MOBILISATION
Autour des bouquetins du Bargy
Depuis le 1er octobre 2013, un arrêté signé par le préfet de Haute-Savoie ordonne l’abattage préventif des bouquetins de cinq ans et plus, installés dans le massif du Bargy.
En cause : l’apparition de cas de brucellose dans un élevage bovin du Grand-Bornand et la découverte d’un certain nombre de bouquetins porteurs de la maladie. Dans les mois suivants la signature de l’arrêté préfectoral, entre 230 et 240 bouquetins ont été abattus par les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, qu’ils soient porteurs ou non de la maladie, avec pour objectif d’éradiquer la brucellose.
MESURES ALTERNATIVES
Depuis, la mobilisation s’intensifie du côté des associations de protection de la nature. Une pétition lancée au printemps 2014 enregistrait mi-juin plus de 42 800 signatures. Car, derrière la décision d’abattage des bouquetins du préfet de Haute-Savoie, associations et citoyens mobilisés dénoncent le refus de prise en compte de mesures alternatives. Saisie pour avis scien- tifique, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait en effet proposé différentes solutions pour endiguer la brucellose, comme la vaccination, l’abattage ciblé des bouquetins infectés ou la surveillance accrue des troupeaux, pour empêcher toute contamination. De son côté, la commission faune du Conseil national de protection de la nature, rattachée au ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, préconisait elle aussi un abattage ciblé et sur trois ans des bouquetins touchés, mettant en avant le faible risque de contamination sur les élevages et sur l’homme. Des avis qui n’ont pour l’heure pas été pris en compte dans la décision de la préfecture de Haute-Savoie. Espèce protégée, le bouquetin des Alpes est interdit de chasse depuis 1962 et compte environ 9 000 individus sur le territoire français. www.sauvonslesbouquetins.com