Montagnes

DEUX JOURS D’UNE COURSE ENGAGÉE

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Topo détaillé d’une course d’exception, une immersion prolongée dans l’ambiance si particuliè­re de la haute altitude du massif du Mont-Blanc.

ITINÉRAIRE JOUR 1 Du refuge Torino (3 371 m) au refuge bivouac Canzio (3 825 m), 6 à 8 h. Du refuge Torino, traverser le glacier du Géant en passant au pied des Aiguilles Marbrées pour rejoindre le petit couloir bien marqué qui donne accès aux pentes sous la Dent du Géant. Monter au mieux sans aller trop à gauche en suivant les rochers usés par les crampons de génération­s d’alpinistes pour rejoindre la base de la Dent du Géant. Poursuivre par la traversée des superbes arêtes de Rochefort en suivant généraleme­nt le fil de l’arête jusqu’au pied de l’aiguille de Rochefort (4 001m). Cette dernière se gravit en deux courtes longueurs. Du sommet, descendre facilement la selle neigeuse à droite du mont Mallet en tirant à droite pour atteindre le pied d’un petit ressaut sur l’arête. Franchir ce dernier par un petit pas dont on devrait se souvenir… Suivre l’arête effilée très esthétique puis, par une longue traversée ascendante sur un rocher douteux, rejoindre le sommet du dôme de Rochefort (4 015 m). Descendre des pentes versant nord pour rejoindre une belle arête de neige menant à un gendarme que l’on grimpe un peu versant nord avant de passer versant sud en suivant une vire plus ou moins marquée avec du rocher délité. Un petit rappel de 15m permet d’accéder à la calotte de Rochefort (3 974 m). Continuer sur l’arête jusqu’à un ressaut que l’on descend par un rappel d’une vingtaine de mètres puis continuer sur l’arête jusqu’à dominer le col des Grandes Jorasses. Descendre par cinq rappels de 25m équipés sur chaîne pour rejoindre la pente neigeuse qui domine le col des Grandes Jorasses (le premier rappel se trouve au bout de l’arête, il est un peu caché). Le refuge bivouac se trouve en contrebas à droite, tout proche du col. Remarque : ne pas oublier de gravir les deux premières longueurs de la pointe Young souvent trempées, passage de cinquième degré (elles seront couvertes de glace le lendemain) et de fixer deux cordes avant de descendre.

ITINÉRAIRE JOUR 2 Du refuge bivouac Canzio au sommet des Grandes Jorasses puis descente du versant sud, 8 à 12 h.

Deux possibilit­és : • Par le versant italien : il est possible de rejoindre le glacier de Planpincie­ux (côté italien) par une grosse douzaine de rappels sur goujons de 12 reliés. La ligne tire à gauche (quand on regarde la face depuis le glacier). Les relais sont décalés et placés de sorte à être protégé des chutes de pierres, glace et toute autre matière pouvant les endommager. Prévoir une corde de 60m pour les rappels. • Par le versant français : descendre le col des Grandes Jorasses versant Périades par une grande pente de neige ou de glace suivant les conditions en désescalad­e ou en rappel sur lunules. Puis faire une traversée descendant­e vers la gauche pour rejoindre l’itinéraire très crevassé mais classique de la rimaye du mont Mallet.

Itinéraire de la traversée. Remonter les deux cordes fixées la veille en vous aidant d’un ou deux autobloqua­nts puis rejoindre une rampe ascendante à gauche pour atteindre des bandes de neige. Remonter ces plaques de neige jusqu’à buter sur une section rocheuse et mixte assez raide que l’on gravit en restant plutôt sur la partie droite de la face jusqu’à rejoindre l’arête faîtière. Suivre l’arête en passant un peu côté nord puis près du fil pour atteindre le sommet de la pointe Young. Descendre un peu versant nord jusqu’à une petite épaule de l’arête est puis, par un rappel en place, gagner une petite brèche bien marquée. Continuer sur l’arête en franchissa­nt un petit ressaut à l’aspect rébarbatif mais moins difficile qu’il n’y paraît. Passer à droite versant sud et suivre une petite vire facile jusqu’à dominer un profond couloir versant sud.

Un petit rappel ou de la désescalad­e permet de rejoindre ce couloir puis de remonter en deux longueurs une rampe de terrain mixte qui aboutit sur une épaule de l’arête sudouest de la pointe Marguerite. Rejoindre l’arête faîtière entre les deux sommets de la pointe par une longueur en rocher le long d’un joli dièdre fissuré. Suivre ensuite cette dernière jusqu’au sommet est de la pointe Marguerite avant de descendre l’impression­nante arête est, fine et effilée, jusqu’au col précédant la pointe Hélène. Le passage est très aérien mais moins difficile qu’il n’y paraît au premier abord. De plus, le rocher est enfin sain et les protection­s faciles à placer. Ouf… Escalader la pointe Hélène, passer deux gendarmes puis contourner par la droite (versant sud) un ressaut. L’arête devient moins escarpée et les pointes Croz (4 110 m), Whymper (4 184 m) et Walker (4 208 m) s’atteignent par du terrain mixte plus facile. Échappatoi­re : en cas de mauvaises conditions météo, ne pas s’aventurer dans la traversée des Grandes Jorasses ! Descente : de la pointe Walker au hameau de Planpincie­ux. Quelques années en arrière, il était courant d’emprunter la grande pente de neige issue du col entre les pointes Whymper et Walker. Mais la poussée d’un gros sérac a rendu cet itinéraire dangereux. Aujourd’hui, il est préférable de rejoindre ce col entre les deux sommets et, soit de remonter à la pointe Whymper soit de traverser à flanc depuis le col précité pour atteindre le fil des rochers Whymper. Descendre ensuite sur le fil de l’éperon par du terrain mixte peu difficile en contournan­t un ressaut plus raide par la droite à l’aide d’un rappel puis poursuivre la descente sur le fil au mieux jusqu’à trouver des anneaux de rappel un peu au-dessus du glacier des Grandes Jorasses. Un rappel permet généraleme­nt de prendre pied sur le glacier. Descendre le glacier par une longue traversée descendant­e au-dessus de crevasses peu avenantes jusqu’à une croupe sur la droite où l’on trouve des anneaux de rappel. Par quelques rappels et un peu de désescalad­e, on atteint le glacier issu de la pointe Croz. Par une traversée exposée, sous des séracs et une petite remontée, gagner les rochers du reposoir. Suivre le fil de l’arête rocheuse en désescalad­e jusqu’à trouver à nouveau des anneaux de rappel qui permettent de rejoindre enfin le glacier de Planpincie­ux. Descendre au mieux sur le glacier bien crevassé puis, après un petit replat, monter sur l’éperon qui divise le glacier en deux branches. Des cairns guideront pour trouver le refuge Boccalatte (2 804 m). Il ne reste plus qu’à descendre un long sentier escarpé avec quelques cordes fixes pour retrouver le «plancher des vaches» au hameau de Planpincie­ux vers 1 600m d’altitude, soit 1 200m sous le refuge…

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Arrivée au bivouac Canzio, situé juste sous le col des Grandes Jorasses (3 825m).

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