage bien ventru : cet avion pourrait exister.
LE KIT
L’avion est livré dans un cadre spécifique en polystyrène où tout est parfaitement calé, et l’emballage cartonné présente de belles photos du modèle. La version disponible à ce jour est un kit PNP, avec la motorisation en place, et les servos installés avec leur commande. L’hélice et le cône sont livrés, tout comme la roulette de queue, le train d’atterrissage et les roues ballon faites d’une mousse bien plus convaincante que d’autres concurrents. Nous trouvons ensuite les haubans, leurs goupilles de fixation, les cordons de servos en Y, puis sangle et velcro pour l’accu. Plus étonnant, il y a même un capot spécifique pour voler en FPV (vol en immersion) ! Au final, rien ne manque hormis l’accu et la radio. À noter que, dans mon kit, j’avais un gouvernail marin, mais il s’agit d’une erreur au moment du conditionnement. Celui-ci doit se trouver dans le kit complémentaire flotteurs et skis, disponible pour élargir encore les possibilités de l’avion.
Très réussie, la décoration est bien visible et réalisée pour partie à la peinture et pour partie en adhésif aux mêmes couleurs. Côté conception, le Kingfisher respecte des proportions très classiques qui ne peuvent que fonctionner en vol. Les ailes sont rectangulaires et adoptent un profil très proche d’un
Clark Y. Elles sont dotées d’ailerons et de volets de belle surface, et font toutes les deux 183 g. On y aperçoit en transparence un longeron carbone carré sur toute l’envergure. Elles sont reliées au fuselage par une longue clé en tube de carbone ou assimilé. Le stabilisateur est également rigidifié par un longeron dans l’épaisseur.
Le moteur est un 3536 de 850 kV, associé à un contrôleur 40 A et une hélice 11x7. L’accu recommandé pour cette motorisation est un LiPo 3S 2 200 mAh. Globalement, la conception mécanique et le montage semblent très bien pensés. Une notice de montage en anglais est livrée, mais celle en français est disponible sur le site de l’importateur Beez2B. Elle est très bien faite et donne les caractéristiques avec les réglages et autres débattements à prévoir.
MONTAGE EXPRESS
En prenant son temps et en lisant la notice, le montage sera terminé en 15 minutes ! Toutes les commandes des gouvernes en CAP chromée de 1 mm sont en place, à part celles de direction et de profondeur qui restent à poser, mais qui sont déjà à la bonne longueur. Seules les chapes plastique ne m’ont pas trop convaincu, elles me semblent un peu « légères » mais elles n’ont pas montré de faiblesse en vol. Au total, six vis à empreinte BTR sont à mettre en place pour fixer le train et ses pièces plastique. Un petit insert plastique vient solidariser la roulette de queue ou le gouvernail marin. Bon point, toutes ces vis viennent dans un insert métallique et non directement dans le plastique.
Le stabilisateur se glisse à son emplacement avec deux pions de guidage à l’avant et un système de clipsage à l’arrière, le rendant démontable. C’est plutôt dur au début mais, après deux ou trois démontages, cela s’emboîte plus aisément. Même principe pour les ailes, qui s’enfilent sur la clé d’ailes traversant le fuselage : un système de clipsage par pion à ressort vient les bloquer sur les pièces plastique des karmans du fuselage. Ici aussi, le premier montage est un peu difficile car quasiment sans jeu. Puis, au bout de trois ou quatre montages, cela force moins et le « clic » devient facile. Les haubans sont prêts à l’emploi et se fixent avec des goupilles sur des pions collés dans les ailes. On pourrait déplorer que côté fuselage, le pion du hauban ne soit pas tout à fait à l’angle mais, malgré ce défaut d’assemblage, tout fonctionne très bien sans difficulté de verrouillage.
Revenons au fuselage, qui comporte des pièces plastique déjà collées en place, notamment les karmans, les platines de fixation du train et des flotteurs de la version hydravion. La cabine amovible, également verrouillée par un clip plastique solidaire, dégage un large accès au compartiment accu et radio. Une platine ajourée en CTP est déjà en place, avec le velcro et la sangle de serrage de l’accu. Un petit étage est prévu pour isoler le récepteur au-dessus de tout ça.
On voit le moteur fixé sur un sérieux bâti plastique intégré à la cellule. Ce moteur et le contrôleur sont accessibles en dévissant les deux vis visibles dans les ouïes d’aération, qui permettent de déposer le plastron avant. Les ouvertures d’aération sont largement dimensionnées et la circulation d’air de refroidissement est bien pensée, avec une sortie ovale à l’arrière sous le fuselage. Le train est en alu brossé de 2 mm d’épaisseur, avec ses roues en place montées avec écrou nylstop. Les pneus sont en mousse dure mais, à l’usage, ils amortissent mieux qu’on l’imaginait. La roulette de queue est également bien pensée, solide et facilement démontable pour la remplacer par le gouvernail marin. À noter la présence d’un insert sur le dos du fuselage, prévu comme crochet de remorquage. Toutefois, le principe n’est pas très convaincant, car il prévoit le bouclage du câble autour de la clé d’aile. Un vrai système actionné par un servo serait plus judicieux.
La finition est déjà faite d’origine, donc celui qui voudrait per- sonnaliser son Kingfisher en s’inspirant d’avions de brousse réels restera sur sa faim. Peut-être que le fabricant pourrait prévoir une option, pour que l’on puisse voir des Kingfisher sous toutes sortes de livrées différentes. Personnellement, pour le différencier un peu de celui de mon ami, j’ai peint les bouts de pales d’hélice en orange fluo et ajouté des immatriculations en vinyle (visibles ici sur certaines photos). J’ai également caché les fils et servos d’ailes avec des bandes de vinyle blanc.
ÉQUIPEMENTS ET RÉGLAGES
Tous les servos sont au format 9 g (estampillés FMS), ils ne présentent aucun jeu et fonctionnent parfaitement. Des cordons en Y sont livrés pour câbler les ailerons et les volets. J’ai toutefois préféré avoir une voie par gouverne, donc un récepteur 8 voies est retenu et placé avec un velcro sur son emplacement. J’ai ajouté quatre petites rallonges de servos que j’ai fait sortir par les ouvertures des karmans pour connecter ailerons et volets, même si c’est un peu fastidieux de rentrer tous ces fils quand
on monte les ailes. On aurait préféré des prises six broches montées et fixées d’origine. Les cordons des servos de profondeur et dérive arrivent directement vers la réception, mais mériteraient d’être légèrement plus longs.
Il reste l a programmation radio faisant appel aux fonctions classiques ailerons, profondeur et dérive, auxquelles s’ajoutent les volets sur un interrupteur à 3 positions. À ce sujet, les guignols des volets devraient être non pas dans l’axe de la gouverne, mais décalés de 10 mm vers l’arrière pour obtenir encore plus de débattement. La valeur d’origine est déjà conséquente, mais on aurait pu faire encore mieux sur cet avion STOL. À la sortie des volets, une compensation à la profondeur est nécessaire pour contrer le couple cabreur induit. J’ai programmé un différentiel de 30 % aux ailerons, et on pourra ajouter une fonction ailerons avec dérive pour diminuer l’effet du lacet inverse. Mais étant planeuriste, j’aime piloter 3 axes, donc en utilisant toujours la dérive.
Globalement, tous les débattements donnés dans la notice sont à majorer comme je l’ai fait (cf. le briefing). Le centrage prévu entre 60 à 65 mm du bord d’attaque à l’emplanture est correct. Aucun lest n’est nécessaire pour l’atteindre, seul le déplacement de l’accu permet le réglage. Il est maintenant prêt à voler et c’est la programmation radio qui m’a finalement pris bien plus de temps que le montage de la cellule...
QUE DU BON !
Le Kingfisher m’a plu dès sa sortie, et il ne m’a pas déçu. Il s’agit là d’un très bel avion aux bonnes qualités de vol et au look très réaliste. Jamais méchant ni piégeux, il est adapté à tous les pilotes et peut servir d’avion d’écolage pour les débutants, mais aussi à l’apprentissage des figures de voltige classique. La conception est presque sans défauts et la solidité en vol est bien réelle. Par rapport à ses concurrents directs, il n’a pas grand-chose à leur envier avec un rapport qualité/prix très intéressant. Il est aussi peu onéreux à l’usage grâce à des accus très courants. Pour le perfectionnement au pilotage, le Kingfisher est l’avion à tout faire idéal, alors j’attends maintenant de FMS qu’il nous sorte une variante entre 1,70 et 2 m !