Montagnes

AVANT D’ÊTRE UNE HISTOIRE DE MATÉRIEL, LE SKI DE RANDONNÉE NORDIQUE EST

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choisir des itinéraire­s limitant les inclinaiso­ns trop fortes. D’autant plus que le talon libre à la descente rend l’équilibre sur les planches plus précaire, sauf pour les experts du telemark. Stéphane Sanchez résume : « En ski de randonnée nordique, il y a un gain de plaisir dans les montées et à la descente dans les pentes faibles, et une certaine perte de liberté dans l’accessibil­ité aux terrains les plus extrêmes. Si je peux me sentir libre comme l’air en montée et avoir autant de plaisir en descente dans du moins raide et en allant moins vite, je veux bien me priver des couloirs les plus engagés avec du matériel où je me sentirais plus engoncé à la montée. »

QUEL MATÉRIEL ?

Côté matériel, les skis de randonnée nordique les plus polyvalent­s sur tous types de terrains se situent quelque part entre le ski de fond et le ski de randonnée alpine. Pas trop étroits pour une meilleure stabilité (notamment en descente dans des neiges irrégulièr­es où des skis larges sont plus faciles à contrôler) et une bonne portance en neige profonde. Pas trop larges pour éviter le surpoids à la montée. Plus courts aussi que des skis de fond pour être plus maniables en tous terrains. Même chose pour les chaussures. Flexibles et plus confortabl­es que les chaussures de ski de rando classiques, elles permettent un déroulé du pied plus naturel. Elles sont toutefois plus rigides que les chaussures de fond pour un meilleur contrôle sur les terrains en dévers et dans les descentes. Même s’il existe un matériel spécifique développé par des marques, on ne se risquera pas à parler d’une panoplie type du skieur de randonnée nordique, tant chaque adepte semble avoir sa vision des choses et le goût du bidouillag­e. Comme ce guide de haute montagne du Vercors, qui a recyclé ses skis de randonnée alpine, creusant une entaille dans la semelle pour y placer à demeure une demi-peau de phoque, trouvant ainsi un compromis satisfaisa­nt entre l’accroche à la montée et la glisse à la descente. Pour JeanLou Botta, guide de haute montagne et moniteur de ski de fond dans les HautesAlpe­s, la question du matériel en ski de randonnée nordique est une affaire de compromis permanent. Hormis lors des sorties avec des clients, il n’utilise pas de matériel spécifique, préférant osciller entre son équipement léger de ski de fond de compétitio­n (étroit) et de ski de randonnée alpine si la pente est plus raide, avec des peaux de phoque. Dans les Alpes, il évolue systématiq­uement avec le triptyque de sécurité DVA-pelle-sonde : « Même si je ne déclenche pas moi-même une avalanche compte tenu du terrain sur lequel j’évolue, je ne suis pas à l’abri d’être enseveli par une avalanche déclenchée en amont » , expliquet-il à ses clients. Pour Jean-Lou Botta, avant d’être une histoire de matériel, le ski de rando nordique est surtout un état d’esprit, une manière d’aborder la montagne. Traversée du Champsaur entre Ancelle et Champoléon.

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